Avec l’annonce du transfert pour la saison 2021 de Pierre Latour vers Direct Energie, le mercato français est lancé. Alors que son contrat avec AG2R-La Mondiale arrive à son terme à la fin de l’année, Pierre Latour a décidé de changer d’air. En rejoignant la formation vendéenne, il se lance un nouveau défi.
De nombreux challenges se dressent devant lui désormais. Après 6 années professionnelles passées chez AG2R-La Mondiale, Pierre Latour rejoindra Direct Energie pour la saison 2021. Le Drômois était convoité par plusieurs formations du World Tour (dont Groupama-FDJ), mais il a décidé de rejoindre Jean-René Bernaudeau. Perturbé par de lourdes blessures la saison passée, le maillot blanc de meilleur jeune du Tour de France 2018 espère avoir retrouvé son niveau optimal, et compte franchir de nouveaux paliers chez Direct Energie. Il aime attaquer, et en étant leader plutôt que dans le moule Tour de France-Bardet chez AG2R, il pourra exprimer son esprit offensif plus facilement dans sa nouvelle équipe. Mais que va-t-il apporter à la formation vendéenne ?
Après l’épisode Voeckler puis Rolland, l’effectif actuel est plutôt axé sur les sprints (avec Bonifazio) et les baroudeurs (Terpstra, Calmejane, Hivert). Mais Jean-René Bernaudeau voulait d’un coureur capable de montrer son maillot devant, avec les meilleurs. Alors, en voyant que le contrat de Pierre Latour finissait à la fin de l’année, que ce dernier exprimait une certaine lassitude après tant d’années passées dans la même structure (depuis 2012 au sein de Chambéry CF), le directeur sportif a tout fait pour que Pierre Latour signe dans son équipe.
Pierre Latour va amener de l’expérience sur les Grands Tours (2 Tours de France et 2 Tours d’Espagne), un haut niveau en montagne et en chrono, lui le double champion de France du contre-la-montre (2017 et 2018). Il sera leader sur les principales courses du calendrier, et sera l’atout n°1 en montagne pour Direct Energie.
Ce recrutement montre la volonté de l’équipe de s’afficher davantage à l’avant dans la montagne, avec un leader protégé capable de jouer les premiers rôles (13e du Tour de France 2018). Avec un contrat de 2 ans, plus une en option, la stabilité et la confiance seront les 2 maîtres mots de la relation Bernaudeau-Latour. Et il en aura besoin, de cette confiance de l’équipe. Ces dernières années, Latour a souvent été l’équipier de Romain Bardet, le leader unique. Pierre était souvent celui qui emmenait le plus loin son leader, mais qui s’écartait ensuite. Et depuis 2018, où il avait fait preuve d’une belle régularité sur les courses par étapes d’une semaine (8e en Romandie, 7e sur le Dauphiné ou encore 3e du Tour de Catalogne), c’est plus compliqué.
Ce « long » contrat va sans doute permettre au jeune Pierre Latour de montrer de quoi il est capable sur les courses d’une ou trois semaines, au sein de la Team Total Direct Energie. Avec son profil, Latour peut profiter d’un chrono sur les courses d’une semaine, qui semblent bien lui convenir, pour faire un gros rapproché au général et viser un classement général. Mais on voit aussi qu’il est à l’aise sur les courses de trois semaines, comme en témoigne sa victoire lors de la 20e étape de la Vuelta 2016. Alors avec une équipe en montagne qui l’entoure bien, et quelques petits coups malins sur le marché des coureurs libres, pourquoi ne pas voir Pierre Latour se battre pour le classement général ? L’annonce du recrutement de son coéquipier Alexandre Geniez par Direct Energie se dirige idéalement vers la montagne, afin d’aider le natif de Romans-sur-Isère à progresser, à se sentir bien, après être sorti du cocon AG2R. Avec les rumeurs de départ de Calmejane, son armada en montagne serait affaiblie. Mais avec Alexandre Geniez, Romain Sicard, il semble avoir un assez bon effectif pour une équipe de 2e division.
Les coureurs libres qui pourraient être équipiers de Pierre Latour en montagne ne sont pas légion cette année, et il semble probable qu’il devra compter sur les 2 Français et l’Estonien lors des étapes de montagne, plutôt que d’espérer de possibles renforts. A part si Total décide d’investir énormément, et qu’ils mettent tout leur argent sur un Lopez, un Uran, un Fuglsang ou un Adam Yates.
PAUL LALEVEE