Dans des conditions météorologiques difficiles et piégeuses, le XV de France a mis fin à la malédiction. Se déplacer à Murrayfield avait pris des airs de chemin de croix pour les Bleus, qui n’y avaient plus gagné depuis 2014, c’est chose faite ce soir. Après n’avoir pu jouer les Fidji pour cause de Covid-19 détecté chez les Iliens, les hommes de Fabien Galthié ont enchaîné avec un succès de plus cette année, sur la pelouse d’une équipe du Chardon version 2020 très ambitieuse. Après un échange de pénalités entre Thomas Ramos et Duncan Weir, c’est l’essai de Virimi Vakatawa dès l’entame de deuxième période qui a fait la différence au tableau d’affichage. Avec neuf points en deux rencontres d’Autumn Nations Cup, les Bleus sont en route pour la phase finale de la compétition. Voici les notes de cet Ecosse-France.
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Jean-Baptiste Gros (7/10) : Pour sa toute première titularisation en première ligne, il a parfaitement joué son rôle en mêlée fermée, poussant à bout comme ses acolytes le pack adverse. Tout aussi précieux dans le jeu au sol, puisqu’il n’a pas souvent eu le ballon mais a cherché à le récupérer dans les rucks.
Camille Chat (6,5/10) : Un premier très bon ballon porté orchestré dès la 2e minute, qui donnait le ton. Avec ses multiples percussions plus ou moins près de la ligne adverse, il a fait avancer l’équipe. Propre en touche, il fut précieux en défense, avec notamment un contre-ruck ravageur (34e) face à l’avancée du Chardon.
Demba Bamba (6,5/10) : Très disponible au ras ou sur les pick and go, il a fait parler son punch et son énergie en mêlée fermée. Sa puissance a beaucoup servi pour se sortir parfois de la tenaille écossaise, notamment sur les plaquages debout qu’il a effondrés.
Bernard Le Roux (7/10) : Pénalisé pour hors-jeu en sorties de ruck, il reste toujours ces quelques points noirs qui sont toujours à tempérer au vu de son niveau de jeu, défenseur acharné. Un nombre très important de plaquages et de nettoyages puis à la protection du ballon en seconde période. Il ne fut que très rarement bougé par ses adversaires du soir.
Romain Taofifenua (6,5/10) : Il a d’abord très souvent porté le ballon, ce qui a permis aux siens de progresser face au rideau écossais. Un peu moins en vue offensivement, avec un en-avant (37e), il a plus marqué des points en défense, assez propre et surtout omniprésent dans la guerre au sol. Il a réalisé une partie à souligner, référence.
Dylan Cretin (7/10) : Spécialiste de la touche, ce qu’il a montré brillamment, il fut dans le viseur de Wayne Barnes mais surtout d’Ali Price, demi de mêlée adverse, qui l’a sanctionné dès qu’il ne se sortait pas assez vite de la zone de plaquage. Le lyonnais a en revanche énormément plaqué, sans jamais se dérober, tujours plein d’énergie du coup d’envoi jusqu’à la fin du temps réglementaire. Et c’est clairement ce que l’on retiendra.
Charles Ollivon (6,5/10) : Toujours très dynamique, avec en première mi-temps peu de ballons à se mettre sous la dent. Mais une prestation défensive presque impeccable, avec des plaquages importants, jusqu’à la fin du match. On le voit peu en attaque, mais le numéro 7 est visible dans la quasi-totalité des regroupements. Totalement omniprésent.
Grégory Alldritt (8/10) : Enormément de prises de balle lancé, au ras, qui ont permis de perforer le rideau écossais en tout début de rencontre. Sa puissance a servi en mêlée, lors des séquences de pick and go, mais aussi en défense : un incroyable abattage défensif, des contests et des plaquages offensifs à la pelle. Indéboulonnable.
Antoine Dupont (6,5/10) : Une passe mal jaugée pour Jalibert qui a fait reculer l’action (23e), c’est un des rares points négatifs de son après-midi. Toujours très intelligent dans la lecture des mouvements offensifs, il fut toujours présent au soutien. Mais aussi en défense, avec par exemple un arrachage (33e) sur une séquence adverse dans ses 22 mètres. Le toulousain a réussi son automne, c’est le cas de le dire.
Matthieu Jalibert (6,5/10) : D’abord visé par les dégagements écossais, mais solide à la réception, il a lui-même bien négocié ses coups de pied, en l’occurrence en sortie de camp mais aussi avec ce drop (24e). Une ambition offensive remarquée avec un crochet intérieur dans ses 22 mètres pour servir petit côté Vincent Rattez. Assez solide défensivement, il s’est accroché au plaquage et a plutôt bien tenu la barre offensive du XV de France. A revoir dès la semaine prochaine.
Vincent Rattez (6/10) : Une belle course le long de son côté (12e) pour rentrer dans la rencontre, qu’il a beaucoup disputé au soutien de ses équipiers ou en défense. Il a failli se faire piéger par les plaquages debout des Ecossais, mais bien aidé par les siens. Il a fait du bien par ses prises de balle aériennes. Son automne aura été correct !
Gaël Fickou (6/10) : Un petit jeu au pied très judicieux petit côté pour servir Vakatawa et qui aurait pu amener un essai très rapide (10e). Toujours aussi précieux dans les petits périmètres, il a offert un superbe mouvement offensif avec le retour intérieur pour Vincent Rattez qui offrit à Vakatawa le premier essai du match (43e). Quelques errements défensifs comme son acolyte francilien, à corriger pour le prochain Tournoi.
Virimi Vakatawa (6,5/10) : Une première course où il trouve d’entrée l’espace côté droit et retrouve au soutien Ramos après contact, juste avant une action d’essai où il n’a pu contrôler dans l’en-but le coup de pied de Fickou. Encore tout proche de marquer avant la pause sur un ballon enfoncé, il a enfin concrétisé après le superbe mouvement offensif bleu (42e) dès le retour des vestiaires. Le Racingman a cependant manqué quelques plaquages importants face à ses vis-à-vis et surtout été pénalisé dans le money-time, ce qui aurait pu faire tourner le scénario final.
Teddy Thomas (5/10) : Peu en vue, avec de trop rares ballons qui lui furent destinés pour faire parler son potentiel offensif. Il arrive néanmoins bien trop en retard pour contester Van der Merwe dans les airs sur la diagonale de Jalibert (57e).
Thomas Ramos (6,5/10) : Impeccable face aux perches où il n’a absolument pas tremblé jusqu’à cinq minutes de la fin (6/7, un échec longue distance en fin de match), il est auteur d’une excellente prise d’initiative et d’intervalle sur un de ses rares ballons en main (23e), où il a remonté le camp écossais dans l’axe, échappant à de nombreux plaquages.
Le banc (7/10) : La première ligne a parfaitement joué son rôle de « finisseuse », avec un Marchand dynamique qui a gratté, Haouas au plaquage et Baille qui a avancé balle en main. Haouas a même fait craquer son vis-à-vis en mêlée fermée. Willemse et Vincent ont joué un gros quart d’heure et montré qu’ils avaient de l’appétit.
Mathéo RONDEAU