Les athlètes sont souvent imperméables à toute communication avant que la compétition ne soit terminée. La rubrique « Dans la peau » permet à un sportif de partager avec vous ces moments secrets et déterminants qui forgent la réussite de leurs projets.
Tom Wallace est ce qu’on appelle un touche à tout, à succès. Aussi à l’aise sur le parquet d’un court de Basket, un ring ou même un studio de musique, il nous explique aujourd’hui son parcours tout aussi riche qu’original. (Crédit Photos: Julien Strai)
Chez moi, dans ma jeunesse, tout ce qui touchait aux sports de combat relevait de l’interdit pour ma mère avec qui j’ai grandi parmi mes frères et sœurs. Les bagarres à répétition dans la cour de récréation y sont pour quelque chose. Je me tourne alors vers le basket dès l’âge de 8 ans, poussé par mon grand frère. Non par vocation, mais presque par obligation.
À force de pratiquer, je progressais et donc je voulais continuer. Pendant 10 ans je fréquenterais les parquets en passant par Décines jusqu’à évoluer en championnat de France avec l’ASVEL puis Vaulx-en-Velin. J’y mis un point final une fois majeur, plus rien ne m’empêche, dorénavant, d’opter pour mon sport de cœur : la boxe.
DU BASKET AU MUAY-THAÏ, UNE RECONVERSION FRUCTUEUSE
Fan inconditionnel de Bruce Lee, je vouais aux arts martiaux une passion évidente. Au début du commencement, dans une optique de découverte, je me prête au jeu de la boxe anglaise puis l’impression de pouvoir être efficace avec plus que mes poings, je me familiarise logiquement avec la Boxe Thaïlandaise (Muay-thaï), le Kick Boxing ou encore le Full contact (boxe américaine).
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Douée d’un aspect spirituel si particulier, la boxe Thaïlandaise est la plus complète, la plus exigeante aussi. C’est d’ailleurs dans cette discipline que j’effectue mes débuts en compétition, en 2003. À ma grande surprise j’y deviens vice-champion de France amateur, 7 mois seulement après avoir enfilé dans gants pour la première fois. En cette même année 2003, je suis malheureusement victime d’un grave accident qui m’éloignera des rings pendant 6 ans.
Ma convalescence achevée, les choses s’enchaînent. Toujours en boxe Thaïlandaise je deviens champion de France amateur en 2009. Par voie de conséquence, la catégorie semi-pro s’offre à moi en 2010, avant que je ne devienne totalement professionnel un an plus tard. L’année qui suivra se déroulera sous les meilleurs auspices.
En 2013, en effet, je deviens une première fois champion d’Europe de boxe Thaïlandaise et de Kick-boxing. J’apprends dans la foulée, par la voix de mon entraîneur, que ces titres continentaux m’ouvrent les portes d’une puis plusieurs sélections en équipe de France. Une annonce bienvenue qui constituait une énorme surprise. C’est donc sous la bannière tricolore que je me rends en Thaïlande pour ce qui constituait alors mes premiers championnats du monde.
Décidément abonné aux 4 -ème places (2012, 2013, 2014), je parviens enfin à conquérir des titres mondiaux de Muay-thaï par deux fois (2017, 2018). Mais paradoxalement, la plus belle ligne de mon palmarès fut écrite en 2015 : des mains de célèbres médias américains, l’on me décerne le titre de « KO international de l’année » pour un KO en coup de coude retourné provoqué lors d’un match de gala en région Lyonnaise.
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RÉGULARITÉ ET ÉQUILIBRE PERSONNEL SONT LES CLÉS DU SUCCÈS
L’effort fourni en amont de mes compétitions doit être proportionnel au niveau de mes ambitions. Ma préparation n’étant en rien figée, ses modalités dépendent et varient au gré des combats et échéances. Avant un match, je m’astreins à un planning intransigeant. Du lundi au vendredi : travail cardio / physique le matin, suivi d’exercices techniques l’après-midi. Ma discipline nutritionnelle est tout aussi variable. Selon moi, dans ce sport, tout est histoire de rigueur. La passion amène la régularité qui, mécaniquement, engendre des résultats.
Par ailleurs, pour maintenir un certain équilibre, je développe des activités privées en marge de ma carrière sportive. Auto-entrepreneur diplômé depuis 2012, je dispense des cours de coachings sportifs individuels et collectifs dans plusieurs grandes structures Lyonnaises. J’ai également œuvré à la création d’un groupe de coachs professionnels (« sport and smile »), constituant un catalogue de choix pour les adeptes d’arts martiaux en quête d’entraîneur légitime. Lancée en avril dernier, ma propre ligne de gants et protèges tibias rencontre elle aussi un franc succès j’en remercie le graphiste Erpi et mon sponsor Rumble wear pour la collaboration sur ce projet.
Un boxeur n’est rémunéré que lorsqu’il prend place sur le ring. D’une nature prévenante, ces activités extra-sportives me permettent d’appréhender plus sereinement l’après-boxe. Assurément guidé par ce goût de la transmission, la formation des coachs pourrait justement être un angle de reconversion intéressant.
Ayant à mon sens fait le tour des disciplines pieds poings qui me passionnent j’envisage aujourd’hui de me centrer davantage sur la boxe anglaise tant que j’ai la motivation avant de raccrocher définitivement les gants et me consacrer à la transmission de mon expérience en boxe pour tous les publics : amateurs, professionnels, personnes en situation d’handicap puis former des vrais coachs.
WALLACE
Avec la participation de Corentin Jouathel