Remco Evenepoel et Primoz Roglic. Toute l’attention sera portée sur ces deux ultra-favoris de ce 106e Tour d’Italie. Le Giro, très montagneux, devrait, selon toute vraisemblance, sacrer l’un de ces deux hommes.
Après leur combat féroce sur les routes de la Catalogne il y a quelques semaines, Remco Evenepoel et Primoz Roglic se retrouvent en Italie pour le premier Grand Tour de la saison. De quoi augurer d’un spectacle somptueux entre Italie, Autriche et France. Attention toutefois au Covid, qui touche nombre de coureurs après un Tour de Romandie contagieux. Le virus hante de nouveau le peloton…
Une édition plus que montagneuse
70 kilomètres de chrono. Une distance qui peut paraître pour certains élevée sur un Grand Tour. Mais il faut surtout en compter 51 : une épreuve chronométrée inaugurale de 18 kilomètres et 33 kilomètres sans difficulté lors de la 9e étape. La 20e étape est un contre-la-montre, mais peu de chances pour les purs rouleurs d’y briller. La montée finale à plus de 12% de moyenne sur 7 kilomètres devrait en faire pâlir plus d’un.
Seules 8 étapes peuvent laisser leurs chances aux sprinteurs, venus en nombre sur cette 106e édition. Toutefois, le gratin du sprint n’est pas présent, sans doute dans l’attente du Tour de France.
Qui pour concurrencer le duo Roglic-Evenepoel ?
A l’heure actuelle, rien ne semble perturber le duo Primoz Roglic – Remco Evenepoel. Le coureur de Jumbo-Visma bénéficie d’une équipe solide sur tous les terrains, malgré les forfaits pour Covid de Robert Gesink et Tobias Foss. Sepp Kuss sera donc l’atout principal en montagne. Pour Evenepoel et la Soudal Quick-Step, tous les compteurs sont au vert. Pieter Serry, Jan Hirt, Louis Vervaeke ou encore Ilan Van Wilder seront bien présents aux côtés du champion du monde en titre.
De son côté, l’équipe UAE-Emirates s’affiche en sérieuse outsider. Tadej Pogacar et Adam Yates ne sont logiquement pas présents au départ de ce 106e Tour d’Italie, mais le leader désigné est Joao Almeida. 4e du Giro en 2020, le Portugais s’affiche en sérieux outsider trois ans plus tard.
Rigoberto Uran (EF Education Easy Post) est un adepte des Grands Tours. Il y revient pour la première fois depuis 2016, où il avait fini 7e. A 36 ans, il est difficile de savoir à quel niveau sera le Colombien pendant les trois semaines. La révélation de cette année Ben Healy sera également présent, pour son premier Grand Tour. Il faudra également compter sur la formation Bahraïn-Victorious, habitué à jouer les trouble-fête sur les Grands Tours. Jack Haig porte au départ de Fossacesia Marina les espoirs de l’équipe, mais Santiago Buitrago pourrait également viser les victoires d’étape en montagne.
Le dernier podium du Giro ne sera pas présent cette année. Jai Hindley, vainqueur en 2022, vise cette année le Tour de France. Mais la Bora-Hansgrohe amène cette fois-ci Aleksandr Vlasov et Lennard Kämna dans l’optique du classement général.
La der de Thibaut Pinot sur le Tour d’Italie
Côté français, les chances se résument sans doute à deux coureurs : Aurélien Paret-Peintre et Thibaut Pinot. Pour son dernier Giro, le coureur de la Groupama-FDJ vise le classement général, en “prenant les étapes au jour le jour“. Se battant à la pédale sur le Tour de Romandie avec les leaders, seulement battu par Adam Yates, le natif de Mélissey veut briller une dernière fois au classement général, avant sa retraite. Un objectif équivalent à celui d’Aurélien Paret-Peintre, qui devrait être “proche d’un top 10”, selon les dires de son équipe. Victor Lafay sera lui absent, ayant attrapé le Covid.
Les étapes à suivre sur ce Tour d’Italie
Les premières pentes apparaîtront dès la 4e étape, mais c’est bien lors de la 7e que les favoris devraient s’expliquer pour la première fois. 218 kilomètres sont au programme pour arriver au sommet Gran Sasso d’Italia. Une montée longue, 26,5km, mais à “seulement” 3,4%. Ce sont les 4 derniers kilomètres à plus de 8% de pente moyenne qui feront la sélection pour les favoris à la victoire finale. Lors de la 13e étape, les coureurs franchiront la frontière suisse pour affronter en milieu de course le Col du Grand Saint-Bernard, seul col hors catégorie de ce Giro avec ses 34 kilomètres d’ascension. De quoi mettre à mal les organismes avant une nouvelle arrivée au sommet. L’ascension de Crans-Montana (13 km à 7,4%) clôturera une étape plus qu’éprouvante pour les coureurs.
La dernière semaine promet d’être un festival pour les spectateurs, et un enfer pour les coureurs. Le col du Monte Bondone, lors de la 16e étape, verra à coup sûr un affrontement entre prétendants au maillot rose. La 18e et la 19e étape seront les deux dernières étapes de montagne, avant le chrono final. La 19e sera d’ailleurs jugée au sommet des Tre Cime di Lavaredo (7km à 7,2%). Ascension notable du Giro, elle ne sera pourtant que pour la 7e fois juge de paix d’une étape.