Des conditions météos extraordinaires, quelques records du meeting, avec la victoire de l’Ethiopienne Bosena Mulate en 14’54”22 sur le 5000 m féminin. De très grosses performances, comme la victoire de Thomas Gogois au triple-saut, avec un bond à 16,69 m (record personnel). Encore une fois, le meeting national de Carquefou a tenu toutes ses promesses. Jean-Paul Souchet, l’organisateur de cet événement, qui fêtait hier sa 27e, était heureux du déroulement de son meeting. Entretien post-compétition avec un homme qui, avec toute son équipe, a su une nouvelle fois organiser parfaitement cette compétition.
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JEAN-PAUL SOUCHET – CETTE ANNÉE A ÉTÉ ENCORE PLUS COMPLIQUÉE QUE LES AUTRES
A partir du moment où le meeting débute, c’est toujours un soulagement pour l’organisateur. Car la compétition est entre les mains des officiels. Nous, on laisse les choses se dérouler, même s’il y a quelques points à regarder. C’est comme un match de foot.
Quand on organise quelque chose, le moment le plus stressant, c’est toujours la dernière semaine. On a des désistements qui arrivent, mais aussi de nouvelles personnes qui s’ajoutent. Il faut changer le plateau sans arrêt et c’est compliqué. Et cette année, cela a été encore plus compliqué que les autres années. Il y a une grosse densité de meetings en l’espace de trois semaines. Nice ce week-end, Marseille il y a deux jours, Montreuil auparavant. Cela se bouscule, les athlètes s’engagent partout et au dernier moment, vont à droite, à gauche. Il y en a qui font les minima, comme Hugo Hay qui aurait dû être là ce soir. Mais qui n’a plus besoin de courir. S’il n’avait pas fait les minima, il aurait été là ce soir.
ON FIXE LA DATE DE NOTRE MEETING DÈS LE MOIS D’OCTOBRE
Le Covid complique également les choses. Il a fallu mettre en place des circuits, pour éviter que les gens se regroupent. On a dû limiter le nombre de spectateurs dans les tribunes (65%), tout en laissant de la place pour les athlètes et coachs, qui voulaient y assister. On n’a pas eu le nombre de spectateurs qu’on a habituellement. Malgré tout, on en avait, avec une ambiance. On a retrouvé l’athlétisme d’il y a deux ans.
L’organisation d’un meeting comme le nôtre est complexe. Cela commence dès le mois d’octobre, où il faut choisir une date. Il y a alors des échanges entre les différents organisateurs, pour essayer d’harmoniser les dates. On est principalement considéré comme un meeting de demi-fond. Mais les concours ne sont pas négligeables, avec une performance de pointe sur le triple-saut.
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JEAN-PAUL SOUCHET – LA PLUIE EST LA PIRE CRAINTE DE L’ORGANISATEUR DE MEETING
Une fois la date trouvée, il faut penser aux partenaires. Un meeting se construit avec des finances et il faut rechercher les partenaires. Une fois qu’on a le budget, on recherche les athlètes. Carquefou est connu en France et à l’étranger et les managers nous contactent. On envoie un message pour donner la date du meeting, puis l’échange se fait naturellement. Beaucoup d’athlètes frappent à la porte pour rentrer et tout le monde n’est pas pris. Le meeting fait partie du top 10 des meetings nationaux. Les minima sont élevés. On ne peut pas prendre tout le monde et il y a forcément quelques déçus.
Aujourd’hui il a fait un temps magnifique. Mais on subit les conditions climatiques, même si on essaie de tout prévoir, avec des bungalow et autres pour permettre aux personnes de travailler à l’abri. Mais pour les athlètes, ce sont les difficultés du sport en plein air. La pluie est vraiment la pire crainte de l’organisateur. Mais on a de la chance à Carquefou, car en 27 éditions, on a quasiment toujours eu du beau temps.
LA PLUS GRANDE FIERTÉ, CE SONT LES RETOURS POSITIFS DES ATHLÈTES
L’athlétisme est une passion depuis toujours. Partant de là, on vit sa passion et on ne se lasse pas d’organiser un tel évènement. Mais je ne cache pas que, depuis un mois et demi, la passion est un peu remplacée par le stress et la lassitude. Quand vous voyez qu’il faut faire un protocole de 25 pages à soumettre à la FFA, qui va au ministère des sports, vis à vis des restrictions Covid. Heureusement, l’enceinte du Moulin Boisseau se prête très bien à organiser un meeting, même avec les contraintes sanitaires, il y a forcément moins de risques d’annulation qu’une course sur route et un trail. Les athlètes rentraient sur une ligne et les officiels et bénévoles sur une autre ligne. Les spectateurs étaient dirigés vers les tribunes. On a essayé d’éviter au maximum les mélanges, pour éviter les mauvaises surprises.
La plus grande fierté d’un organisateur, c’est quand les athlètes vous donnent des retours positifs dans les jours qui suivent l’organisation. J’ai le souvenir de Mokhtar Benhari (NDLR : 6 fois médaillé, dont 4 fois en or, sur les championnats d’Europe de cross) qui est venu ici pendant des années. On s’appelait et c’est devenu un ami.
JEAN-PAUL SOUCHET
Avec Etienne GOURSAUD
Merci à l’organisation du meeting de Carquefou pour leur accueil avant et pendant la compétition.