Pendant cette édition 2018 de la Coupe du Monde en Russie, Sans Filtre fait intervenir des acteurs du sport pour vous donner leurs coups de cœurs à chaque journée de la compétition. Christophe Mongai, le célèbre agent de joueur à la tête du groupe USM, nous parle de cette dernière journée de groupe du Mondial 2018.
L’ÉQUIPE
Cette fois Messi avait décidé de jouer. Et de très bien jouer. Un match à l’opposé des prestations qu’il offre depuis le début de la Coupe du Monde. Magique sur le premier but, avec un enchaînement dont lui seul a le secret ponctué par une merveille de frappe croisée du… droit !
Le reste de son match fut extrêmement convaincant : impliqué sur toutes les actions, toujours en mouvement, déterminé, il aura été le facteur le plus important pour la victoire de l’Argentine face à un très faible Nigeria.
Pourtant il aura fallu attendre les toutes dernières minutes de jeu et le but de Rojo pour délivrer les Sud-américains. Dans le jeu, les Argentins sont fébriles, prévisibles, et il aura fallu un Nigeria encore plus faible qu’eux pour passer.
L’agressivité et la grinta des Argentins sont toujours là, à l’image de Mascherano toujours le premier à se sacrifier, malgré le poids des ans, mais le plan de jeu est difficile à lire… à l’image de celui de la France.
LES TEMPS FORTS D'ARGENTINE-NIGERIA
LE JOUEUR
J’adore les artistes, Federer, Coppola, Michel Ange ou Maradona.
Et, j’apprécie Neymar qui, par fulgurance, est un artiste.
Mais il n’est pas encore un match winner. Il n’est pas celui qui fait gagner des grandes compétitions, qui fait basculer les grands matches, qui endosse toute la pression quand arrive le money time des rencontres qui restent dans la légende.
Il est un joueur agréable à voir jouer, créatif, inventif, jusque dans ses coupes de cheveux improbables, mais il n’est pas encore entré au panthéon du football.
Y arrivera-t-il ? Peur être. Il a une chance unique cette année de gagner la Coupe du Monde avec un Brésil qui regorge de talents à tous les postes. Mais il doit montrer plus de caractère, plus de personnalité, plus de leadership. À son âge, il a déjà 26 ans, Ronaldo et Messi trustaient déjà tous les Ballons d’Or.
Neymar en est encore loin.
La seule récompense qu’on peut lui donner cette année c’est le Ballon d’Or des coiffures à égalité avec Pogba.
Espérons que bientôt il puisse soulever celui de France Football. Il en a le talent. En a-t-il le caractère ?
LE FAIT MARQUANT
On sait qu’il est toujours difficile de défendre un titre. Et l’Allemagne vient d’en faire la difficile expérience. Finalement, c’est en toute logique que la Mannschaft est sortie sans gloire de cette compétition. Elle aurait d’ailleurs dû être dehors un tour plus tôt.
Lents, battus dans les duels, sans motivation, les allemands ont été en dessous de tout dans cette Coupe du Monde. Et surtout, à la différence de la France, elle ne possède pas dans son équipe de joueurs de classe mondiale capables de faire basculer seuls une rencontre. Pas de Griezmann, de Mbappé ou de Dembélé dans son effectif.
Et, alors que d’habitude, elle basait sa force sur son collectif, cette fois, celui-ci, a semblé rouillé, usé par le poids des ans et des succès.
Les dirigeants allemands qu’on ne peut taxer de laxisme, vont sans doute frapper fort et vite et prendre des décisions radicales.
Auf wiedersehen Mannschaft !