Quel plaisir de revoir ces images et les clameurs qui les accompagnent. Quand cela va bientôt faire un an que les arènes sportives demeurent tristement vides… En ce 13 juin 2014, le choc pu laisser penser à une passation de pouvoir entre les 2 précédents finalistes de la plus belle des compétitions de football. Si les hollandais n’iront pas au bout cette année-là, qui verra le sacre des allemands, le plaisir ressenti pour tout fan de foot (non ibère) fut immense. À défaut de passage de relai, ce qui se passa ce soir-là symbolisa la fin d’une époque. La fin d’un règne, celui de la grande Espagne. Et la fin d’un style qui avait su dompter puis dominer la planète football des années durant. Retour sur cet Espagne-Pays/Bas.
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À défaut de passage de relai, ce qui se passa ce soir-là symbolisa la fin d’une époque. La fin d’un règne, celui de la grande Espagne. Et la fin d’un style qui avait su dompter puis dominer la planète football des années durant.
Le début de rencontre est disputé, l’Espagne d’Iniesta, Ramos et Torres est secouée mais parvient tout de même à ouvrir le score sur penalty. On se dit que l’histoire va se répéter, que les rois ne meurent jamais. On ne connaît que trop bien cette sensation, celle où l’on pousse derrière l’outsider, pour que les lignes bougent. Parce qu’on en a assez de voir toujours les mêmes têtes brandir tous les trophées. Cet éternel espoir, à chaque nouveau match, que les scénarii écrits soient bousculés, remis en question. Pour finir par voler en éclats. Des attentes souvent vaines, mais qui, quand elles sont récompensées, le sont de la plus belle des manières.
Espagne-Pays/Bas : Le tourbillon hollandais
À 1-0 pour l’Espagne, une image restera gravée. Un long ballon de Daley Blind depuis son couloir gauche, une charnière espagnole hésitante et puis soudain… Une inspiration, un envol. Magnifique, majestueux… Les superlatifs manqueront pour décrire ce but qui s’inscrira instantanément dans la mémoire collective. Ceux qui vécurent ce moment de grâce en direct s’accorderont tous sur l’impression ressentie. Au delà du bonheur et de l’émerveillement enfantin que tout amateur de sport rêve de retrouver. Que ce soit dans les gradins où derrière son écran, la sensation qu’un brusque changement de script était survenu. Comme une violente perturbation dans la force au moment où Robin Van Persie exulte et va frapper rageusement dans la main de Louis Van Gaal.
Le champion n’est pas encore au tapis, mais il a déjà commencé à vaciller. Il finira par se faire éparpiller façon puzzle. Les suiveurs assidus ne sont pas dupes, certains signes avant coureurs pointaient le bout de leur nez depuis un moment déjà. Ainsi, un an auparavant en Champions League, on se souviendra du désossage bavarois de l’ogre catalan. Celui-là même qui constitue le socle de la sélection espagnole, dans son esprit et dans ses hommes : 7-0 score cumulé, une rouste. Un Bayern mené par Schweisteiger, Müller, Ribéry, mais aussi par un Arjen Robben déchaînés qui finiront par remporter la reine des compétitions de clubs. Une équipe dirigée par Jupp Heynckes mais dont les fondations ont été dressées par un certain Louis Van Gaal… Et devinez qui croise encore une fois la route de l’Espagne au Brésil, à la tête des Oranjes…
Vous l’aurez compris. L’Espagne ne voulait pas y croire, elle va subir le sort d’une terrible malédiction qui s’abat sur les précédents champions. Ceux qui, comme Rocky dans son troisième opus, se sont embourgeoisé, reposé sur leurs acquis, et pas suffisamment méfié d’un challenger aux dents longues. La suite se passe de mots. Elle constituera une nouvelle belle page du football, écrite par la nation du grand Johan. Une sélection qui n’a peut-être pas encore inscrit son nom au panthéon, mais dans les cœurs, assurément.
Estéban Lemonnier
Rififi à l’OM à lire ICI