Steven Da Costa, champion du monde 2018 dans la catégorie -67 kg est l’un des karatékas français au plus gros palmarès, du haut de ses 24 ans. Il concourt demain, avec un seul objectif, ramener la médaille d’or, dans une discipline qui fait son apparition aux JO de Tokyo, mais qui disparaîtra malheureusement à Paris. Avant de s’envoler pour le Japon, il nous a accordé une interview, où il nous parle de la compétition, de sa saison et de son envie de briller.
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STEVEN DA COSTA – QUAND TU METS LES BOUCHÉES DOUBLES, MENTALEMENT CELA VA MIEUX
Concernant ma préparation, elle se passe bien, mais je te dirai ça le 5 août. Il y a eu quelques petits pépins à droite à gauche, mais ce sont des choses totalement normales quand tu t’entraînes beaucoup. Ce sont plus des coups que des vraies blessures.
Les doutes sont totalement chassés depuis un mois et je suis très bien mentalement. Dans la réalité, ce n’est pas l’approche mentale qui change, mais quand tu mets les bouchées doubles, plus tu avances, plus tu es entraîné et mieux tu te sens. C’est un tout. Ce sont des déclics qui arrivent souvent à cette période de préparation. Quand tu bosses, tu effaces les doutes. On sort d’une période particulière, avec le Covid. Mais aussi l’engouement qui est monté autour de l’évènement : “Les Jeux, les Jeux, les Jeux”. Cela amène forcément des périodes de doute, mais tout cela est passé.
C’est une première pour le karaté, mais ce n’est pas une pression supplémentaire pour moi. Je m’y suis fait et je prends les Jeux comme une autre compétition. Les JO restent les JO, mais je veux rester serein. Cela ne reste que du sport et il faut prendre du plaisir tout en restant positif. J’aborde la compétition comme tout autre gros événement en espérant que cela soit mon jour. Je vais à Tokyo pour gagner l’or. La médaille olympique, c’est la dernière qu’il me manque, même si j’espère, si je l’obtiens, qu’elle ne sera pas la dernière de ma carrière.
LES JO RESTENT LE GRAAL POUR TOUT SPORTIF
Les JO restent le Graal pour tout sportif, l’événement phare, c’est là où tu es réellement mis en lumière. Il y a la renommée autour de cela, même pour les gens qui ne connaissent pas mon sport. Etre champion olympique, cela parle à tout le monde. J’ai eu l’occasion de parler avec plusieurs sportifs, mais on n’a pas forcément évoqué leur ressenti. Je suis très ami avec Clarisse Agbegnenou (NDLR : interview réalisée avant le titre de la judokate) mais on ne parle pas forcément des JO. On en parle là, car cela arrive bientôt. Je ne lui ai jamais demandé son ressenti !
Le karaté ne sera pas reconduit aux JO de Paris, je trouve cela toujours aussi incroyable, mais bon, je suis passé à autre chose. Il faut vivre dans son temps et 2024, ce n’est pas maintenant. C’est énervant et je me suis battu pour que ce soit à Paris. Maintenant, je dois faire mon chemin et j’ai d’autres choses à penser désormais.
Aux JO, chaque adversaire sera dangereux, c’est le Top 10 mondial. Personne n’est là par hasard et il n’y aura pas de tour facile. Tout le monde mérite sa place et arrivé dans ce cercle là, n’importe qui peut monter sur le podium. Tout le monde monte régulièrement sur les podiums de grandes compétitions. Je n’ai pas volé ma place, le parcours pour se qualifier était tellement dur et il n’y a pas de hasard. C’était une sélection sur deux ans, avec une compétition par mois. Les plus réguliers sont présents à Tokyo. Je m’étais dit qu’au TQO, il aurait pu y avoir des surprises, quelqu’un qu’on attendait pas. Finalement, il n’y a eu aucune surprise. Ce TQO était presque plus dur que la compétition. Sur une journée au JO, tout peut se passer alors que sur deux ans, c’est un parcours du combattant. Il y a eu énormément de blessés, énormément de pépins. Cela a été le plus dur. Maintenant, le jour J, tout peut se passer pour aller au bout du rêve.
STEVEN DA COSTA
Avec Etienne GOURSAUD