Crédits Photos : Peace and Sport
Je n’oublierai jamais le 6 avril 2019. L’émotion de cette journée ne me quittera pas. Pour la première fois de ma carrière, j’avais décidé de participer de façon active et concrète, à ma façon, à l’opération #WhiteCard. En tant que champion de la paix, j’ai la responsabilité de montrer l’exemple et de promouvoir les valeurs positives du sport. Je voulais sensibiliser les jeunes athlètes de mon pays, le Sénégal, à la cause de la paix par le sport à l’occasion de la Journée Internationale du Sport au Service du Développement et de la Paix le 6 avril. J’espérais leur transmettre un message. Je rêvais de leur inculquer les valeurs du sport comme outil de solidarité et d’intégration.
Au cours des années précédentes, j’avais eu l’occasion me joindre au comité olympique du Sénégal pour célébrer, le 6 avril, la Journée Internationale du Sport au Service du Développement et la Paix. Une marche était organisée. En ma qualité de président de la Fédération sénégalaise de taekwondo et membre du comité olympique, il était naturel que j’y participe. Mais j’ai eu envie d’aller plus loin. J’aurais pu prononcer un discours, j’ai fait le choix de me démarquer. J’ai préféré les actes à la parole.
Samedi 6 avril 2019, j’ai profité de la Coupe de l’Ambassadeur de taekwondo, organisée au stade Marius Ndiaye à Dakar, pour distribuer à l’entrée des cartons blancs aux spectateurs et aux participants. La salle était comble, 3 500 personnes, avec des athlètes venus de toutes les régions du Sénégal. À Dakar, ce stade est mythique. Il a été le premier construit dans la ville. Tous les grands taekwondoïstes y ont combattu au moins une fois au cours de leur carrière. J’y ai obtenu mes premières victoires.
L’accueil a été incroyable. Un moment unique, beau et émouvant. Nous avons montré des images des grands champions du sport mondial brandissant un carton blanc. Elles ont eu un impact très fort, surtout sur les jeunes. En voyant à l’écran Didier Drogba tenant son carton et appelant à la paix par le sport, les Sénégalais ont compris l’importance de cette journée et sa dimension planétaire. Ils ont joué le feu sans retenue. Voir un stade tout entier, 3 500 personnes, brandir un carton blanc pour la paix restera tout à la fois un incroyable souvenir et un formidable accomplissement. L’ambassadeur de Corée du Sud au Sénégal était présent. Il a apprécié le moment. La presse était également représentée. Elle a relayé le message.
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Au Sénégal, beaucoup de gens ignorent l’existence de la Journée Internationale du Sport au Service du Développement et la Paix, surtout en dehors de Dakar. Cette initiative leur a permis de la découvrir. Mais elle a aussi contribué à les sensibiliser à l’importance du sport pour rassembler les gens. Les tensions sont parfois très vives dans le sud du pays. Le sport peut contribuer à les atténuer.
J’ai toujours été très concerné par ces questions. Cela tient, je crois, à mon parcours sportif et personnel. J’ai grandi au Sénégal, où j’ai découvert le taekwondo. Puis mes études et ma carrière d’athlète m’ont amené à vivre en France, aux Etats-Unis, en Allemagne et en Corée du Sud. Ces séjours successifs m’ont ouvert les yeux sur le monde.
Après les Jeux de Rio en 2016, j’ai fait le choix de mettre un terme à ma carrière sportive. Je voulais transmettre. J’avais envie de m’impliquer de façon différente. C’est pourquoi j’ai rejoint le club des Champions de la Paix auprès de Peace and Sport en septembre 2018. En décembre de la même année, j’ai été élu président de la Fédération sénégalaise de taekwondo et je tiens à concilier ce nouveau poste avec mon engagement en tant que Champion de la Paix. Je pense que les Jeux Olympiques de la Jeunesse de 2022 à Dakar seront une grande opportunité. Pour la première fois, l’Afrique accueillera les Jeux. Nous devons veiller à ce que tout le monde dans le pays et sur le continent en profite, notamment en termes de développement et d’héritage.
La cause m’a toujours semblé d’une grande noblesse. Plusieurs de mes amis en faisaient déjà partie : Marlène Harnois, Pascal Gentil, Ladji Doucouré. Il m’est apparu naturel de m’associer à cette initiative. J’espère que nous serons de plus en plus nombreux. Nous avons un rôle à jouer. Le jour où les sportifs du monde entier brandiront un carton blanc pour appeler à la paix, leur message sera entendu sur toute la planète.
BALLA