Clémence Beretta, recordwomen de France du 3000 m marche et du 10000 m marche a posté un message sur Facebook. Elle vient de perdre sa CIP, qui lui assurait un minimum de revenus.
Crédit : Clémence Beretta
A moins de trois ans des JO de Paris, on marche sur la tête. Alors que la volonté affichée du président Emmanuel Macron de faire 80 médailles en 2024, visiblement dans les faits les moyens ne sont pas mis en œuvre pour que les athlètes puissent réussir. La marcheuse Clémence Beretta vient d’en faire les frais ! Elle qui sort d’une saison 2020-2021 excellente, avec un record de France du 10000m marche, lors des Elites d’Angers en 44’47”77 (un record vieux de 20 ans), va devoir cravacher pour poursuivre sereinement sa carrière.
Elle bénéficiait d’une CIP (contrat d’insertion professionnelle) qui permet aux sportifs de haut-niveau de pouvoir travailler à mi-temps, en se dégageant des heures pour s’entraîner, tout en étant payé comme si on travaillait 35 heures. Dans une discipline aussi endurante que la marche, où certains entraînements sont très longs, c’est un confort qui permettait d’être un peu plus serein. Tout comme sur la partie financière, bon nombres d’athlètes étant obligés d’arrêter tôt leur carrière, faute de moyens. A 24 ans, Clémence Beretta ne rentre plus dans les critères. N’étant ni dans le TOP 20 mondial, ni finaliste olympique. On va donc priver de ressources, une sportive qui ne touche pas encore au sommet et qui, justement, a terriblement besoin de cette CIP, pour poursuivre sa progression.
Clémence Beretta leader d’une formidable génération de marcheuses
Le raisonnement est totalement à l’envers ! Ce sont ces athlètes, qui n’ont pas encore des sponsors assez solides pour vivre, qu’il faut aider, pas quelqu’un qui va déjà très bien gagner sa vie et dont la CIP ne relève pas d’une grande utilité ! C’est d’autant plus dommage que Clémence Beretta est la leader de la plus belle génération de marcheuses françaises de l’histoire ! Avec une Maële Biré-Heslois médaillée mondiale chez les juniors, les soeurs Terrec Pauline Stey etc.
Dans un sport comme l’athlétisme, où ceux qui parviennent à bien s’en sortir se comptent sur les doigts de deux mains, on met des barrières encore plus hautes pour tout le haut-niveau français ! C’est fort dommage. Clémence Beretta a du quitter son emploi. Elle recherche activement des sponsors ! A toute fin utile, un don à un athlète est défiscalisé à 60%. Pour 1000 euros investis, vous n’en payerez réellement que 400. Et vous pourriez aider une championne à voler vers son rêve olympique.
Etienne GOURSAUD
