L’Equatorien Richard Carapaz, vainqueur surprise de l’épreuve en 2019, est le favori de l’édition 2022. Avec des certitudes renforcées.
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Il avait crée la surprise en 2019 en dominant des coureurs comme Vincenzo Nibali ou Primoz Roglic, pour devenir le premier cycliste équatorien vainqueur dans un Grand Tour. Alors qu’il avait pris du retard sur les chronos proposés en début d’épreuve, celui qui était leader de la Movistar a attaqué dans les deux premières étapes de montagne à Céresole Reale et Courmayeur (où il gagne l’étape). Et se montrera solide tout au long de la fin d’un Giro très montagneux, mais aussi sur l’ultime chrono sur le dernier jour. Celui qui s’était révélé en 2018 sur le Giro (victoire d’étape et 4e place au classement général) a rempli de fierté tout un pays. Cette année, il sera le favori pour un second sacre !
Richard Carapaz – Le coureur qui offre le plus de garanties
Si Vincenzo Nibali est le seul à avoir remporté l’épreuve à deux reprises, le dernier succès du coureur italien commence à remonter (2016). Richard Carapaz est donc le vainqueur du Giro le plus récent à s’aligner sur l’épreuve. En l’absence du tenant du titre Egan Bernal, toujours en convalescence, le lauréat de l’édition 2019 apparait comme le prétendant le plus solide d’une start-list également marquée par l’absence des coureurs slovènes comme Primoz Roglic ou Tadej Pogacar. Mais aussi de solides coureurs comme Enric Mas ou Jonas Vingegaard, tous deux sur des podiums de Grand Tour en 2021 !
Deux podiums sur des Grands Tours depuis sa victoire en 2019
Car, depuis son succès sur l’épreuve italienne en 2019, Richard Carapaz a garni sa panoplie sur les Grands Tours. Transfuge chez Ineos-Grenadiers, il a continué à franchir les étaps. Avec une 2e place sur la Vuelta 2020, en ayant porté le maillot rouge pendant 5 jours et en ayant fait trembler jusqu’au bout Primoz Roglic, notamment sur la dernière étape, avec une attaque dans la Covatilla et 33 secondes repris sur le Slovène, qui en préservera 24 petites sur l’Equatorien. Qui montre ainsi que sa victoire au Giro, l’année précédente, n’était pas due au hasard.
Treizième de son premier Tour de France en 2020, en ayant d’abord été équipier de Egan Bernal, tenant du titre qui devra finalement renoncer à cause de ses problèmes de dos, Richard Carapaz tentera de sauver le Tour des Ineos, sur la fin de ce Tour de France. Il échoue sur Lemnard Kamna à Villars de Lans puis laisse la victoire à son coéquipier Michal Kwiatkowski, après une démonstration collective dans la montée du Plateau des Glières. Une première prise de température sur la Grande Boucle, avant une montée en puissance en 2021.
Un des rares à avoir attaqué Tadej Pogacar sur le Tour 2021
Sur l’édition de la Grande Boucle 2021, Richard Carapaz est le leader désigné de l’équipe Ineos, qui compte pourtant dans ses rangs Geraint Thomas, vainqueur du Tour 2018 et deuxième en 2019, mais aussi Richie Porte, 3e en 2020 et 5e en 2016. Et c’est bien l’Equatorien qui est le plus remuant sur le début de la Grande Boucle. Il tente de secouer Tadej Pogacar dans le signal d’Uchon, vers le Creusot. Mais est repris finalement sur la ligne. Le lendemain, il est le seul à pouvoir suivre la très grosse accélération du Slovène dans le Col de Romme. Avant de devoir s’incliner sur la deuxième “mine” du jeune leader de la UAE-Emirates. Encore une fois l’Equatorien est mal payé puisqu’il ne reprend encore rien aux autres leaders.
Malgré tout, il s’accroche et se montrera en forme dans les Pyrénées, où il va chercher le podium. Même s’il ne parvient pas à remporter d’étape, butant au col du Portet et Luz-Ardiden sur un Slovène en mode cannibale ! Mais, avec ce podium sur la Grande Boucle, il entre dans un cercle relativement fermé de coureurs ayant fait podium sur les trois Grands Tours. Parmi les partants du Giro 2022, il est le seul avec Vincenzo Nibali et Alejandro Valverde à être dans ce cas. Et le coureur de 28 ans est dans la force de l’âge, contrairement à l’Italien et l’Espagnol.
Un œil sur sa préparation
Quatre courses à étapes disputées, avec l’Etoiles de Besseges, le Tour de la Provence et Tirreno-Adriatico trois épreuves qu’il n’a pas terminé. On ne peut pas dire que le début de saison de Richard Carapaz ait été tranchant, hormis sa victoire lors de la course en ligne du championnat d’Equateur et une 2e place sur le chrono. Aucun top 10 et quelques interrogations sur sa forme. Mais l’Equatorien a montré une belle montée en puissance. En prenant la 2e place du Tour de Catalogne. Sur les routes espagnoles, il y a même glané un succès de prestige sur la difficile étape vers Cambrils. Où, avec Sergio Higuita, il est allé partir à l’aventure, avec une attaque au long cours qui a permis de renverser Joao Almeida. Si, c’est le Colombien Sergio Higuita qui s’est finalement imposé, Richard Carapaz a montré qu’il montait en puissance.
Le leader de la Ineos-Grenadier a donc privilégié les courses à étapes pour se préparer au Giro, mais n’a pas participé, comme certains de ses concurrents, au Tour des Alpes à la mi-avril. Sa dernière course est donc fin mars sur les routes du Tour de Catalogne. Pas de participation aux classiques hormis une 30e place sur les Strade Bianche. On verra si sa stratégie était la bonne. Il totalise 20 jours de course actuellement !
Pour aller plus loin – L’excellent guide de nos confrères de VéloFuté qui traite du sujet (page 6 à 8)
Une équipe solide autour de Richard Carapaz
Avec la Bora-Hansgrohe (Wilco Kelderman, Emmanuel Buchmann, Jai Hindley et Lemnard Kamna), et la Bahreïn-Victorius (Mikel Landa, Pello Bilbao, Wout Poels et Santiago Buitrago) la Ineos-Grenadier de Richard Carapaz est l’équipe qui possède le plus de garanties en montagne et dans la plaine. Bien plus que la Jumbo-Visma de Tom Dumoulin. Dans la plaine et les étapes piégeuses, l’Equatorien peut compter sur des coureurs comme Ben Swift et Jhonatan Narvaez son compatriote. Qui peuvent assurer des relais, replacer leur leader en cas d’étape venteuse, de cassure. Où pour rouler fort si un autre leader venait à se retrouver piéger. En montagne, comme l’an passé, c’est impressionnant sur le papier. Comme cela l’a été l’an passé pour accompagner le sacre d’Egan Bernal.
On y retrouvera d’ailleurs Jonathan Castroviejo, très précieux l’an passé. Mais aussi Richie Porte, qui semble avoir sacrifié ses ambitions personnes en Grand Tour, depuis son retour chez Ineos-Grenadier l’an passé. Mais aussi de Pavel Sivakov, 9e de l’édition 2019. L’Australien et le Français ont montré qu’ils avaient de bonnes jambes sur le récent Tour des Alpes, avec une belle 4e place et de nombreuses attaques tout au long des cinq jours. S’il a été mal payé, le retour en force du Français sera un atout majeur pour la Ineos-Grenadiers. Et on sera attentif également au comportement du jeune Ben Tulett. Par tradition, la formation britannique est tournée autour d’un leader et est que rarement fantaisiste. Elle ne se disperse pas dans d’autres objectifs.
Ce sera sans doute tout pour Richard Carapaz !
Un parcours qui peut lui convenir
Seulement 26,6 kilomètres de chrono, avec une petite bosse à l’arrivée à Budapest, et une plus longue sur l’ultime chrono de la dernière étape autour de Vérone. Autant dire que l’Equatorien, peu adepte des longs chronos plats, est bien servi par les organisateurs. Comme souvent, la part sera belle à la montagne, notamment dans la dernière semaine, avec les arrivée au sommet à Cogne (15e étape), la grande étape à Aprica et de Lavarone (16e étape et 17e étape), et des nouvelles arrivées au sommet au Sanctuaire de Castelmonte et la terrible Marmolada (19e et 20e étape). Deux étapes qui vont intervenir la veille du chrono ! Autant dire que ce dernier se jouera largement autant sur la fraicheur que sur la valeur réelle dans l’exercice.
Richard Carapaz a construit dans la montagne son succès sur le Giro 2019. C’est là aussi où il a su déstabiliser Primoz Roglic sur la Vuelta 2020. Autant dire qu’un tel parcours, avec une telle équipe autour de lui, que l’Equatorien va trouver un terrain de jeu des plus favorables pour de grandes manœuvres. Son tempérament offensif peut être un sacré atout.
