Évidemment, quand on s’appelle Teddy Riner, il y a toujours une petite déception. Mais il ne faut pas oublier ce qu’est la valeur d’une médaille olympique. Teddy Riner en a remporté une sur 4 olympiades. Mieux que Tony Estanguet, mieux que Usain Bolt la légende de l’athlétisme. Tous surpassés par le judoka français. A 32 ans, avec cette médaille de bronze hier, il a ajouté une nouvelle pierre à son édifice. Avec le mental. Eliminé en quart, le double champion olympique en titre aurait pu lâcher prise. Non, il a été chercher au repêchages un métal, le bronze. Pas le plus beau, mais le symbole d’une grande abnégation.
Ce “mec” qui n’a plus rien à prouver à personne a été chercher au fond de ses tripes cette médaille. C’est l’apanage du grand champion. Ne jamais lâcher. Et son superbe état d’esprit à l’issue du tournoi, en atteste son interview : “Aujourd’hui, il faut retenir l’âge. Je suis content d’avoir été au bout, d’avoir produit ce judo tout au long de la journée. Ça fait ma quatrième médaille olympique à 32 ans. Durer, c’est difficile”, a commenté le double champion olympique, lucide à la descente du tatami. “Gagner une fois, c’est bien. Le faire longtemps, c’est autre chose. Il n’y a aucun regret. Il y a cette médaille, c’est ce que je retiens“, a poursuivi Teddy Riner.
Alors oui, on peut parler de semi-échec, car il était le grand favori, comme à chaque fois qu’il débute un combat. Mais il a réussi à trouver du positif dans l’adversité et dans la difficulté.
Qui a finalement connu l’apothéose, avec l’or par équipes mixtes en judo. Pour l’un des plus grands exploits de l’histoire du judo français, face aux presque intouchables japonais. Il conclut son olympiade avec l’or, en ajoutant une immense ligne à son palmarès. Un champion prouve par la régularité de ses victoires, comme Teddy Riner l’a fait durant de si longues années. Mais un grand champion prouve aussi par sa résilience dans la difficulté. Ce n’était pas du grand Teddy Riner et pourtant, il repartira de Tokyo, avec deux médailles. Pour entrer encore plus dans la légende de son sport. Quoi de mieux comme lieu, que le Japon, ce temple du judo, pour montrer qu’il fait partie des dieux !
Etienne GOURSAUD