La France début ce soir son mondial. L’occasion de la première Marseillaise des Bleus dans ce mondial. Et des débats nauséabonds autour.
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“Dans notre génération, on ne la chantait jamais la Marseillaise”. Cela vient de Michel Platini. Et on ne peut pas dire qu’il n’aime pas le pays. Et encore moins qu’il ne l’a pas servi par ses performances sportives. Mais, maintenant, on scrute chaque hymne des bleus, pour des débats enflammés. Qui chante, qui ne chante pas ? Cela est presque devenu aussi important que le match en lui même. Dans une France qui se croit en mal d’identité. Et si le joueur à le malheur d’être un peu trop coloré – dixit Michel Platini – on peut être sûr que les débats les plus enflammés vont poursuivre, ce qui est pourtant un non-évènement. S’il est bien blanc, bien de chez nous, il aura son totem d’immunité.
La Marseillaise est à l’origine un chant guerrier “Qu’un sang impur abreuve nos sillons”. Un chant révolutionnaire certes, mais qui demeure un chant guerrier. C’est d’ailleurs amusant de voir que ceux qui fustigent ceux qui ne la chantent pas, auraient probablement été dans le camp des Royalistes entre 1789 et 1800. Les joueurs qui représentent la France au mondial y vont pour leur passion, mais aussi pour un sport qui se veut vecteur de paix – même si très largement imparfait. On peut comprendre que certains se mettent en retrait de l’hymne.
Ce débat est totalement stérile. On ne demande pas aux joueurs de chanter un hymne national, mais de performer sur le terrain. Et dans cet aspect, les débats sur le niveau de l’équipe de France et des doutes autour de cette équipe sont légitimes. Chanter à l’unisson la Marseillaise ne fait pas de l’équipe de France un groupe uni et fédéré autour d’une nation. La génération Platini ne la chantait pas, certains en 1998 (2000) et en 2018 ne la chantaient pas. Ces trois succès ont pourtant été marqués par un groupe uni autour d’une même cause. Avec des hauts et des bas, mais une force collective indéniable pour aller soulever des trophées.
A l’inverse, certains qui chantaient la Marseillaise en 2010 ont été à l’origine d’une des plus grandes hontes du football français – son sélectionneur en tête. Comme quoi, s’époumoner à haute-voix sur un chant ne fait pas forcément de toi un bon représentant de la nation.
