Les Bleus sont en pleine préparation pour l’Euro 2020. Une prépa perturbée par le Covid, avec seulement 13 joueurs disponibles pour l’entraînement. Une seconde conférence de presse était prévu en visio hier après-midi. Ludovic Fabregas, pivot des Bleus, a répondu aux questions des journalistes présents.
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Ludovic Fabregas – J’aimerais gagner l’Euro
L’Euro est le seul titre qui te manque. Est-ce que c’est un défi qui vous excite particulièrement ?
Oui, forcément c’est un défi parce que c’est une compétition que j’aimerais gagner sur le plan personnel mais le défi surtout que j’ai en tête, c’est de pouvoir tenter de remporter cette compétition après avoir gagné les jeux olympiques avec l’équipe de France cet été. De pouvoir perdurer, d’avoir cette continuité. Je pense que c’est quelque chose d’important et qui pourrait nous donner un surplus de confiance surtout et de retrouver justement le goût de la victoire sur un Euro, ce qui a été délicat sur l’Euro 2020.
Vous êtes passés du très bas à tout en haut en un an et demi. Est-ce qu’il y a eu un moment clé dans cette reconstruction ?
Je ne sais pas s’il y a eu un moment particulier. On a connu beaucoup de choses après l’Euro 2020. Nous avons eu la pandémie du covid. Nous avons eu un championnat du monde en Egypte qui avait été de très bonne qualité. C’est vrai qu’au début de cette compétition-là, on ne savait pas vraiment quel chemin on allait emprunter mais avec un gros match face à la Norvège et de très bons résultats par la suite, nous avions retrouvé le goût de la victoire. Nous avions retrouvé beaucoup de confiance même si on finit sur une quatrième place. C’était un résultat très positif par rapport à l’année précédente et ça nous a permis justement de nous reconstruire et nous avons enchaîné les mois suivants avec beaucoup de travail et un peu plus de confiance au vu des matches qu’on a pu produire dans l’ensemble.
Sur le mondial, si je ne me trompe pas, avant de perdre en demi, nous restions invaincus. Cela nous a motivé et on s’est rendu compte du potentiel qu’on avait malgré certaines absences. Sur la préparation des Jeux, le fait d’avoir beaucoup de temps de travail, d’être isolé, ça nous a permis vraiment de se centrer sur nous-mêmes. Au final, ça a vraiment porter ses fruits et ça nous a permis de remporter les JO. Ce n’est pas une fin en soi. C’est pour ça que le défi d’enchaîner sur cet Euro et d’aller chercher un nouveau titre ou une nouvelle médaille, la volonté en tout cas de gagner de suite, elle est présente, elle est dans toutes les têtes et ça sera notre fil rouge durant cette préparation.
On n’a pas eu de vacances après les JO
Est-ce que quand on est sportif à ce niveau-là, y’en a pas marre de cette pandémie ?
C’est une situation qui est compliquée mais elle n’est pas que pour nous, sportifs de haut-niveau. Elle est pour tout le monde, au quotidien. À nous de nous adapter. Nous avons eu une certaine expérience qui nous a fait grandir et qui nous a fait travailler dans des conditions un peu différentes. Il faut faire avec, à nous de nous adapter comme on a pu le faire par le passé. Travailler au mieux même dans des conditions compliquées pour pouvoir arriver sur cet Euro le plus prêt possible.
Est-ce que vous avez ressenti un petit coup de mou après les Jeux Olympiques comme d’autres sportifs ?
Oui, c’est vrai que j’ai eu une période un peu compliquée, l’enchaînement n’est jamais simple. Pour ma part et notamment avec les joueurs barcelonais, on avait repris l’entraînement et la préparation quatre jours après notre arrivée en France. C’était assez rapide et on a dû prendre sur nous parce que ce n’est pas simple. On n’a pas eu de vacances, pas eu de temps pour souffle. Derrière beaucoup d’enchaînements de matches avec le championnat, les matches de Coupe et la Ligue des champions. On a essayé d’être professionnels pour pouvoir remplir tous les objectifs du club et aussi les objectifs personnels que l’on peut avoir. Nous avons pu bénéficier par la suite de deux semaines avant les fêtes de Noel pour pouvoir vraiment souffler, couper et régénérer sur le plan physique. Ce qui est important mais aussi sur le plan mental pour être prêt pour cette préparation au championnat d’Europe.
Ludovic Fabregas – Notre expérience doit nous servir pour aborder au mieux la compétition
Le championnat d’Europe est considéré comme la compétition la plus difficile. Est-ce que vous êtes d’accord sur ce fait ? Est-ce qu’il y a 2 ou 3 favoris qui se détachent mis à part l’équipe de France ?
On a tendance à dire que le championnat d’Europe est plus compliqué que le championnat du monde. On le voit au niveau des différents résultats, toutes les nations jouent très bien comme l’ensemble des clubs sur les différentes compétitons. J’ai l’impression que le niveau s’est resserré à l’échelle mondiale donc forcément sur l’échelle européenne. C’est un championnat très dense, très difficile à gagner, très difficile aussi de se qualifier parce qu’on n’a pas forcément le droit à l’erreur notamment sur le premier match.
Notre expérience doit justement nous servir pour aborder au mieux ce championnat d’Europe en Hongrie. Je pense qu’il y a toujours des favoris, forcément le dernier champion d’Europe en titre qui est l’Espagne, le Danemark, d’autres nations comme la Norvège, l’Allemagne. On peut citer beaucoup plus de nations. Je pense que nous aussi également au vu de notre résultat au JO mais aussi par rapport à l’histoire de l’équipe de France. On a un devoir de résultat et l’équipe de France a toujours fait partie des favoris même si dernièrement nous faisions plus partis des outsiders. Nous avons toujours été en haut de l’affiche. Ce qui devrait rester le cas aux yeux du grand public.
Quel impact peut avoir l’absence de Nedim Remili ?
Toute absence peut avoir un impact négatif dans le groupe. Nous sommes aussi dans une configuration un peu différente, on a aussi un changement de capitanat, Mickael Guigou était un joueur qui apportait énormément d’expérience. A nous d’avoir le groupe le plus solide possible pour avoir de nouveaux leaders. Il y a aussi une restructuration, beaucoup de joueurs ont pris des responsabilités sur ces dernières compétitions. C’est vrai que Nedim avait une place importante à la fois dans l’analyse vidéo et au niveau du terrain malheureusement on fera sans lui mais d’autres joueurs sont en capacité de pouvoir porter des responsabilités. Nous avons une certaine richesse qui nous permet de combler son absence.
Pas d’informations par rapport au nouvel an
Comment avez-vous trouvé que Luka Cindric (Croatie, premier adversaire des Bleus pour l’Euro) a-t-il vécu l’élimination au TQO ?
Je côtoie Luka au quotidien. Il a été énormément touché, affecté par sa non-qualification avec sa sélection aux JO. C’est un coup dur, un moment qui n’a pas été facile pour lui à gérer comme l’ensemble de la sélection croate. Dans le sport de haut-niveau, il faut toujours être en capacité de rebondir, pouvoir penser au match ou à la compétition d’après. Leur envie sur cet Euro sera très importante d’autant plus quand ils vont vouloir nous défier. Ce sera capital pour les deux équipes et je pense qu’ils auront cette envie de revanche sur ce premier match.
Qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur la manière dont Valentin Porte appréhende son rôle de capitaine ?
Valentin est déjà très fier de pouvoir être le nouveau capitaine de l’équipe de France. Pour lui, ce sont de grandes responsabilités, il a hâte de pouvoir disputer sa première compétition en tant que capitaine. Il a déjà quelques matches à son actif en sélection et aussi avec son club. Son expérience va l’aider. Valentin est très bien intégré dans le collectif depuis plusieurs années. C’est quelqu’un qui a déjà prouvé, déjà tout gagner. Je pense qu’il s’en sortira très bien. On sera là pour l’épauler s’il a besoin de nous, on a un groupe qui est soudé, on avance ensemble.
Avec la flambée des cas de covid, le staff s’interrogeait sur l’opportunité de vous libérer pour le nouvel an. Quand est-il ? Est-ce que vous êtes prêts à sacrifier votre réveillon ?
Nous n’avons pas d’informations par rapport à ça. Cette première partie de stage est censée se terminer le 30 décembre. On a conscience de la situation, on sait que c’est un moment compliqué. Nous on sera à l’écoute du staff. Il faut être réaliste et lucide sur la situation. Peut-être que de rentrer, c’est un certain risque. Peut-être que rester, c’est avoir moins de motivation parce que mentalement ça peut être un coup dur. On verra quelle décision sera prise. Le plus important ça reste le collectif, la préparation du prochain Euro. On mettra tous les ingrédients pour réussir. On sera compréhensif de la décision prise en fonction de la situation.