FREDERIC MORIN : MO’OREA, MON PARADIS POUR LE WINDSURF

La Polynésie Française regorge de spots paradisiaques pour les activités nautiques. Mais à la grande surprise de tout le monde c’est à Mo’orea que Frederic Morin a trouvé le sien, pour la planche à voile et plus encore. Il nous raconte sa nouvelle vie sous forme de rêve éveillé.

Frederic Morin- Planche à voile

Windsurf : #10 fois champion de Nouvelle-Calédonie #Slalom

Les athlètes sont souvent imperméables à toute communication avant que la compétition ne soit terminée. La rubrique « Dans la peau » permet à un sportif de partager avec vous ces moments secrets et déterminants qui forgent la réussite de leurs projets.

La Polynésie Française regorge de spots paradisiaques pour les activités nautiques. Mais à la grande surprise de tout le monde c’est à Mo’orea que Frederic Morin a trouvé le sien, pour la planche à voile et plus encore. Il nous raconte sa nouvelle vie sous forme de rêve éveillé. (Crédit photos : DR)

Tout a commencé en Nouvelle-Calédonie, l’endroit où je suis né et j’ai grandi.

Mon père a fondé le premier magasin de Windsurf là-bas en 1984… Mon histoire avec ce sport était donc inévitable !

Il en faisait déjà et il a vu qu’il manquait du matériel en Nouvelle-Calédonie, alors que ça devenait populaire. Il donc s’est lancé. Vous imaginez le rêve pour un enfant d’avoir tous ce matériel à disposition, quand je le voulais.

Comme beaucoup de sport de glisse, une fois qu’on commence on ne peut plus s’arrêter, C’est purement grâce a une sensation de liberté et de privilège impossible à égaler.

J’ai commencé les compétitions vers 15 ans et je me suis amélioré au fil du temps jusqu’à devenir plusieurs fois Champion de Nouvelle-Calédonie.

Il faut savoir qu’il y a une grosse culture windsurf là-bas, avec de grands champions comme Robert Territehau, Manolo Barler, Michel Quintin. Les sponsors sont donc à l’affut des néo-calédoniens et j’ai eu la chance d’être sponsorisé par Neylpride et de pouvoir voyager pour aller de compétitions en compétitions. Cela m’a emmené jusqu’à la coupe du monde.

Le windsurf reste une passion avant tout, il n’y a que le Top 5 mondial qui en vit vraiment, nous avons donc tous des activités à côté ou alors c’est vraiment dur de s’en sortir, les sponsors nous aident principalement pour voyager et pouvoir prendre part aux compétitions.

MO’OREA, LE COUP DE FOUDRE

Pour remettre les choses dans leur contexte et expliquer comment je suis arrivé ici, j’avais QUIKSILVER en sponsor, et j’avais donc ouvert un magasin franchisé de la marque en Nouvelle-Calédonie. Finalement au bout de deux ans Billabong nous a racheté, ce qui me donnait une superbe opportunité pour changer d’air.

Ça faisait 20 ans que je venais chaque année à Tahiti sur l’île de Mo’orea, et surtout Raiatea, car il y avait une compétition ici. Je connaissais donc bien l’endroit, je me suis lancé avec ma famille pour venir y habiter.

Pourquoi Mo’orea me demanderez-vous…

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À la base nous étions partis pour aller vivre à Hawaii, mais finalement ce n’était pas ce que nous recherchions. Mo’orea était donc un bon compromis, et ça a été une surprise très agréable.

Tout le monde me disait que j’étais fou, qu’il n’y aurait pas assez de vent. Mais depuis un an nous avons le foil, ce qui nécessite d’avoir beaucoup moins besoin de vent. À partir de 7 nœuds, je peux naviguer. Je peux ainsi en faire tous les jours !

J’habite les pieds dans l’eau, avec le vent qui arrive devant notre maison. Ça me permet de partir faire du windsurf chaque jour directement de chez moi, c’est un luxe inestimable.

Nous avons un hashtag qu’on aime utiliser dans le milieu, c’est #infrontofthehouse, il convient parfaitement à ma situation, tout se passe devant la maison.

UN PARADIS SUR TERRE, UNE TERRE DE SPORT

Le but en étant ici est donc de profiter au maximum de ce que la Polynésie nous offre, de se servir de ce terrain de jeu pour aussi aider au développement des sports et des îles.

Je me suis lancé un défi, établie un temps de référence en windfoil et en slalo de la traversée entre Tahiti et Moorea

En fait en Nouvelle Calédonie il y a la Blue Scope Race qui est la traversée entre Nouméa et le phare Amédée, qui fait 18 km, et tous les ans il y a un record à battre en windsurf et kitesurf. Depuis 2015 j’ai le record en windsurf qui est de 19 min 58 s. Ce qui est marrant c’est qu’entre Mo’orea et Tahiti c’est la même distance.

Air Tahiti Nui m’a proposé d’établir un temps de référence en slalom et en foil pour que les gens tentent de battre cette marque par la suite, ça créé un petit challenge sympa pour la Polynésie.

Depuis que je suis ici, il n’y a pas un jour sans que je sorte rider, en surf, en foil, en windsurf, en surfoil !!

C’est magnifique ici, on rencontre des baleines, toutes sortes de poissons, de requins, de dauphins, les paysages sont fabuleux. Et les Polynésiens sont très accueillants, il y a une superbe ambiance entre les sportifs, quand je croise les surfeurs les rameurs ils hallucinent à la vue des foils et il y a un vrai partage, qu’on ne retrouve pas partout. C’est vraiment propre à la Polynésie et pas seulement sur l’eau, mais à terre aussi, les gens te prennent tel que tu es et sont vraiment bienveillants.

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Je ne veux plus déménager, je ne pensais vraiment pas que ça allait me faire ça à ce point, mais je m’éclate et ma famille également.

J’ai beaucoup de monde qui passe me voir ici, des riders que je connais depuis un moment et tous sont unanimes, c’est le paradis. Ils veulent découvrir et à chaque fois le mot qui revient c’est « unique ».

En ayant beaucoup voyagé et testé plein de spots différents, il n’y a pas beaucoup d’endroit où tu peux faire ça, même en Calédonie tu ne peux pas. Tu es obligé de prendre ta voiture pour aller au spot de départ dans une plage publique bien souvent ou alors pour aller surfer, le reef est super loin, ici c’est en face de la maison. Tout le monde que ce soit à Tahiti ou dans les îles peut aller surfer en partant du bord, à la rame !!

Et ce qui est marrant c’est que même les riders locaux au départ à Tahiti me disaient « mais non à Mo’orea on ne peut pas naviguer il n’y a pas de vent ». Ils avaient raison sans le foil, mais maintenant quand ils voient les images ils sont bouches bées et viennent rider ici !

Je pense que nous ne sommes qu’au début, le windsurf va se développer encore plus ici notamment à Tahiti et Raiatea. Et par rapport au foil : le surf en foil va commencer à exploser aussi, j’en fais beaucoup et c’est génial, des sensations décuplées. Les surfeurs ici hallucinent et veulent tester, c’est ce que j’aime comme je le disais, ce partage, chacun se donne des conseils, on apprend énormément les uns des autres et la démarche et l’objectif est commun, prendre du plaisir sur l’eau.

Il y aura donc pas mal de choses à faire à ce niveau, je compte profiter un peu de ma famille et continuer à m’adapter ici, mais il y a quelques idées qui me trottent dans la tête…

Une chose est quasi certaine, vous pourrez me retrouver ici encore quelques années…

FREDERIC

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