Jean-Michel Aulas n’a pas tenu des propos à la hauteur de son statut, en ce qui concerne l’incident qui s’est déroulé dans son stade et à l’encontre de Dimitri Payet, lors du match OL-OM, ce dimanche. Alors que le président de l’OL était pour une « tolérance zéro » vis-à-vis des clubs, au moment du dérapage des supporters niçois lors du match entre Nice et Marseille, fin août… Son discours n’est plus exactement le même quand les sanctions sont amenées à se tourner vers son club.
Jean-Michel Aulas (le 25/08) : « Le retrait de points est la seule solution ! »
Aulas avait tenu des mots forts après les incidents survenus à l’Allianz Riviera de Nice, fin août. Le président lyonnais prônait alors le retrait de points, afin de stopper les violences dans les stades :
« Je fais partie des gens, avec un peu d’expérience, qui pensent que la seule sanction possible est la pénalité en points. Les amendes, les clubs sont en capacité de les payer. Les interdictions de tribunes sont pénalisantes pour ceux qui n’y sont pour rien. Le retrait de points est la seule solution pour freiner les ardeurs intempestives des joueurs, des entraîneurs ou des supporters. Une pénalité de trois ou six points. Je pense qu’il faut avoir le courage de le faire. »
Ces déclarations étaient belles et pleines de sens… Seulement, ce n’était pas l’OL qui était dans le collimateur à ce moment-là, mais l’OGC Nice.
Aulas avait pourtant précisé qu’il était conscient que ce retrait de point pourrait bien affecter son club, un jour à l’autre : « C’est fondamental qu’on n’ait pas ces dérapages dans les stades. Et pour ça, il faut pénaliser le club, même si Lyon pourrait l’être car on n’a pas été exempts de tout reproche par le passé. »
Comme un signe du destin, le club qu’il faut pénaliser, aujourd’hui, c’est Lyon. Ce dimanche, un « spectateur » assis en plein milieu des supporters lyonnais a jeté une bouteille d’eau remplie sur la tête de Dimitri Payet, qui s’apprêtait à tirer un corner.
La sécurité du joueur marseillais (comme celle des autres acteurs) n’était pas assurée. De plus, LES lancers de projectile visant Payet provenaient des tribunes lyonnaises… Car la bouteille qui a touché le Marseillais n’était pas l’unique projectile lancé dans sa direction. Il coule de source que l’OL soit sévèrement sanctionné pour ces incidents.
Jean-Michel Aulas incohérent après OL-OM ?
Mais quelle sanction l’OL doit-il recevoir ? Si l’on reprend les mots de Jean-Michel Aulas, le club lyonnais devrait être « pénalisé en point » ? Et bien non… Selon le président lyonnais :
« Il faut être d’une mauvaise foi évidente pour comparer les événements de OL-OM à ceux de Nice-Marseille, Montpellier-Marseille ou Lens-Lille […] Je reste favorable aux sanctions sévères, y compris en matière de retrait de points pour des envahissements de terrain ou des bagarres, car c’est la seule décision qui peut faire arrêter des groupes de supporters. Mais, là, on est dans un cas différent car le groupe ‘Bad Gones’ se désolidarise de l’individu impliqué. Je ne suis pas certain que nous méritions un retrait de point sur cet épisode »
L’OL est responsable de la sécurité à l’intérieur du Groupama Stadium, et donc responsable vis-à-vis des violences qui pourraient éclater dans le stade… Qui plus est à l’encontre d’un joueur, qui est un acteur majeur du spectacle. Que l’individu arrêté soit affilié ou non aux « Bad Gones » n’était clairement pas le fond du problème. Jean-Michel Aulas, comme tous les fans de football, souhaite le « zéro dérapage dans les stades » : le président lyonnais aurait dû se servir de cet incident pour envoyer un signal fort au football français concernant les violences dans les stades, et non « prêcher pour sa paroisse » afin d’éviter à l’OL de sévères sanctions.
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Nicolas PARANT
