Sorti dans la descente du Poggio, Matej Mohoric a résisté au retour des autres favoris de Milan San Remo pour remporter le premier Monument de la saison.
Une vitesse folle dans le final
Le scénario de cette Primavera était difficile à imaginer, il fut on ne peut plus clair à l’approche de la Cipressa. Les super puissances du cyclisme mondial que sont UAE et Jumbo Visma se sont mises en ordre de marche en passant la surmultipliée. Les relais se sont enchaînés à très haute vitesse, réduisant le peloton à peau de chagrin. Péter Sagan ne jouait plus devant suite à un ennui mécanique, et d’autres sprinteurs comme Fabio Jakobsen et Elia Viviani perdaient vite leur place.
Il ne restait ainsi plus qu’une trentaine de coureurs pour se disputer la gagne dans le Poggio, au bout des plus de 285 km de course. Des favoris, il en restait encore un paquet, dont un certain nombre de français (Turgis, Démare, Sénéchal). Mais tout le monde n’avait d’yeux que pour le double vainqueur du Tour de France Tadej Pogačar, en quête de nouveaux exploits.
Tadej Pogačar intenable dans le Poggio
Après d’intenses relais de Christophe Laporte pour Jumbo et de Diego Ulissi pour UAE, ce fut au tour du slovène de passer à l’action. A près de trois kilomètres du sommet du Poggio, Pogačar a tenté une première attaque. Elle fut suivie, par Wout Van Aert et Mathieu Van der Poel notamment. Puis, après un petit temps de latence dû au retour de la quasi totalité du peloton, Tadej Pogačar a tenté une deuxième attaque. Encore suivi, par Alex Aranburu cette fois, il a de nouveau temporisé. Mais il a relancé une troisième fois, en sortie d’une épingle qui en aura envoyé plusieurs goûter le bitume. Le slovène venait de diviser par deux le nombre de concurrents qui se maintenaient à l’avant.
Pogačar a attaqué une quatrième fois, parce que pourquoi pas. Cette fois, il s’est beaucoup plus vite rassis. Il s’est alors exposé au contre de Primoz Roglic. Mais il n’en fut rien puisque Tadej Pogačar voulait attaquer une cinquième fois. Sans conséquence à nouveau. Søren Kragh Andersen y allait lui aussi de son offensive, cette fois plus tranchante. Surtout elle ouvrait une brèche au milieu du groupe de tête. À la bascule de la cabine téléphonique, le danois ouvrait la voie devant Pogačar, Van Aert et Van der Poel. Un très léger écart séparait le quatuor du reste des candidats à la gagne.
Matej Mohoric roi de la descente
Revenu dans les premières positions au moment de la bascule, Matej Mohoric débutait la descente du Poggio tombeau ouvert pour tenter de faire la liaison. Il lui fallut à peine deux épingles pour rentrer, et une de plus pour prendre les devants. En prenant tous les risques, le slovène de Bahrain Victorious s’offrait une avance intéressante au pied de la descente, avec cinq petites secondes précieuses.
L’entente était encore solide sur les premiers hectometres avant de rallier la via Roma. Mais elle s’est brisée en arrivant sous la flamme rouge, quand Wout Van Aert s’est relevé d’un très gros relais sans trouver de suiveur. Van der Poel venait de se donner juste avant, Kragh Andersen et Mads Pedersen également. Deux événements vinrent alors relancer cet ultime kilomètre de ce si long Monument. Dans l’avant dernier virage, Mohoric faillit bien perdre tout espoir en absorbant mal une aspérité de la route, proche du saut de chaîne fatal. En parallèle, Anthony Turgis passait à l’attaque.
Et le coureur tricolore de Total énergies fut tout près de revenir sur Matej Mohoric. Il a tout donné, jusqu’au bout, mais n’a pu combler les quelques dizaines de mètres qui le séparaient de Mohoric. Turgis terminait deuxième, juste devant Mathieu van der Poel qui réglait le sprint du peloton.
Classement de la course ICI