JO CONTRE LA MONTRE : Roglic, résilience d’or

Au terme d’un contre-la-montre à grand suspens et aux nombreux prétendants, Primoz Roglic a remporté la médaille d’or. Un rebond de plus pour lui.
Primoz Roglic

JO Contre la montre. Au terme d’un contre-la-montre à grand suspens et aux nombreux prétendants, Primoz Roglic a remporté la médaille d’or. Un rebond de plus pour lui.

Primoz Roglic ne s’est même pas arrêté après la ligne, comme pour montrer qu’il aurait pu continuer un bon moment sans être battu. Histoire de souligner que, justement, rien ne peut l’arrêter. Pas même les très nombreuses embûches qui peuvent se dresser en travers de sa route de champion. L’an passé, le Slovène avait connu l’impensable sur le Tour de France, battu lors de l’ultime contre-la-montre à la Planche des Belles Filles par Tadej Pogacar qu’il avait relégué à 57 secondes tout au long des trois semaines. Un coup de massue unique dont on se demandait bien comment l’ancien sauteur à ski allait ressortir. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour s’apercevoir que cette désillusion avait été bien vite oubliée. Roglic remporta en fin de saison Liège-Bastogne-Liège et le Tour d’Espagne.

JO contre la montre – Une médaille d’or amplement méritée

Forcément, on ne pouvait pas l’exclure aujourd’hui de la course à la médaille lors du contre-la-montre des Jeux Olympiques. Le slovène de la Jumbo-Visma avait du, quelques semaines plus tôt, abandonner un Tour de France qui le fuit encore. Tombé dès le troisième jour, il avait perdu ses sensations et préféré quitter la course, sans savoir pour autant s’il pourrait être au niveau à Tokyo. La course en ligne n’avait pas vraiment rassuré, puisqu’il s’était assez rapidement écarté dans l’ascension du Mikuni Pass, loin de l’arrivée. Rapidement aujourd’hui, il s’est retrouvé dans le bon tempo. Dans son style particulier, puisque c’est un petit gabarit, mais qui dégage évidemment beaucoup de puissance. Au premier intermédiaire, il passe juste devant un Tom Dumoulin lui aussi très en jambes.

retrouvez notre résumé de la course en ligne ICI

Alors que tout est très serré jusqu’au premier passage sur la ligne – il y avait deux boucles de 22km à parcourir – Primoz Roglic passe la surmultipliée dans les bosses qui suivent. Il rattrape Kasper Asgreen qui finira septième, et crée des écarts de plus en plus importants. Bientôt, on s’aperçoit qu’il ne sera pas battu. Avec une moyenne impressionnante de 48km/h par rapport au dénivelé positif qui se présentait à lui (plus de 800m), il obtient une médaille d’or amplement méritée. Il était déjà l’un des coureurs les plus résilients du peloton, il le convertit à nouveau, avec un titre qui garnira son palmarès par son éclat, et sa grande valeur. Lui l’ancien sauteur à ski, qui n’avait pas participé aux JO d’hiver mais en connaissait le prestige, sait très bien combien une médaille d’or est importante.

Tom Dumoulin, retour gagnant

Le chrono fut serré du début à la fin, même si Roglic s’est un peu échappé sur la fin. Jusqu’à la mi-course, ils étaient sept à se tenir en à peine plus de trente secondes. Mais alors qu’il fallait remettre de la puissance dans les longs faux-plats et même certains pourcentages plus délicats, certains mirent assez vite le clignotant. Rémi Cavagna, espoir tricolore de médaille, en a fait partie. Après un très bon départ (6e après 9km), il a payé ses efforts ensuite et fini avec la tête, loin des premiers (17e à 3’35’’ de Roglic). Même constat pour Wout Van Aert, avec cependant des pertes moins conséquentes. Le belge, argenté sur la course en ligne, faisait partie des favoris mais n’a pas fait le poids en fin de parcours (6e à 1’40’’).

Rigoberto Uran et Remco Evenpoel qui avaient allumé du vert en première partie de matinée furent bien vite éliminés de la course. Et ce par le revenant Tom Dumoulin, qui lui aussi prouve qu’on peut rebondir après avoir traversé une passe très délicate. Le néerlandais, équipier de Roglic chez Jumbo-Visma, avait fait une pause dans sa carrière fin 2020, avec tout de même dans sa tête cette échéance olympique. Comme à Rio en 2016, il vient chercher une très belle médaille d’argent (2e à 1’01’’), de très bon augure pour son retour envisageable dans les courses à étapes. Il peut d’autant plus se satisfaire de sa deuxième place sur la boite que derrière lui, trois affamés auraient pu la lui ravir.

JO contre la montre – Une sacrée lutte pour le podium

Les plus frustrés se nomment Stefan Küng (4e à 1’04’’), battu pour quelques dixièmes et Filippo Ganna (5e à 1’05’’), le champion du monde en titre italien. Au bout de 44 kilomètres, ce sont quelques centièmes, équivalent à quelques minuscules mètres, qui les ont empêché de détrôner Rohan Dennis, tout heureux bronzé compte tenu des circonstances (3e à 1’04’’). Double champion du monde de la spécialité, il a répondu présent le jour J, comme souvent. Une pensée pour Küng qui, une nouvelle fois dans sa carrière, connaît une grande déception pour très peu.

Enfin, un petit conseil que l’on se permet de vous donner. Quand vous voyez Primoz Roglic gagner une course qui fait partie de ses grands objectifs, oubliez. Pronostiquez sur la suivante.

retrouvez les résultats complets de la course ICI

Mathéo RONDEAU

JO contre la montre

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