L’Équipe de France a échoué à se qualifier pour la finale de l’Euro féminin. Néanmoins, les joueuses de Corinne Diacre sont parvenues à passer le cap des quarts de finale en compétition internationale. Une performance qui a amené Noël le Graët à soutenir sa sélectionneuse, en poste depuis 2017, et à lui proposer une prolongation de 2 ans à la tête des Bleues (jusqu’en 2024). Alors, est-ce un bon choix ?
Un clash et des choix forts qui n’ont pas payé
Dans sa liste des 23 retenues pour l’Euro 2022, Corinne Diacre a fait le choix de ne pas sélectionner Eugénie Le Sommer et Amandine Henry. La première est la meilleure buteuse de l’histoire des Bleues, la seconde a été élue meilleure joueuse de la récente finale de la Ligue des Champions remportée par l’OL. Mais ces absences ne sont pas très surprenantes, étant donné que la sélectionneuse était en froid avec Henry (et quelques autres Lyonnaises) et que cela fait plusieurs rassemblements qu’elle ne compte plus sur elle.
Diacre a préféré tourner la page et se séparer de ses taulières, pour faire de la place aux jeunes. Cependant, la France a manqué de « patronnes » dans cette compétition. Hormis Wendie Renard, la France a manqué de joueuse d’expérience, et surtout aussi d’une « leadeuse technique », capable de porter son équipe sur le terrain… Là, les Bleues n’ont pu se reposer sur personne.
La gestion de la charnière a également été un problème pour Diacre. En partant avec Tounkara (associée à Renard) face à l’Italie, la sélectionneuse de 47 ans s’est finalement ravivée pour remettre Mbock dans le 11. Les Françaises ont encaissé en moyenne 1 but par match pendant cet Euro.
Avec le recul, la France a manqué d’une grande buteuse remplaçante après la blessure de Katoto, s’est montrée fébrile au milieu de terrain (faiblesse mise en lumière par les Allemandes) et a été trop laxiste en défense… Cet Euro, malgré la présence des Bleues dans le dernier carré, n’est pas une franche réussite pour Corinne Diacre, et ce, bien qu’elle ait quelques circonstances atténuantes (Katoto absente, 2 jours de repos en moins que les Allemandes).
Corinne Diacre : stop ou encore ?
Sur les réseaux sociaux, bon nombre sont ceux qui demandent la tête de la sélectionneuse. Mais qui pour la remplacer ? Et à cette question, il n’y a pas beaucoup de réponses. Diacre a l’étoffe pour entraîner cette sélection bleue : passé de joueuse internationale (121 matchs avec l’EDF), adjointe de Bruno Bini, entraîneuse de caractère qui a entraîné Clermont Foot… Faute de “trouver mieux”, il ne faut pas se séparer de Diacre. Et dans tous les cas, il ne faut pas jeter tout ce qu’elle a fait à la tête des Bleues.
Elle a injecté de la jeunesse dans cette équipe, mais une jeunesse qui n’est pas encore arrivée à maturité. Quand les joueuses comme Bacha, Baltimore ou Malard seront au top de leur football, les Françaises pourraient bien gagner une grande compétition. C’est pour cela que le Graët a souhaité la reconduire jusqu’en 2024, pour qu’elle puisse aller au bout de son histoire avec les joueuses à qui elle a donné sa confiance.
Alors, bien sûr, quand le jeu laisse à désirer, il faut que les résultats soient au rendez-vous. Et avec une telle génération, le simple « bon résultat » ne suffit pas. Il faut la victoire finale au bout. Mais une demi-finale sans Katoto laisse présager un avenir radieux pour les Bleues. Il sera toujours temps de faire les comptes après le prochain Mondial. Le mieux serait une réconciliation avec Amandine Henry, comme il y a eu entre Benzema et Deschamps (dans un contexte encore différent).