ISABELLE YACOUBOU – LE SPORT M’A DONNÉ UNE CHANCE, JE VEUX MAINTENANT AIDER LES AUTRES

Porte-étendard du basket français, Isabelle Yacoubou se confie sur sa volonté d’aider les enfants de son pays d’origine, le Bénin.
Isabelle Yacoubou
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Isabelle Yacoubou – Basket

#Vice-Championne Olympique 2012 #Vainqueur de l’Euroligue 2012 #Championne d’Italie 2011, 2015, 2018 #Championne d’Espagne 2012 #Championne de France 2010 #Championne d’Europe 2009 #Chevalier de l’ordre national du Mérite 2013 #Champion de la paix

Crédits Photos : Peace and Sport

Je suis née au Bénin, en Afrique. Le pays est pauvre, les conditions d’une pratique sportive très difficiles, les moyens pour s’entraîner encore limités. Il en était ainsi au temps de ma jeunesse. Depuis, les choses ont peu changé. Malgré tout, le sport a constitué pour moi un rêve, l’espérance d’une vie meilleure. Je rêvais d’en faire mon métier. J’ai eu beaucoup de chance, car mon rêve a fini par se réaliser. Je suis devenue joueuse professionnelle de basket, en France et à l’étranger. Avec l’équipe nationale, j’ai connu les Jeux Olympiques et les grandes compétitions internationales.

J’ai conscience de cette chance. Je sais ce que le sport m’a apporté. Je n’ignore pas que les débouchées sportifs sont rares pour un jeune Béninois. Mais mon expérience démontre que l’impossible n’existe pas. J’ai toujours voulu rendre au sport ce qu’il m’a donné. J’ai toujours eu la volonté d’apporter aux jeunes de mon pays une source d’inspiration. Ils ont besoin de modèles pour croire en leur rêve. Mais le temps m’a souvent manqué. Entre ma carrière en club et l’équipe de France, il m’était difficile de concrétiser ma volonté par des faits.

Depuis 4 ans, je peux enfin agir. Avec l’arrêt de ma carrière internationale, il m’est possible de consacrer du temps aux autres. En 2015, j’ai créé un camp de basket au Bénin. L’initiative a débuté assez modestement, mais elle se renforce année après année. La première édition, nous avons rassemblé une trentaine de jeunes. Pour cette année, nous en comptons déjà une cinquantaine, et les inscriptions arrivent encore. Je veux réussir à attirer un nombre égal de garçons et de filles. J’en fais une priorité : parvenir à la parité.

Pendant une semaine, tous ces joueurs découvrent des conditions qui peuvent sembler normales en Europe, mais qui se révèlent exceptionnelles au Bénin, où la pratique du basket reste assez désorganisée : un vrai coach venu de l’étranger, deux entraînements par jour… Je profite aussi des périodes sans basket pour discuter avec ces jeunes, leur parler de mon expérience, leur montrer la voie, délivrer également des messages sur le rôle du sport dans la société. Nous faisons même du nettoyage, en ramassant et recyclant tous ces sacs en plastique qui polluent le Bénin.

Même aujourd’hui, à 33 ans, je continue de rêver. Mon rêve serait d’ouvrir une académie de basket-ball au Bénin. Le ministère des Sports est à l’écoute, il se dit prêt à me soutenir. Mais il faudra réunir des fonds. La tâche sera sans doute difficile, mais je veux m’accrocher. Je caresse le rêve d’y consacrer mon après-carrière. Je suis frappée par le petit nombre de sportives de haut niveau qui retournent aux sources et s’engagent pour réinvestir dans leur sport, leur pays ou leur village. Nous avons eu de la chance. Il nous revient maintenant d’essayer de transmettre la même opportunité aux jeunes. Mon engagement au côté de Peace and Sport s’inscrit dans cette démarche. Sensibiliser les jeunes. Apporter une voix. Servir de modèle. Je n’ai pas hésité une seconde à accepter, il y a deux ans, de devenir une Championne de la Paix. J’ai même sauté sur l’occasion.

ISABELLE




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