Athlé – Téo Andant – “Les mondiaux peuvent me faire passer un cap

Téo Andant a participé à sa première grande compétition internationale, lors des championnats du monde à Eugene
Téo Andant
World Athletics Championships Oregon22, Teo Andant, Téo Andant, Men’s 400m, France, FRA

Téo Andant a participé à sa première grande compétition internationale, lors des championnats du monde à Eugene. Dernier relayeur du relais 4×400 m, avec ses coéquipiers de l’équipe de France (Thomas Jordier, Simon Boypa et Ludovic Ouceni), ils se sont offerts une finale ! Il raconte son expérience, ses ambitions pour les championnats d’Europe de Munich, qui ont lieu dans deux semaines. Il nous parle également de sa discipline.

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TEO ANDANT – LA PREMIÈRE FOIS QUE JE PRENDS AUTANT DE PLAISIR DANS MA CARRIÈRE

Au moment de prendre le témoin, j’étais un peu stressé. C’était ma première sélection chez les séniors et je finissais le relais. Ce n’est pas facile. Mais j’ai pris un plaisir de ouf à courir et c’était la première fois que je prenais autant de plaisir à courir dans ma carrière. Bien plus que mes 45”99 aux Élites. Je me suis vraiment amusé. Le stade était plein, avec beaucoup de bruit, avec des athlètes que j’ai l’habitude de regarder à la télé. C’était vraiment spécial et j’ai essayé de faire le job.

Je suis passé sénior cette saison, mais cela fait quatre ans que je fais des sélections à chaque saison. Les mondiaux étaient dans la continuité et étaient un objectif. J’y pensais, même si mon objectif principal était de courir sous les 46 secondes cette saison. Et je savais que s’il y avait moins de 46 secondes, il y avait automatiquement un relais aux championnats d’Europe ou aux mondiaux. J’ai réussi à intégrer le relais à Eugène.

APRES LA SÉRIE, J’ÉTAIS PERSUADÉ QU’ON NE RENTRERAIT PAS EN FINALE !

En séries, quand je passe la ligne d’arrivée, je vois le chrono et ce 3’03”13, dans ma tête c’était mort pour la finale. Je dis à Thomas (Jordier) et à Simon (Boypa) que j’étais dégouté, que j’avais mal couru. Puis on va en zone mixte où on se fait interviewer par Nelson Monfort. Il nous annonce qu’on passe pour un centième. On était vraiment trop contents. Durant l’attente avant d’avoir le dénouement, j’étais toujours persuadé que c’était cuit. La série d’avant, il y avait Etats-Unis, Jamaïque, Japon, Pays-Bas. Ça allait courir très vite. On était au stade, on faisait des photos et on pensait tous que c’était cuit. Sauf Thomas qui y croyait un peu. Finalement ça a été une grosse surprise.

En finale, tu es avec les Américains sur le 4x400m. C’était l’avant-dernière course du programme. Il y avait de la tension. Tu cours toujours plus vite en finale. En plus, la gestion de course d’un championnat fait que tu es toujours mieux lors de la deuxième course. Tu retrouves tes repères sur le stade. Et on voulait vraiment faire le meilleur résultat possible.

TEO ANDANT – ALLER À MUNICH POUR FAIRE LA MÉDAILLE EN RELAIS

Mon chrono en relais me donne de nouvelles ambitions en individuel. Je sens que je vaux mieux que mon record actuel. On dit souvent que lancé, tu gagnes entre 5 et 7 dixièmes par rapport à ton chrono en individuel (NDLR : Il a couru 44”9 lancé). Après, je suis un mec qui est capable de se transcender en relais. Il faut voir, car j’ai du mal à reproduire en individuel, mon schéma de course du relais. Mais cela me donne beaucoup de confiance. Mais dans un relais c’est toujours l’équipe avant tout. Mais, en arrivant à Eugène, je voulais faire ces moins de 45 secondes lancé. Mais c’est le résultat d’équipe qui compte.

On a fini deuxième nation européenne, derrière la Belgique qui fait podium. On va aller à Munich clairement pour faire un podium. Mais il faudra se méfier des Belges et des Anglais. Les Britanniques n’ont pas aligné de relais à Eugene. Mais on y va pour la médaille.

Je suis rentré des Etats-Unis, je ne me suis pas entraîné jusqu’à jeudi dernier. Jeudi, je suis reparti à l’entraînement et je repars au travail. Je vais peut-être faire une course avant les championnats d’Europe, mais ce n’est pas sûr. Il n’y a pas beaucoup de meetings. Mais j’ai la chance d’être au club de Monaco et il y a le meeting Herculis. Mon club voulait organiser un 400 m en pré-meeting, car il n’y a pas de 400 m au programme de la Diamond League.

NOAH LYLES A FAIT LE SHOW DANS LE STADE, C’ÉTAIT IMPRESSIONNANT

Je découvre l’environnement des grands championnats internationaux. L’ambiance était particulière car on était tous dans un village, ce qui n’est pas habituel. Je n’ai pas connu ça en sélections jeunes. Souvent, on rencontre une ou deux sélections dans l’hôtel. Il ne manquait que les Américains et grosses têtes d’affiches qui étaient ailleurs. Tu rencontrais tout le monde, tu voyais des Warholm. C’était chouette. Il y avait un vrai engouement particulier. On était à 400 m du stade. Pour aller au stade, tu traversais la foule, tu étais au contact du public. Les gens disaient “Allez la France”. C’était une très bonne ambiance, j’ai kiffé !

J’ai été voir la demi-finale du 400 m, car je voulais voir une course qui se court en 43 secondes en vrai. Malheureusement il n’y a pas eu de 43 (rires). Mais je trouve ça important d’aller voir sa discipline, pour apprendre et regarder ce que font les autres. Car moi aussi j’ai envie de courir en individuel. Je suis allé voir les deux finales du 200 m. Il y avait une grosse ambiance dans le stade. C’était incroyable le show de Noah Lyles. Peut-être que c’était pareil du temps de Bolt, mais je n’ai jamais vu ça de mes propres yeux. Il a enflammé le stade. Avant d’entrer en compétition, je trouve ça important d’aller dans le stade pour s’imprégner de l’ambiance pour ne pas être perdu le jour J.

J’avoue que j’étais concentré dans mon échauffement lors des 4×400 m. Je n’ai pas cherché à regarder ce qu’untel faisait.

TEO ANDANT – IL Y AVAIT COMME UNE EUPHORIE POST-COURSE

Je pense que ces championnats peuvent me faire passer un cap physiquement et mentalement. Tu débloques des trucs. Je suis allé à des vitesses auxquelles je n’étais jamais allé sur 400 m. Ce sont des paliers franchis. Cela ne veut pas dire que je vais faire 44 secondes en individuel. Mais je sens que je peux me rapprocher des 45”50 ! En changeant deux ou trois trucs dans ma forme de course. Même mentalement, ca peut changer ma façon d’aborder les prochaines échéances. Comme c’était mon premier grand championnat international, je vais sans doute approcher les autres courses avec moins de pression. Des petits détails qui font la différence.

Avant les mondiaux, on a fait un stage d’une semaine, avant d’arriver trois jours avant sur le lieu de compétition. Je fais partie de ceux qui auraient aimé arriver avant pour profiter de l’ambiance. Mais trois jours avant c’est déjà bien. Je sais que le jour de la compétition, j’avais vraiment trop envie de courir. Quand on était en finale, dès qu’on est revenu sur le stade d’échauffement après la course, j’avais déjà envie de recourir, j’étais vraiment excité, comme une sorte d’euphorie. Il y avait forcément de la fatigue, car je m’étais vraiment donné. Mais il y a tellement d’adrénaline que tu sens moins la fatigue. C’est une sorte d’état second. Tu veux courir, montrer de quoi tu es capable et de tous les battre.

SUR LE 4X400 M, TU REPRÉSENTES TON PAYS ET TON ÉQUIPE

Le 4×400 m tu cours pour une équipe et ton pays. Sur un 400 m en individuel , tu es dans ton couloir et pas à la bagarre. Dans un relais, tu es avec les mecs, cela se bouscule. C’est particulier. Si tu me demandes de me souvenir de ma course, j’ai trois quatre flashs, sinon je ne me souviens pas de grand-chose. Cela va très vite. Je me souviens en séries de me faire doubler par l’Allemand et quand je le repasse à la fin. J’ai vu en vidéo, que l’Italien était juste derrière moi. Durant ma course, jamais je ne le sens ni je ne l’entends. Je le découvre qu’en vidéo après. L’ambiance dans le stade décuple ses forces. Cela te pousse vraiment.

J’ai les Europe avec le relais, mais j’ai vraiment envie de descendre individuellement les chronos. J’aimerais faire deux ou trois courses pour cela et marquer des points pour le ranking. Ce qui est important pour faire une sélection en individuel. M’approcher des 45”50 comme j’ai dit, pour partir en vacances sereinement et attaquer la saison prochaine avec de nouvelles ambitions, pour accrocher une sélection individuelle et les JO de Paris dans deux ans.

TEO ANDANT – LE 400 M EST UNE GRANDE SOUFFRANCE

Le 400 m c’est une grande souffrance (rires). Je ne suis peut-être pas assez bon sur sprint court (rires). Après j’aime bien courir le 400 m. Je prends du plaisir, tu as le temps de réfléchir pendant la course et de poser les choses. Je pense que tu ne peux pas le faire sur 100 ou 200 m. Mais le 800 m, c’est trop lent pour moi. J’aime la sensation de vitesse. Mais sur 400 m, il faut s’accrocher. Tu manges de très grosses séances. Tu sais que tu vas souffrir sur ta course. Mentalement il faut être costaud. Surtout quand t’es en début de saison et que tu sais que ton chrono ne sera pas bon. Tu stresses encore plus, sans prendre de plaisir.

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