Après ce match catastrophique face au Danemark, la question se pose : Didier Deschamps doit-il abandonner le 3-5-2 ?
Une défense à 3 fébrile !
Comme tous les systèmes, le 3-5-2 a ses qualités et ses défauts. Cependant, ce n’est pas la rencontre d’hier soir face au Danemark, avec des Bleus privés de la majorité de ses titulaires (Benzema, Varane, Kanté, Pogba, Coman), qui a permis de pointer du doigt ce qui n’allait pas. Le gros problème des Bleus avec ce schéma est le même depuis son instauration : la fébrilité de la défense à 3.
Après 1 an de travail dans ce système, il n’y a toujours aucune certitude : pas de complémentarité entre les joueurs et une rotation constante (liée aussi aux blessures), ce qui amène des mauvais alignements, trop d’espaces pour les attaquants adverses, et trop d’occasions (et de buts) concédés… Jouer à 4 assurerait certainement plus de sécurité et apporterait un meilleur équilibre, nécessaire pour performer au Mondial au Qatar.
Malgré tout, le 3-5-2 a quand même son lot de points positifs : il permet d’associer Mbappé et Benzema, sans que le Parisien soit contraint d’évoluer sur un côté… Et il offre la possibilité à Deschamps de ne pas jouer avec un latéral, mais avec un piston. Pavard et Koundé ayant montré leur limite sur le côté droit, placer un habitué du rôle de piston comme Clauss, ou même tenter le choix offensif en alignant Coman sont 2 options plutôt séduisantes. Lorsque les pistons sont en forme, ce système leur permet de briller (avec la possibilité pour eux de jouer plus offensif)… Mais c’est à double tranchant, car lorsqu’ils ne sont pas bons (comme c’était le cas hier), cela met en difficulté toute l’équipe et son animation de jeu.
Quelles solutions ?
La question qui se pose est : quel schéma si ce n’est pas le 3-5-2 ? Et à cette réponse, 2 autres dispositifs ont été testés par Deschamps : le 4-3-3 et le 4-2-3-1. Le premier n’a pas été plus convaincant que cela dans le passé récent des Bleus, notamment à l’Euro lors des phases de poule. Le second, en revanche, peut-être très intéressant. Il permettrait à Deschamps de retrouver un système à 4 derrière, de renforcer les couloirs, et de jouer avec 4 joueurs offensifs : l’attaque qui est censée être le secteur fort de l’Equipe de France.
Le 4-2-3-1 avait été (re)testé par Deschamps au mois de juin. Et bien que les résultats n’avaient pas été bons (2 nuls et 1 défaite), le contexte particulier de ce rassemblement (4 matchs en 10 jours) fait qu’il est assez difficile de se baser sur ces matchs pour jauger le système.
Notre compo en 4-2-3-1
Lloris – Pavard, Varane, Kimpembe, T.Hernandez – Kanté, Tchouaméni – Coman, Griezmann, Mbappé – Benzema
Alors, Pavard peut être fébrile par moment sur un côté, mais il vaut clairement mieux l’avoir au poste de latéral droit qu’au poste de piston droit, là où il est souvent très décevant. Au Bayern Munich, Pavard joue très souvent latéral, et même dans les gros matchs, comme lors de la récente victoire des Bavarois face au FC Barcelone (2-0). De toute manière, Koundé et Clauss ne sont pas spécialement à l’aise dans cette position, alors Deschamps n’aurait pas d’autre choix que de compter sur lui s’il venait à opter pour un système à 4 derrière.
Du côté de Théo Hernandez, il a toujours évolué à 4 avec l’AC Milan et a toujours été performant, ça ne serait donc pas un souci pour lui de redescendre un peu plus avec les Bleus.
Le milieu de terrain Kanté-Tchouaméni, en l’absence (très probable) de Paul Pogba, semble être la meilleure option dans l’entrejeu. Les autres joueurs évoluant à ce poste n’ont pas encore pleinement convaincu (Rabiot, Camavinga, Guendouzi, Kamara…).
L’attaque avec 4 joueurs serait culottée, mais potentiellement dévastatrice. En parvenant à garder un équilibre d’équipe, avec des efforts défensifs de Coman, Griezmann et même Mbappé, il ne devrait pas y avoir de problème.
Enfin, à 2 mois du début du Mondial, il serait quand même étonnant de voir Deschamps renoncer à son 3-5-2, qu’il travaille depuis 1 an avec les Bleus. Mais on ne peut pas lui reprocher d’avoir des convictions et de s’y tenir.