JONATHAN LOBERT : MA PRÉPARATION MATÉRIEL EN FINN

Nous vous proposons aujourd’hui de découvrir le Finn dont Jonathan Lobert est l’un des éminents représentants français. Il vous explique la préparation matériel de son bateau en vue des prochains Jeux Olympiques de Tokyo.)
Jonathan Lobert
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Les athlètes sont souvent imperméables à toute communication avant que la compétition ne soit terminée. La rubrique « Dans la peau » permet à un sportif de partager avec vous ces moments secrets et déterminants qui forgent la réussite de leurs projets.

Nous vous proposons aujourd’hui de découvrir le Finn dont Jonathan Lobert est l’un des éminents représentants français. Il vous explique la préparation matériel de son bateau en vue des prochains Jeux Olympiques de Tokyo.

Comme certains l’ont constaté, j’ai effectué un essai de voile durant la première étape de la Sailing World Cup qui a eu lieu à Miami. J’en profite donc pour revenir sur un point essentiel de la préparation olympique en Finn. En effet, le Finn, comme le 470, fait partie des bateaux où la jauge n’est pas ONE DESIGN. C’est-à-dire que l’on peut modifier et optimiser le matériel tant qu’il rentre dans les restrictions de la jauge internationale.

Le Finn est présent aux Jeux Olympiques depuis 1952, et le bateau d’aujourd’hui a bien évolué, sans pour autant perdre l’esprit original. Au début le bateau, le mât et de nombreuses pièces du bateau étaient en bois, aujourd’hui, le mât est en carbone, la coque en fibre de verre et les voiles en matériaux modernes très légers et résistants.

Lorsque l’on fait du Finn, l’enjeux est donc de toujours trouver comment faire évoluer le matériel pour aller plus vite et avoir une chance de prendre l’avantage sur ses adversaires. La marge de manoeuvre est très fine, mais l’idée est, principalement, d’utiliser les qualités mécaniques des matériaux composites d’aujourd’hui pour adapter au mieux son bateau à son style de navigation. L’avantage est que des coureurs de gabarits différents peuvent aller aussi vite avec des mâts et des voiles différentes. C’est beaucoup plus intéressant à mon sens que sur les supports “one design”, où dans ce cas,  c’est forcément au coureur de s’adapter à son support (bateau ou planche à voile).

Mon équipe et moi, travaillons beaucoup sur la raideur des mâts mais aussi sur le profil des voiles pour trouver le compromis idéal, en fonction de l’état de la mer et de la force de vent rencontré sur la compétition.

Sur chaque épreuve, nous avons la possibilité de courir avec deux voiles différentes que l’on peut changer très facilement sur l’eau entre les courses. L’objectif est de coller au mieux à la météo au moment du départ. Concernant les mâts, c’est la même chose mais ce n’est pas possible d’en changer sur l’eau, nous devons donc décider quel mât choisir pour la journée de navigation, avant la mise à l’eau du bateau.

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Cela fait maintenant presque dix années que je travaille avec la voilerie finlandaise WB-Sails pour développer la meilleure voile possible pour moi. Mais lors de la dernière régate à Miami, j’ai fait le choix de naviguer avec la voile d’un autre fournisseur. Une voile développée par et pour les anglais, avec une philosophie et un fonctionnement très différent de ma voile habituelle. L’idée était de me rendre compte par moi-même, des forces et des faiblesses de la voile utilisée par le champion olympique.

C’était une vraie prise de risque d’utiliser cette voile en compétition mais aussi un choix totalement assumé. En effet, je pense que l’utilisation en conditions réelles est le meilleur moyen de tirer des conclusions les plus objectives possibles.

Lors de la compétition, j’ai souvent été en difficulté pour tirer le maximum de cette voile. Cependant, j’ai relevé de nombreux points très intéressants qui vont me permettre de faire évoluer ma voile habituelle, avec de nouvelles perspectives. L’élément également formateur de cette expérience, est tout l’aspect mental et l’état d’esprit avec lequel j’ai du me battre durant la régate. En effet, malgré des problèmes de vitesse très handicapants dans certaines conditions, il a fallu que je trouve des solutions afin de naviguer le mieux possible.

Je rentre de Miami très satisfait car j’ai appris beaucoup de choses d’un point de vue technique avec l’essai de cette voile, mais aussi au niveau mental en étant souvent en difficulté. Cela m’a obligé à trouver des solutions et à utiliser au mieux l’ensemble de mes autres qualités pour progresser tout au long de la semaine de compétition.

JONATHAN

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