13e étape Giro – Arnaud Demare triple la mise aujourd’hui, au sprint. Une étape marquée par l’abandon de Romain Bardet.
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Arnaud Demare encore plus dans la légende du cyclisme Français. Avec sa 8e victoire sur les routes du Giro, le coureur de la Groupama-FDJ est plus que jamais le tricolore à avoir le plus gagné sur les routes italiennes. Un 3e succès en 2022, encore une fois d’une fort belle manière. Car on a bien cru que l’échappée allait faire un mauvais coup au peloton. Mais la Groupama-FDJ a roulé jusqu’au bout. Arnaud Demare a lancé son sprint et a résisté en patron. Il conforte encore plus son maillot cyclamen. Surtout, il apporte un immense sourire au cyclisme français qui vient de vivre un énorme coup dur sur les routes du Giro.
Le fait de la 13e étape du Giro – L’Abandon de Romain Bardet
Jusqu’ici tout était parfait ! Romain Bardet faisait un début de Giro absolument idéal. Le Français était 4e au général, à 14 secondes du leader Juan Pedro Lopez. Il avait montré dans la montée du Blockhaus qu’il était fort. En attaquant à deux reprises et en terminant à la 2e place de l’étape, juste battu par Jay Hindley. Secrètement, on a commencé à y croire. Croire en ce destin qui échappe aux coureur français, privés de victoires sur un Grand Tour depuis 1995, et la victoire de Laurent Jalabert sur la Vuelta. Et depuis 1989 sur le Giro et Laurent Fignon.
Car Romain Bardet était dans une très grande forme et le plateau semblait ouvert. Et on avait encore rien vu de la haute montagne, encore plus à sa convenance. Malheureusement, malade, touché à l’estomac et victime d’un coup de chaud, Romain Bardet est contraint à l’abandon. Ce fut l’incrédulité à l’annonce, avec ce bandeau à la télé. On avoue avoir eu un peu de mal, pensant à une fausse information. Mais l’image du Français, dans la voiture de son équipe de la Team DSM ne laissait place à aucun doute. Romain Bardet quitte les routes du Giro dans des conditions qui rappellent l’abandon de Thibaut Pinot lors du Tour de France 2019.
Les espoirs français au classement général repose sur les épaules de Guillaume Martin, désormais 5e à 28 secondes de Juan Pedro Lopez.
Le bras de fer terrible entre échappée et sprinters
Entre San Remo et Cuneo, l’étape était propice à différents profils. Les baroudeurs avaient leur chance, tout comme les équipes de sprinters. Avec une grosse bosse, le Colle di Nava, mais placé à 95 kilomètres de l’arrivée. Au pied de la bosse, l’échappée du jour (Pascal Eenkhoorn, Nicolas Prodhomme, Mirko Maestri et Julius Van den Berg) comptaient que 3’30. En haut, l’écart dépassait les 6 minutes. Une montée qui n’a éliminé aucun sprinters mais qui a permis de creuser l’écart, le peloton ayant temporisé.
Et surprise, malgré un faible effectif, l’échappée s’entendait bien et résiste parfaitement au peloton. 4’30 à 40 kilomètres de l’arrivée, 3’30 à 30 kilomètres puis 2’30 à 20 kilomètres. Au fil des kilomètres, la tendance s’accentue en faveur des 4 hommes, malgré des relais d’Israël Start-up, Quick-Step ou encore la FDJ. Mais, après 13 étapes et une journée marquée par des températures dépassant les 35 degrés, les équipiers ont vraiment marqué le pas, incapables de réduire suffisamment l’écart. Pourtant le rythme est loin d’être mou, avec une cassure dans le peloton. Parmi les piégés, Simon Yates et Mathieu Van der Poel.
A 10 kilomètres de l’arrivée, l’écart est passé sous la minute (59″) alors que l’échappée semble faiblir. Mais à 5 kilomètres de l’arrivée, l’écart est encore de 40”. Mais a 2 kilomètres de l’arrivée, l’écart est de 20 secondes. 10 secondes au kilomètre alors que les 4 hommes commencent à se regarder. L’échappée y aura cru, mais va mourir si proche du but, avalés dans les 400 derniers mètres. Cruel !
Arnaud Demare parfaitement lancé par son équipe triple la mise. Il aura eu le mérite d’y croire et conclu un gros travail de son équipe. Il devance Phil Bauhaus et Mark Cavendish