YANNICK AGNEL : APPORTER LES MEILLEURES PRATIQUES SPORTIVES DANS L’ESPORT

L’un des plus beaux noms de l’histoire de la natation ne s’est pas contenté d’une retraite tranquille. Il a concrétisé sa passion pour l’univers vidéo-ludique en participant au projet MCES pour devenir le directeur sportif de la structure et aider les jeunes joueurs à se développer.
Yannick Agnel

Yannick Agnel

#Esport #Directeur sportif MCES #Natation (100, 200, 400 NL & relais) #2 médailles d’Or (200m NL & 4x100m NL) aux Jeux Olympiques de Londres 2012 # Médaille d’argent (4x200m NL) aux Jeux Olympique de Londres 2012

Crédit Photo Une : Agence Zoom

Le jeu-vidéo et moi, c’est une histoire qui commence à dater. Je fais partie de cette génération Pokemon sur Game Boy, une révélation à l’époque pour moi, mais aussi pour mes parents qui se rappellent encore des noms des starters de cette première génération, tellement j’ai pu leur en parler.

C’est ensuite avec mon frère que j’ai continué à faire grandir cette passion au travers des MMORPG, d’abord sur World Of Warcraft, puis Guild Wars et sur Final Fantasy XIV récemment. Aujourd’hui, ce sont les jeux connus comme League Of Legends, Overwatch et Apex Legends qui me font prendre le plus de plaisir.

COLOGNE, CS:GO, 20 000 SPECTATEURS : UNE CONFIRMATION DE MA PASSION POUR L’ESPORT

Pendant ma carrière, le jeu-vidéo n’était jamais trop loin de moi, mais à sa juste place. C’était un exutoire qui me permettait de décompresser et de surtout retrouver mes amis disséminés partout dans le monde. Ces parties en ligne étaient l’occasion de partager un moment convivial, de discuter ensemble, de se donner des nouvelles tout simplement.

Tant que j’évoluais dans les bassins, l’esport n’était pas vraiment démocratisé. Pourtant je suivais cette nouvelle scène sur des plateformes de streaming ou sur Game One au travers de leurs reportages, bien avant l’arrivée de Twitch.

Même si nous étions des joueurs occasionnels, nous ne parlions pas de cette scène compétitive avec mes collègues sportifs. L’esport était encore au stade de divertissement.

Quelques années plus tard, une compétition était organisée à Cologne sur CS:GO devant 20 000 spectateurs et je faisais partie de cette communion. Voir de mes propres yeux une telle ferveur, cette passion que les gens portaient pour les joueurs sur scène et ce professionnalisme qui se dégageait de l’organisation de l’événement m’a confirmé mon engouement, ma passion pour l’esport.

C’est certainement le point de départ qui m’a guidé à participer aujourd’hui activement au développement de l’esport dans notre pays. Le jeu-vidéo compétitif mêle deux axiomes principaux, la passion et l’ambition, qui sont souvent les moteurs des plus belles réussites.

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MCES RÉPOND AU BESOIN DE STRUCTURATION DE L’ESPORT FRANÇAIS

C’est par le biais d’un ami interposé que j’ai rencontré Romain Sombret, le fondateur du projet MCES. J’ai tout de suite apprécié sa démarche humble de vouloir créer ce lien entre le tissu amateur et professionnel.

Ces deux axes, entre le côté académique qui permet à un joueur de tout âge de bénéficier d’un endroit pour s’entraîner et d’être encadré voir détecté, et le volet professionnel d’une équipe qui joue au plus haut-niveau, étaient particulièrement enthousiasmants.

Les besoins auxquels répondent MCES sont fondamentaux pour son milieu.

À l’inverse du sport traditionnel, l’esport s’est créé à partir de structures professionnelles qui ont ensuite découlé sur le tissu amateur. La priorité est donc de créer du liant entre ces deux chainons interdépendants comme il peut se passer dans le monde sportif. Il est important de créer des clubs de quartier où les joueurs pourront sociabiliser et être encadrés et où les parents pourront laisser leurs enfants à des personnes compétentes.

C’est ensuite que nous pourrons alors commencer à structurer l’esport français par le haut, en créant une fédération officielle qui pourra faire remonter toutes les problématiques d’une seule voix : protection des joueurs amateurs et pros, subventions pour les structures et créateurs d’événements, formation des acteurs du milieu.

On dit souvent que le sport c’est l’école de la vie. L’esport doit suivre le même chemin.

Ce médium me plait depuis tant d’années, apporter ma pierre à l’édifice en apportant mon expertise sportive est un challenge palpitant.

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J’AI UN RÔLE AXÉ AUTOUR DE LA PERFORMANCE CHEZ MCES

À l’image de la démarche de Romain, je suis également assez humble dans mon apport pour MCES. Ce n’est pas toujours évident d’arriver dans un milieu assez jeune et faire face à des personnes qui sont là depuis des années. Mais je me sers de mon expérience que j’ai pu avoir dans la natation pour leur prodiguer des conseils que j’espère juste pour eux.

Partager cette expertise n’est pas un besoin post-carrière pour moi. Mais comme toute personne compétente dans un secteur d’activité, j’ai eu toute cette formation dans le haut niveau et l’accession à la performance. C’est un plaisir d’échanger sur ça dans un milieu qui me passionne et qui peut permettre à des jeunes joueurs de se réaliser. Nous créons quelque chose de concret, et je n’en suis absolument pas le centre.

J’ai encore en tête notre victoire en LFL contre LDLC qui est la meilleure équipe française et qui était avant cette rencontre invaincue. Ce beau moment, un peu inattendu au vu de la jeunesse de notre team et d’une série de défaites en cours, est certainement un déclic pour une structure comme la nôtre qui n’est pas là pour faire de la figuration. J’ai vécu ça pendant la rénovation de mon appartement, sur mon téléphone et j’ai vibré pendant toute la game. C’est ce genre de moment que j’ai envie de vivre avec eux.

Je dois donc leur apporter cette structuration dans la performance. Best practice est un anglicisme assez courant qui pourrait résumer notre rapport avec le sport, nous voulons utiliser les meilleures pratiques qui se font dans le monde sportif. Cela passe notamment par une amélioration du champ externe au jeu comme l’environnement dans lequel ils évoluent, leur bien-être physique ou psychologique, leur préparation physique, jouer sur le team-building…

Ces liens sont très forts et je pense qu’opposer sport et esport est un débat caduc. Nos joueurs ont un quotidien de sportif de haut-niveau, s’entrainent 6 à 7h par jour, ont un préparateur physique et un suivi médical, psychologique et nutritionnel. La seule différence avec les sportifs est le type de fatigue engendrée par leur pratique, celle-ci est bien plus souvent mentale.

Avec 2,5 millions de pratiquants de jeux-vidéo compétitifs en France, la seule question à se poser c’est celle de les encadrer afin de les amener vers un environnement plus sain. Au-delà de MCES, je pense que cette évolution va se faire de façon naturelle. La base de joueurs amateurs grandit, celle des pros également et à un moment donné, tout le monde sera impacté par cet univers.

Mais ce n’est pas mon rôle ou celui d’autres sportifs de promouvoir et faire accepter l’esport. Les études scientifiques récentes qui montrent que l’agressivité ne vient pas des jeux-vidéo sont plus impactant pour changer les mentalités. Les prochaines générations n’auront, je pense, aucun problème avec l’esport ou le jeu-vidéo en général.

J’espère tout simplement que des initiatives comme MCES se développeront et qu’on permettra à de nombreuses personnes de réaliser leurs rêves.

Nous sommes bien partis avec MCES pour faire de cet idéal une réalité, à nous de continuer sur notre lancée.

YANNICK

 

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