Foot – Émeline Rochebilière : « Les choses évoluent dans le bon sens pour les arbitres féminines » (Journées arbitrage La Poste 2021)

Émeline Rochebilière est au sifflet des rencontres de D1 Arkema. Elle s’est exprimée sur son parcours et sur l’évolution de l’arbitrage féminin.
émeline rochebilière
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Émeline Rochebilière est au sifflet des rencontres de 1ère division féminine (D1 Arkema). Présente aux journées de l’arbitrage La Poste, elle s’est exprimée sur son parcours d’arbitre et sur l’évolution de l’arbitrage et du foot féminin.

Émeline Rochebilière : « L’arbitrage est une histoire de famille »

Je pense que c’est important de promouvoir l’arbitrage et d’apporter son expérience d’arbitre. Il faut le mettre en avant et c’est pour cela que je suis ici pour les journées de l’arbitrage.

J’ai commencé l’arbitrage à 18 ans. Je jouais au foot et j’arbitrais en parallèle. Quand il a fallu faire un choix, j’ai choisi l’arbitrage. Et aujourd’hui, c’est ma 15ème année.

L’arbitrage est une histoire de famille ! Mon père était arbitre, un de mes frères l’était aussi. Un jour, je me suis dit : « Pourquoi pas me lancer également ? Comme ça se passe bien pour eux… », en plus j’étais souvent au bord du terrain quand j’allais les voir, et j’ai pensé que ça pouvait m’apporter un plus en tant que joueuse.

Je pense que cette fonction m’a apporté à tous les niveaux. Personnellement, j’étais quelqu’un de très réservée, donc ça m’a permis de m’ouvrir aux autres… D’aller vers eux et de ne pas attendre que les autres viennent vers moi.

Professionnellement, ça m’aide également, à me préparer pour les entretiens d’embauche, pour les concours, par exemple. Et ça m’aide sportivement, car ce que je vis aujourd’hui, je pense que jamais je n’aurai pu le vivre en étant joueuse.

« Mon premier coup de sifflet a marqué un tournant dans ma vie »

Mon meilleur souvenir, je dirai que c’est mon premier coup de sifflet. J’étais quelqu’un de réservée, et à la seconde où j’ai dû prendre mes responsabilités, où ça a été à moi de prendre les choses en mains, ça a marqué un vrai tournant dans ma vie !

J’ai quand même vécu des matchs importants, notamment des finales. Mais je pense que le premier coup de sifflet est LE moment vraiment très marquant.

Émeline Rochebilière : « Les choses évoluent dans le bon sens pour les arbitres féminines »

On a eu un vrai essor de l’arbitrage féminin grâce à la Coupe du Monde féminine en France (en 2019), mais on a eu aussi une baisse à cause de la Covid. Alors ça a un peu stagné, malheureusement.

Je ne vis pas de l’arbitrage, j’ai un métier à côté. Mais les choses évoluent petit à petit. On est en cours de professionnalisation. Je fais partie des 6 arbitres centrales qui sont pré-professionnalisées. Aujourd’hui, on me donne les moyens pour être dans de bonnes conditions pour les matchs. On est 6 arbitres centrales et 6 assistantes au statut « élite ».

Les choses évoluent dans le bon sens pour les arbitres féminines, et vont continuer d’évoluer dans les années à venir. Quand j’ai commencé, on n’avait pas réellement de suivi, alors qu’aujourd’hui on a un suivi régulier, avec nos managers, etc. Et je pense que cet accompagnement est important pour s’améliorer.

En tant qu’arbitre, il faut savoir se remettre en question. On a des matchs où tout se passe bien, mais on a des matchs aussi où c’est plus compliqué, où on maîtrise un peu moins les choses. C’est pour cela que l’arbitrage est un travail continu : qui a lieu avant le match, après et même pendant. C’est comme pour les joueurs, il y a de la préparation, et un débrief d’après-match qui est essentiel.

Sur le terrain, on se doit d’être focus total. On se doit d’être neutre. Mais bien sûr, on sait apprécier le spectacle : il y a des actions où on se dit « waouh, c’était une belle frappe, un beau but ». Mais on se doit de garder un certain recul sur le moment. Ensuite, quand on en parle à posteriori, ça revient et oui, il faut savoir reconnaître le beau geste.

Émeline Rochebilière : « La plupart des personnes qui critiquent, est-ce qu’ils connaissent vraiment les lois du jeu ? »

Quand j’arbitre, je suis dans ma bulle. Évidemment, parfois j’entends les critiques, mais ça ne me touche pas. J’ai été joueuse, j’ai été dans les tribunes… Et je comprends, je connais toute la frustration qu’il peut y avoir pendant un match de foot. Mais je passe outre. Je n’y prête pas attention parce que, justement, c’est souvent plus de la frustration que de la vraie critique. Et la plupart des personnes qui critiquent l’arbitre, est-ce qu’ils connaissent vraiment toutes les lois du jeu ? [rires]

ÉMELINE ROCHEBILIÈRE

Avec Nicolas PARANT

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