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L’Olympique Lyonnais, c’est d’abord une histoire avec ma ville de naissance. Il est normal de soutenir le club d’où l’on vient.
Je me souviens de mes premières fois au stade alors que j’avais 10 ans (2005), accompagné par mon oncle, pour voir la génération en or qui a gagné tous ces championnats consécutifs. J’ai tellement de moments de cette époque en tête : la victoire 3-0 contre le Real, notre sortie de route contre le Milan AC, le pénalty non sifflé sur Nilmar, les passements de jambes de Mancini, la victoire en Coupe de France avec Rémi Garde…
Je suis vraiment un supporter issu de la génération Juninho qui m’a profondément marqué tout comme Lisandro Lopez. Mais sans avoir vraiment connu les années 90, je me suis aussi intéressé aux anciennes légendes comme Sonny Anderson.
LES CLUBS DOIVENT PRENDRE LE POULS DES SUPPORTERS
Il y a certaines phrases bateaux qui peuvent définir le supporter comme une personne qui soutient tout le temps son équipe quoiqu’il arrive. Mais pour moi il y a une nuance, le supporter est celui qui suit son équipe au quotidien, selon ses moyens qui lui permettront d’aller au stade ou en déplacement, mais qui peut ne pas être d’accord avec la ligne officielle du club.
C’est un devoir pour chaque supporter d’exprimer son avis, et les clubs français devraient prendre exemple sur ce qu’il se passe en Espagne avec les socios. Comme le disait Jeremy Lopez dans une tribune récente, ne pas prendre le pouls des supporters c’est aller dans la mauvaise direction. C’est le signe d’un club malade.
Si ma voix peut porter plus fort grâce de la communauté qui me suit, je ne pense pas avoir un rôle particulier. Je suis un fervent partisan de la responsabilisation des gens où chacun doit être capable de se forger son propre avis.
Quand tu suis vraiment ton club, on ne doit pas pouvoir t’influencer. Certains accusent les personnalités sur Twitter de faire changer l’avis des supporters, ce que je déplore. Si une personne est d’accord avec moi c’est simplement que nous avons la même vision et non pas que je l’ai manipulé.
Je conserve mon statut de supporter lambda, si les gens sont d’accord tant mieux, sinon tant pis. Je ne suis pas là pour manipuler les gens.
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CORPORATISME, INCOMPÉTENCE ET LIEUX COMMUNS : LES MAUX DU JOURNALISME FOOT
On voit beaucoup de journalistes ou consultants qui ont un discours néfaste notamment lorsqu’on évoque l’Olympique Lyonnais sous l’ère Genesio. Je pense aux Duluc, Penot, Dugarry, Beye, qui, lorsqu’ils parlent de l’Olympique Lyonnais, ont un discours mélangé de corporatisme, d’incompétence et de lieux communs.
Corporatiste, car la défense de certains entraîneurs et notamment de Bruno Genesio s’est faite parcequ’il est français.
Incompétence, car la plupart d’entre eux vont donner leur avis sans avoir regardé les matchs et vont souvent relativiser les critiques en analysant sous l’angle du résultat. Il n’y a rien de plus facile que de faire celui qui prend de la hauteur en estimant couper la poire en 2 pour montrer sa vérité. Si je discute avec un fanatique qui pense que la terre est plate, il n’y a pas une personne qui va venir nous dire qu’elle est finalement de 3/4 pour contenter tout le monde. Pourtant c’est ce qui arrive dans le monde du football, car c’est bien plus difficile d’avoir un avis critique argumenté et de l’assumer. Ces « spécialistes » ont vu que l’objectif de la troisième place allait être atteint et ça leur a suffi. Mais il y a d’autres éléments à prendre en compte : qualité de jeu, développement des joueurs, résultats dans toutes les compétitions…
Les lieux communs enfin, car il y a tellement de phrases qui ont pu être répétées sans qu’on sache d’où ça vient. « Génésio lance des jeunes ». En 3 ans et demi, il a permis à quels joueurs du centre de formation de s’imposer ? Aouar et éventuellement diakhaby, c’est tout. Je pourrais parfaitement entendre que la génération de jeunes n’est pas fantastique à Lyon, mais qu’on ne vienne pas me sortir que Génésio soit très bon dans cet aspect-là.
Le traitement médiatique de l’Olympique Lyonnais est particulier, car il y a beaucoup de journalistes de 40/50 ans issus de cette ville qui connaissent et s’entendent bien avec le président Aulas et Bruno Génésio. Ce copinage entraîne une certaine peur de leurs réactions.
La liberté de la presse sportive est très faible lorsqu’il s’agit de l’OL.
Heureusement qu’il existe encore quelques médias qui font leur travail à l’image de personnalités comme Roustan, Rothen, Riolo et Jean-Louis Tourre. Je pense également au Club des 5 qui est quasiment la meilleure émission foot, car elle ne parle jamais des coulisses ou des infos buzz, mais simplement de jeu, de tactique, de combinaisons entre joueurs ou d’influence des entraîneurs.
Même si je parle beaucoup football avec les supporters lyonnais et que l’on va plus loin que la simple doctrine de mouiller le maillot, je ne suis pas encore prêt à être dans ce genre d’émissions. Mais ça me plairait vraiment, j’ai simplement besoin de gagner en compétences et c’est aussi pour ça que je regarde près de 10 h de foot chaque week-end et notamment les matchs de l’OL, de l’OM, du PSG, d’Arsenal, de Manchester United, du barca et quelquefois du Real.
C’est impossible pour moi de parler d’équipes que je ne vois pas jouer et quand j’entends un Frank Leboeuf qui estime qu’il n’y a pas plus de qualité à United qu’à l’Étoile Rouge de Belgrade, ça me rend fou. Avoir été Champion du Monde et avoir eu une très belle carrière ne l’empêche pas d’être un ignare.
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LES ANNÉES GÉNÉSIO : UN GÂCHIS
Après 4 saisons sous les ordres de Bruno Génésio, le problème reste le même. L’OL n’a pas de fond de jeu et on a l’impression de voir évoluer 11 joueurs qui ne se connaissent pas.
Notre effectif de qualité qui est supérieur à 90 % des équipes de Ligue 1 nous permet par moment de briller notamment face aux grosses écuries, mais il est sans solution lorsqu’il fait face à un bloc bas. Sans combinaison, dépassement de fonctions, cadre tactique, seul l’exploit individuel peut nous sortir de ce genre de situation.
Et c’est là encore que certains journalistes se signalent par leur mauvais jugement. Si nous arrivons à gagner contre le PSG et City et à perdre contre des petites équipes, c’est que les joueurs choisissent leurs matchs. Bravo pour cette analyse de bistrot, pas besoin de regarder les matchs alors.
Ces 3 ans et demi ont été une perte de temps et le gâchis de la génération la plus prometteuse depuis notre dernier titre en 2008. Il ne faut pas oublier que nous avons eu la génération Tolisso, Lacazette, Gonalons sous ses ordres pour aucun résultat. Pour moi, tout ce qui a été accompli par Génésio aurait pu être mieux fait par un autre coach. Il a certainement quelques qualités comme sa gestion de groupe où ses joueurs l’apprécient, car il leur laisse une liberté maximale, mais je suis content que l’on tourne la page.
Le changement doit d’abord passer par notre président, Jean-Michel Aulas, qui, sans lui enlever son statut de plus grand dirigeant de l’histoire du Championnat de France, doit se calmer sur sa communication. Il est totalement responsable du climat assez rude de ces derniers mois et il n’a pas à mentir à ses supporters.
Je n’exonère pas non plus Génésio pour cela, ses mensonges sur les banderoles, ses sorties en conférence de presse, son petit sourire narquois avant le match à Rennes. Si au bout de 3 ans et demi il n’y a pas de fond de jeu, la faute à qui ? C’est le terrain qui fait réagir les gens et non l’inverse.
UN AXE PRÉSIDENT-DIRECTEUR SPORTIF-ENTRAÎNEUR POUR S’ASSURER DU FUTUR DE L’OL
Un avenir plus serein passe ensuite par une direction sportive assumée qui doit être portée par Florian Maurice qui fait un job formidable comme recruteur. Aulas doit déléguer sur ce sujet et prendre moins place.
Beaucoup de joueurs n’ont pas le niveau ou posent problème comme Marcelo, Tousart, Memphis, Bertrand Traoré qui pourrait être un bon remplaçant, Cornet, Morel…
Et c’est également le cas sur l’arrivée d’un entraîneur. On en vient à parler de compatibilité possible avec lui, mais il ne faut pas se fermer de portes. Il doit rester sur l’aspect financier, là ou il est le plus fort, et permettre l’arrivée d’un coach au projet de jeu cohérent et ambitieux qui ne devra pas subir une politique d’achat revente de joueurs chaque année.
Ce coach, je l’imagine d’abord avec une certaine expérience contrairement à Génésio qui n’avait entraîné que Villefranche ou Besançon avant. Si l’on se dirige vers Laurent Blanc ça m’ira parfaitement. J’ai envie qu’il prouve que le mythe qu’il est une pipe sans Gasset est faux.
Si je devais moi-même prendre cette décision, je me porterais vers un coach étranger, car rares sont les français à être performant, je pense à Peter Bosz du Bayer Leverkusen qui nous avait sortis avec l’Ajax en demi-finale d’Europe League ou à Gasperini qui fait une saison phénoménale avec l’Atalanta.
Le coach sera le pilier du futur de l’OL. J’entends souvent cette phrase que ce sont les joueurs qui sont sur le terrain et non pas le coach. C’est une insulte au métier d’entraîneur. À l’image d’un chef d’orchestre, si c’est un musicien qui se rate ce sera la faute de celui-ci, mais si tout le monde se foire, c’est la partition qui est mauvaise.
J’espère que l’année prochaine sera une vraie année de renouveau pour nous permettre de retrouver notre vraie place. Un rival capable de titiller le PSG en championnat avec des parcours intéressants en Coupe et une constance dans les compétitions européennes.
ZACK