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Sébastien Piqueronies – Manager/Sélectionneur
#Rugby #Manager Équipe de France U20 #Champion du Monde U20 2018 #Tournoi des 6 Nations
(Crédit photo UNE : DR).
Le 6 Nations, c’est tout d’abord une compétition mythique. Les amateurs de rugby ont tous été bercés par ce tournoi hivernal avec notamment ces confrontations contre nos amis anglo-saxons.
C’est quelque chose de culturellement très ancré chez les français qui apprécient le sport et plus particulièrement le rugby bien sûr.
Les crunchs étaient les matchs les plus attendus et le sont toujours. J’ai beaucoup de souvenirs en tant que spectateur/supporter et aujourd’hui je prends d’autant plus de plaisir en participant à cela avec les U20.
LE TOURNOI DES 6 NATIONS NÉCESSITE UNE PRÉPARATION MILLIMÉTRÉE
Préparer un tel tournoi qui se déroule sur plusieurs semaines est un vrai challenge pour mon staff et moi. Il y a différentes phases. Tout d’abord le suivi en club, sachant que les joueurs jouent dans des divisions différentes, cela fait un bon nombre de matchs à regarder et de coachs à contacter. Cela doit nous permettre de hiérarchiser les joueurs par poste et de composer donc notre sélection pour ce tournoi.
Ensuite nous avons divisé le tournoi en trois blocs. Les deux premiers matchs, Pays de Galle et Angleterre, pour le bloc 1, le bloc 2 avec un seul match, l’Écosse, et le bloc 3 avec les matchs contre l’Irlande et l’Italie.
Pourquoi fonctionner ainsi ?
Parce que le parcours de nos joueurs pendant ce 6 Nations va être très différent selon chaque cas. Nous avons là aussi 3 types de joueurs : Les joueurs encore espoirs qui seront totalement à notre disposition pendant ce tournoi, ce qui facilite leur suivi ; une autre partie de joueurs qui eux sont installés dans les clubs du Top 14 ce qui implique qu’il faut communiquer avec les clubs pour qu’ils puissent alterner entre ces matchs internationaux et des rencontres de championnat entre chaque bloc ; et la dernière partie de joueurs qui eux font la navette entre espoirs et pros, ce qui nous fait là aussi discuter avec les clubs, mais qui pourront passer plus de temps avec nous.
L’objectif est d’amener le meilleur parcours pour chaque joueur, afin que chacun ait du temps de jeu en sélection ou en club en fonction de nos besoins et nos attentes, et de celles des clubs.
On est en lien avec le XV de France également, N’Tamack est par exemple encore éligible avec nous, mais au vu de ses performances, il joue avec les A et nous en sommes très fiers.
Cette équipe des U20 est vraiment faite pour faire émerger les potentiels, sans tenir compte de l’âge. Nous avons des joueurs qui sont surclassés, car ils sont synonymes d’espoirs pour nous.
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UNE MOTIVATION INTACTE MALGRÉ LES CHANGEMENTS DE GÉNÉRATION
Les groupes sont fluctuants avec les limites d’âge donc par essence le groupe se renouvelle chaque année. Notre défi cette année était donc que les garçons champions du monde soient capables de générer de la confiance et de la détermination à tous les nouveaux qui arrivent.
Ce titre change forcément l’image de ce groupe et les nouveaux n’ont pas de la pression, mais encore plus de détermination. Pour un coach c’est encourageant. Ils ont vu ce qu’il s’était passé et ont envie de vivre les mêmes émotions.
Cela crée un climat de travail exaltant, excitant et stimulant. On essaie de faire vivre ce climat en tant que coach et qu’il devienne une atmosphère de performance pour que chacun soit dans une dynamique positive.
L’objectif de ce 6 Nations était tout d’abord de le gagner, car on ne commence pas un tournoi ou un match sans cette envie. C’est le principe du sport. Mais ce n’était pas un objectif ultime, nous savions que nous étions en rodage, avec un nouveau staff et des nouveaux joueurs donc nous voulions quand même axer les objectifs sur la performance et non sur les résultats. Nous voulions mettre en place notre projet de jeu, avec un socle d’une quarantaine de joueurs capables de produire et de jouer notre jeu. Ce tournoi nous permet donc de faire un premier bilan pour préparer au mieux la défense de notre titre de champion du monde en Argentine cet été.
On aime avoir des joueurs très à l’aise avec le ballon et capables de prendre des initiatives, des joueurs qui soutiennent le mouvement en se déplaçant beaucoup, et bien sûr des joueurs forts en conquête. Pendant les prochains mois, il va falloir optimiser ce qui a été positif et gommer nos imperfections notamment sur les manipulations, et sur nos premiers soutiens qui doivent être plus précis, plus éveillés et plus utiles dans le but de continuer de produire du jeu de mouvement et d’intensité.
On espère que ce sera la marque de fabrique de notre équipe, c’est le projet fédéral donc toutes les équipes de France jeunes sont dans cette optique.
D’un point de vue personnel, c’est très stimulant d’entraîner cette équipe, de se savoir soutenu, observé, et de savoir que le jeu produit peut plaire. Nous avons beaucoup de responsabilités, mais ce n’est que du positif et que du bonheur de participer à ce genre d’aventures au niveau des valeurs, de l’émotion et de la convivialité qui s’en dégagent.
SÉBASTIEN