Aurel Manga est arrivé en finale des Jeux Olympiques, sur 110 m haies. Une discipline où les Français brillent depuis des années. Portrait de l’athlète de 29 ans !
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L’explosion en 2016 et le choix définitif du 110 m haies
Aurel Manga fait partie de ces athlètes qui ont touché à beaucoup de disciplines. Excellent sprinteur, il a tutoyé les grosses performances sur 100 m, avec un record en 10”39 (10”32 trop venté) en 2014. Il possède un excellent record à la longueur, avec un bond à 7,40 m en 2010, à 18 ans. Il a également touché au javelot, poids, toutes les disciplines du parfait décathlète. Il possède un record à 5439 points, en cadet (haies à 91 cm, javelot à 700 g). Bref, le Parisien est polyvalent. Mais c’est sur les haies qu’il va se mettre à briller.
En parallèle du 100 m, il se met sérieusement au 110 m haies en 2013, où il réalise pour la première fois un chrono sous les 14 secondes (13”99) et un 13”79 trop venté. La suite est une progression constante, 13”69 en 2014. Jusqu’à l’explosion en 2016 ! Aurel Manga entre dans la cour des grands. Il réalise une grande performance lors de la finale des championnats de France Elite 2016. En prenant la 3e place d’une très grande finale, il se permet le luxe de s’offrir le scalp de Pascal Martinot-Lagarde. A 24 ans, il découvre ses premiers grands championnats en seniors, après quelques sélections chez les jeunes ! Il entre même en finale des championnats d’Europe à Amsterdam (6e).
Aurel Manga – La confirmation jusqu’à Tokyo
Malheureusement, il n’est pas du voyage à Rio, pour les Jeux Olympiques. La France possède 4 garçons ayant réalisé les minima, Dimitri Bascou, Wilhem Belocian, Pascal Martinot-Lagarde et Aurel Manga. La FFA choisit d’envoyer les trois premiers au Brésil. Une discussion à la fois logique, vu l’expérience internationale des trois coureurs, mais discutable au vu de la saison d’Aurel Manga, qui a battu PML. Finalement ce dernier termine 4e des JO et la polémique n’ira pas plus loin. Surtout, cette année 2016 est un véritable accélérateur de carrière pour Aurel Manga. Désormais, l’équipe de France sera un rendez-vous régulier pour le licencié de Créteil !
On le retrouve sous le maillot bleu dès l’année suivante, avec une finale aux Europe en salle. Il grimpe d’un rang et termine 5e en 7”56 sur 60 m haies ! Il est également aligné aux championnats d’Europe par équipes à Villeneuve d’Ascq. En prenant la 2e place (13”35), il assure 7 points à la France, qui termine à une 3e place historique ! Dans la foulée, il découvre sa première compétition à l’échelle mondiale, les championnats du monde de Londres. Il y est éliminé en séries. Il améliore son record cette saison-là, le portant à 13”27.
Médaille mondiale en 2018
La consécration intervient dès l’hiver suivant ! Il remporte sa première médaille d’or aux championnats de France, avec un nouveau record personnel sur 60 m haies (7”54). Surtout, à Birmingham, il décroche sa première médaille internationale. Il prend le bronze des championnats du monde en salle (7”54). Perpétuant une longue tradition de français médaillés sur la scène internationale. Sa saison estivale sera plus compliquée. Marquée par les blessures, mais aussi l’affaire Giscard Samba. Son coach est accusé de viol, mettant dans la tourmente le groupe. Si l’affaire a été classée sans suite, elle a perturbé la saison d’Aurel Manga. Qui fait une nouvelle finale des Europe, au 110 m haies, mais seulement 7e. Il réalise tout de même un meilleur chrono à 13”31 !
La saison 2019 sera plus compliquée, sans doute la moins bonne depuis son explosion. Pourtant, comme en 2018, cela démarre par une breloque en salle, sur les championnats d’Europe (en 7”63). Mais l’été est décevant. Bloqué en 13”51 (13”44 trop venté), c’est une saison un peu en-dedans. Il ne court pas de l’été en 2020, année marquée par le Covid !
2021 – Sa meilleure année estivale
Il reprend du service en 2021 ! Et fait la tournée des meetings, dans une saison hivernale encore particulièrement marquée par le Covid. Il court pas moins de 10 courses cet hiver. Il effectue d’ailleurs une bonne rentrée à Karlsruhe, avec un chrono de 7”64 en finale. La suite est un peu plus compliquée, avec quelques chronos très moyens, comme ce 7”77 au meeting de Val de Reuil. Mais il se retrouve totalement, lors des championnats de France indoor de Miramas. Il prend la 2e place des France, derrière Wilhem Belocian, en 7”58 ! Il enchaîne en terminant à la 5e place des championnats d’Europe de Torun ! Certes pas de médaille, mais Aurel Manga est de retour au plus haut niveau.
Et la saison estivale commence sous les meilleures hospices. Il effectue une bonne rentrée au meeting de Montreuil, avec un chrono de 13”43, sa meilleure performance depuis 2018 ! 10 jours plus tard, le 12 juin, il réalise les minima, lors du meeting de Genève (13”32). Les championnats de France vont confirmer l’impression. Il s’approche à 1 centième de son record personnel en séries (13”28), avant de le battre en finale et de prendre une belle seconde place, une nouvelle fois derrière Wilhem Belocian (13”24). Aux JO, il égalera par deux fois cette marque, en série et en demi-finale. S’il passe un peu à côté de sa finale (8e en 13”38), il est rentré en finale de sa première compétition internationale en plein air. Sur la compétition la plus médiatique du monde.
Etienne GOURSAUD