Laure Valée – Journaliste
#Esport #League Of Legends #LEC #O’Gaming #ES1 #BeIN eSports #Skell
Crédit Photos: Riots Games
C’est la première fois que je vivais ces phases de groupes des World’s de l’intérieur avec mon rôle d’intervieweuse. C’est une chose de voir chaque année les parties et les analyser, mais capter les émotions et les réactions des joueurs en backstage juste après un match m’a fait vivre la plus grande compétition de notre esport d’une manière plus intense.
C’était aussi l’une des phases finales les plus excitantes qu’on ait eues. Je ne sais pas si c’est le fait que cela se passe en Europe, proche de nous et qu’on se sent donc plus impliqué ou parce que les équipes européennes performaient très bien cette année, mais c’était très agréable à suivre.
Si le constat est très positif pour le LoL européen, il est temps de tirer la sonnette d’alarme pour nos rivaux américains qui ont de mauvais résultats. Selon plusieurs personnes dans le milieu il faut donner un nouveau souffle à cette région en trouvant de nouveaux talents. Le renouvellement ne se fait pas et c’est ce qui pose le problème de cette stagnation selon moi.
SKT-G2, UNE FINALE AVANT L’HEURE
Cette demi-finale entre SKT et G2 était particulière, presque une finale avant l’heure !
D’un côté l’équipe coréenne qui avait manqué les World’s en 2018, mais qui reste l’équipe la plus emblématique de la scène avec le joueur le plus connu Faker et celle qui a symbolisé la domination de la Corée du Sud sur le jeu. Et de l’autre G2 Esports qui incarne ce renouveau avec ce style décomplexé. La team européenne brule des étapes, car ils sont surs d’eux et ont une synergie qui opère bien, ils peuvent donc se le permettre. C’est un plaisir à regarder, car on n’en a pas l’habitude et je ne pense pas que toutes les équipes seraient capables de le faire. J’ai envie de voir jusqu’où ils peuvent emmener ça.
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Cette demie est devenue la rencontre esportive la plus regardée de tous les temps et ce n’est pas une surprise ! Le match avait tout ce que j’attendais, j’aurais bien voulu une cinquième manche, mais on ne va pas être trop gourmand.
J’ai eu un peu de peine pour Mata qui est mon joueur préféré, mais on sent qu’il est sur la fin. Il perd les deux seuls matchs qu’il joue à ce mondial. Je l’ai pris comme un avant-gout de retraite, avec cette partie contre Splyce où il choisit Thresh avec son Skin qu’il avait fait en 2014 quand il était passé champion du monde… Il n’a plus spécialement cette volonté de jouer et peut-être plus spécialement de talent pour évoluer à très haut niveau. Je ne sais pas si on le reverra, mais d’un point de vue personnel j’ai pu le rencontrer et j’étais super heureuse.
MON PRONOSTIC POUR LA FINALE ? 3-1 POUR G2
Pour cette finale je miserais sur un 3-1 pour G2.
Je pourrais même envisager un 3-0, mais j’aimerais bien que la finale ne se passe pas trop vite. G2 sait jouer autour de la carte, ils connaissent parfaitement la stratégie du jeu en plus d’être très bons individuellement alors que l’équipe chinoise (FunPlus Phoenix) sait surtout évoluer dans le chaos. Quand on leur demande d’en sortir, c’est là qu’ils se prennent les pieds dans le tapis. Je vois donc bien G2 être assez créatif et les faire perdre à leur propre jeu malgré leurs qualités mécaniques indéniables.
Accueillir cette finale à Paris est une consécration pour toute la scène LoL, mais aussi esport dans sa globalité en France. On en parlait avec Tweekz, c’est pareil pour Chips et Noi, mes collègues. C’est dix ans de travail pour eux, moi ça ne fait que cinq ans que je suis là, mais la joie est la même. En plus une finale comme celle-là, avec une équipe européenne qui a toute ses chances de gagner, ce serait un énorme symbole pour nous.
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UNE CONSÉCRATION POUR LA SCÈNE FRANÇAISE ET POUR MOI
Pour ma part, je dirais qu’on boucle un peu la boucle avec cette finale en Europe. Mes premiers World’s en tant que professionnel de la presse avait été réalisé lors des mondiaux 2015 (finale à Berlin) où j’avais pour réaliser des interviews de joueurs pour un média. C’est à ce moment précis que je me suis dit que j’aimais vraiment l’esport, je trouvais ça cool c’était ma passion, mais il fallait maintenant que j’en fasse mon métier, car je m’épanouissais là-dedans. 4 ans plus tard il y a cette finale à Paris et je l’anime, je vais host le pre-show, en posant les enjeux du match avec des statistiques, des faits de jeu intéressants pour ne pas être uniquement dans de la prédiction, mais de l’analyse utile du possible déroulement du match. Entre chaque game, je ferais un plateau débrief de la partie avec enjeux, stratégies et à la fin si jamais l’équipe européenne gagne je ferais l’interview sur scène avec Sjokz. C’est génial, je suis fière et j’ai vraiment hâte.
J’ai une approche un peu différente lors de mes interviews notamment, je suis une vraie fan donc ça se ressent que je le fais par passion. J’ai failli pleurer deux ou trois fois déjà lors de ce mondial sur scène. Ce sont des joueurs que je suis toute l’année notamment avec mon travail en LEC.
La touche Laure Valée est sans doute le côté fan. Pour les interviews j’essaie aussi d’aller chercher des choses que peut-être d’autres journalistes n’osent pas. On m’a critiqué pour ça, mais je pense que c’est intéressant. Les questions aseptisées ne me plaisent pas, du genre “ah t’as gagné, t’es content ?”. Je préfère aller plus loin, chercher dans les stratégies, quitte à ce que le joueur me dise qu’il n’a pas envie de me répondre. C’est peut-être un peu nouveau, mais ça nous intéresse tous et on va continuer à aller dans cette direction.
LAURE