Sans-Filtre s’associe au club de Saint-Amand les Eaux pour un carnet de bord mensuel avec le club évoluant en deuxième division de handball féminin. Pour cette première, nous recevons Romane Frecon-Demouge, meilleure buteuse du club lors des deux premières journées de championnat. Elle se livre sur le bon début de saison de son équipe, après une descente douloureuse l’année dernière. Elle nous parle de la D2, un championnat piège, avec l’objectif de la remontée immédiate ! Découvrez Romane Frecon-Demouge.
Crédit : Saint-Amand Handball
TOUJOURS MIEUX D’AVOIR DU RENOUVEAU APRÈS UNE GROSSE DÉCEPTION
Je suis quelqu’un de très compétitrice et cette descente est encore marquée en moi et je pense que je la garderai toujours. Il y a toujours des marques, légères cette. Mais tout le club et tout le groupe a le regard tourné vers l’avant et voit l’avenir. Je me dis que cette descente peut nous servir pour la suite, pour ne pas répéter les mêmes erreurs. Avec l’appel, on a su assez tard qu’on était définitivement relégué en D2, on avait encore une chance de rester en D1. Ce qui a été bien, c’est qu’un nouveau staff est arrivé et cela nous a fait passer à autre chose. Il y a un avant et un après. L’équipe n’a pas été énormément remaniée, avec deux nouvelles pros seulement. On a pu voir une autre manière de travailler. C’est toujours mieux d’avoir du renouveau, après une grosse déception.
On parle du nouveau coach, mais c’est tout le staff qui est nouveau, avec plus de personnes. L’an passé, il y avait un coach principal et celui du centre de formation. Par la suite, ce dernier est devenu le coach principal. Là, ils sont trois, avec le coach principal qui s’occupe de la partie collective, le coach adjoint qui gère la partie individuelle. On a également un préparateur physique. C’est bien, car on a des choses qui sont individualisées. Le projet de jeu est relativement semblable selon les équipes. Notre coach est Espagnol et se base sur un jeu rapide typiquement espagnol. C’est ce qui change par rapport à l’année dernière.
ROMANE FRECON-DEMOUGE – LE CHAMPIONNAT EST BIEN LANCÉ AVEC CES VICTOIRES
On verra si le club a pris une nouvelle dimension cette année, c’est compliqué de se dire ça quand on est relégué. Mais il est clair que notre staff s’est bien étoffé. J’espère qu’à terme, on aura encore des nouvelles recrues. Cela a été compliqué cet été, avec cette interrogation autour de notre relégation. Certaines sont parties également. La dimension a été mise avant tout sur le staff.
Le championnat est bien lancé avec ces deux victoires. C’était important, car on ne savait pas trop à quoi s’attendre. La préparation s’était bien passée, mais on a eu quelques pépins physiques, avant le premier match. Ayant le statut VAP (NDLR, voie d’accession au professionnalisme) on sait qu’on est et qu’on sera attendues à chaque match et les équipes vont vouloir jouer leur meilleur match contre nous. J’ai déjà évolué dans une équipe qui joue la montée et je sais que ce n’est pas facile. On a plutôt bien commencé, même s’il y a encore des choses à revoir. On gagne deux fois de +8, une fois à l’extérieur et une fois à la maison. Mais on a un début de saison qui est sans doute plus facile que nos adversaires directs, mais il faut gagner ces matchs. C’est très bien !
LA D2 EST TRÈS DURE, AVEC DES TRAQUENARDS À L’EXTÉRIEUR
On a retrouvé notre public et c’est très bien qu’on ait gagné, car on n’avait pas gagné depuis le mois de février ou mars à la maison. On avait fait des nuls. Cela fait du bien et le retour du public a fait énormément de bien, que ce soit à titre personnel et collectif. Je joue pour le show, devant un public. Je pense que le public nous a aidé sur le dernier match car, à un moment, Noisy est revenu seulement à -2. S’il n’y a pas de public, on ne sait pas comment ce match peut tourner. C’est une vraie communion et de partage à la fin du match. Ce retour est forcément très positif !
Il y a eu des faux-pas parmi nos concurrents mais on a eu un calendrier plus facile, Stella Saint-Maur a déjà perdu ses deux matchs, mais eux et Le Havre ont perdu contre Aulnoye. On attend de jouer contre eux, car ce sera le derby (6e journée) et on sait qu’on sera attendues et que ce sera très difficile. C’est une équipe tenace ! Parmi ceux qui vont monter où qui seront champions de France (NDLR : seuls les clubs VAP peuvent accéder en LBE), je ne vois pas une équipe à zéro défaite. La D2 est très dure, avec des traquenards à l’extérieur. Tout le monde parle de prudence et de prendre les matchs les uns après les autres. ll faudra faire le premier point à la trêve en Novembre. On aura joué à Aulnoye et Saint-Maur. On n’a pas encore joué les équipes les plus redoutables, mais cela reste un bon début. Il faudra être au pire dans le top 5.
ROMANE FRECON-DEMOUGE – SI UNE AILIÈRE EST MEILLEURE BUTEUSE, CELA MONTRE QUE LE PROJET DE JEU VIT BIEN OFFENSIVEMENT
A l’extérieur, n’importe qui pourra faire une contre-performance. Les deux autres VAP Stella et Le Havre sont les équipes les plus redoutables. Mais attention à Aulnoye, Bouillargues qui a beaucoup recruté et l’ATH, qui seront également très fortes. Mais tous les matchs seront à prendre avec sérieux.
Sur le plan personnel, je tire les penaltys, donc c’est toujours plus facile d’être la meilleure marqueuse, même s’il faut les mettre bien sûr (rires). Je joue à l’aile, un poste qui dépend énormément des autres. Si une ailière est meilleure buteuse, c’est que cela montre que le projet de jeu vit bien offensivement.
J’ADORE FAIRE AUTRE CHOSE, CELA ME PERMET D’ÊTRE PERFORMANTE SUR LE TERRAIN
L’animation est quelque chose qui m’attire même dans la vie de tous les jours. Je ne suis pas du tout timide, mais de là à en faire mon métier ? On verra en fonction des opportunités, je n’ai pas fait d’études de communication. L’après-carrière se prépare pendant celle-ci. Ce n’est pas facile de mener des double-projets, mais j’ai un bac +4 en droit privé, j’ai également fait des études en œnologie. Mes études sont presque finies mais j’aimerai faire autre chose avant la fin de ma carrière. Le hand prend beaucoup de temps, notamment lors des week-ends. On s’entraîne 5 heures par jour, ce qui laisse des heures creuses. J’adore faire autre chose et c’est mon équilibre qui me permet d’être performante sur le terrain.
Je vais continuer à suivre et surveiller la LBE, ma petite sœur y évolue (NDLR : Alizée Frécon évolue au sein du club de Besançon). J’ai énormément de proches qui y jouent et j’adore le handball et je serai à fond dans les résultats.
ROMANE FRECON-DEMOUGE
Avec Etienne GOURSAUD
Le classement de la D2F : ICI