Cyclisme – Championnats du monde : Julian Alaphilippe est sorti à 20 kilomètres de l’arrivée et a résisté à tout le monde. Il conserve sa couronne mondiale.
Une course totalement débridée très tôt
A 180 kilomètres de l’arrivée, un coup royal se dégage du peloton. On y retrouve, entre autres, Kasper Asgreen, le vainqueur du Tour de France, Remco Evenepoel, vice-champion d’Europe, mais aussi Benoit Cosnefroy, Brandon McNulty et le vainqueur de la Vuelta Primoz Roglic. Des coureurs capables de basculer avec les meilleurs à la pédale et qui ont choisi de lancer les hostilités. La France et la Belgique ont envie de mettre le bazar sur la course. Les Italiens piégés perdent très tôt des éléments. Il faut dire que les compatriotes de Sonny Colbrelli, ont été victimes de chute, à l’image de Ballerini ou encore Trentin. Finalement, la jonction se fait, sur une attaque d’un Italien, qui amène d’autres éléments… Avant un regroupement à 133 km de l’arrivée. La première mèche aura duré presque 50 kilomètres.
Le peloton a été coupé en deux, alors que Mathieu Van Der Poel a été piégé dans le second groupe, avec Bauke Mollema, qui reviendront quasiment de suite. Le peloton secoué par des attaques. Avec des abandons de marque, comme Marc Hirschi, le Suisse 3e l’an passé. Les Bleus, eux, affichent une magnifique santé et chaque occasion est la bonne pour tenter de relancer, avec un Anthony Turgis et un Benoit Cosnefroy intenables à l’avant du peloton.
Un peloton qui est revenu à une configuration classique, avec la Belgique qui a repris le manche et qui contrôle la course ! Dans une phase de course bien plus calme, pour la première fois depuis plus de 100 kilomètres, avec une phase totalement folle. Mais un gros groupe se dégage à 90 kilomètres de l’arrivée. On y retrouve les intenables Evenepoel, Tratnik et Cort Nielsen. Mais aussi le Français Valentin Madouas. Un groupe qui prend rapidement une trentaine de secondes, dans la transitions entre les deux circuits. Les coureurs qui se dirigent tranquillement vers le circuit flandrien, plus sélectif ! A 75 kilomètres de l’arrivée, l’écart est monté à 45 secondes et devient intéressant pour le groupe devant.
Julian Alaphilippe tente une première fois…
Le premier vrai mont pavé fait des dégats dans le peloton, tandis qu’ils ne sont plus que 5 à l’avant. Le peloton a bien maigri, avec une quarantaine de coureurs représentés. Et les immenses leaders se découvrent à 58 km de l’arrivée. Julian Alaphilippe allume la mèche suivi par Wout Van Aert et Jasper Stuyven et Sonny Colbrelli ! Mathieu Van Der Poel et Florian Senechal décramponnés ! Stybar et Mohoric et Pidcock sont également là dans un groupe royal. MVDP, Senechal recollent et ils sont désormais une vingtaine devant, pour se jouer la gagne. Dont Michaël Valgren qui a fait le jum in-extremis. Tandis que Remco Evenepoel se met désormais à la planche pour la Belgique.
Julian Alaphilippe intenable en remet une, seulement suivi par Colbrelli ! Mais les deux hommes sont vite revus, avec un Remco Evenepoel toujours au service de la Belgique ! Dans une phase de course plus calme avec le retour sur le circuit final.
L’attaque décisive de Julian Alaphilippe à 20 kilomètres de l’arrivée
A l’amorce des 20 derniers kilomètres, on est clairement entré dans une phase de course plus tactique, avec des leaders qui commencent à s’épier. Mais Julian Alaphilippe propulsé par Madouas tente une attaque à 20km de l’arrivée et fait mal à un Wout Van Aert, obligé de travailler pour boucher le trou. Cela bouge de nouveau de partout, avec tous les coureurs qui épient Wout Van Aert. A l’amorce du dernier tour, le Français passe en tête avec 12 secondes d’avance sur un quatuor et 25 sur le groupe Colbrelli Wout Van Aert ! Incroyable, le suspense est à son comble ! Et la bagarre a basculé dans le bon sens. Julian Alaphilippe possède 24 secondes à 7,8 kilomètres de l’arrivée !
Julian Alaphilippe était le plus fort et aura endormi son monde. Il aura éclaboussé, comme à Imola, la course de son talent. Il s’impose avec la classe et vient récompenser tout le travail de l’équipe de France, porté par le maître Thomas Voeckler qui est encore à l’origine du feu d’artifice ! Le sélectionneur français a fait preuve d’une maîtrise tactique totalement dingue !
Etienne GOURSAUD