Tout près, trop près. Le scénario typique du rugby français ces derniers temps. Le calice jusqu’à la lie. Toujours dans le jeu, dans le combat, et dans le match contre Exeter, le Racing 92 a échoué à quatre longueurs de son adversaire du soir. Malgré une dernière demi-heure de folie, dominée mais pas fructueuse pour les Franciliens, la Champions Cup revient aux Anglais pour la première fois de l’histoire du club du Devon. Et pour une troisième fois en quatre ans, les Ciel et Blanc échouent aux portes du trophée. Voici les notes de ce Exeter-Racing 92.
Les notes du Racing 92 : Claassen, Imhoff et Zebo hommes de la rencontre
Eddy Ben Arous (6,5/10) : Un Ben Arous des grands soirs. Irréprochable en défense avec de nombreux ballons coffrés, grattés, d’excellents contre-rucks ou un fabuleux retour sur Henry Slade qui filait à l’essai (23e).
Camille Chat (6/10) : Une première percée dès la 3e minute pour se mettre en jambes. Ensuite, il s’est souvent illustré en défense, multipliant les contests. On aurait aimé le voir un peu plus ballon en main, dans l’avancée. Il conclue malgré tout une superbe avancée de son maul avec le 4e essai des siens (50e).
Georges-Henri Colombe Reazel (6/10) : Il a du se coltiner les quinze joueurs d’Exeter ainsi que Nigel Owens qui n’a fait que le surveiller. Il n’a pas craqué face à son vis-à-vis et s’est montré important avec des ballons grattés. Sa superbe partie est une étape supplémentaire dans son ascension vers le plus haut.
Bernard Le Roux (6/10) : Une très solide défense, avec des plaquages là où on ne mettrait même pas le bout des pieds. Auteur d’une partie propre, avec un superbe abattage défensif, en atteste ce gros plaquage qui amène un superbe contest de Vakatawa (59e).
Dominic Bird (7/10) : Très précieux en touche avec plusieurs contres. Il a souvent fait le ménage dans les regroupements et a appeler plusieurs fois le ballon pour faire avancer le jeu dans l’axe. Il est resté sur la pelouse jusqu’à la fin, continuant son incroyable effort avec des ballons portés et des plaquages acharnés.
Wenceslas Lauret (6/10) : Encore une fois, sa partie est marquée de superbes interventions défensives, de gros apports offensifs, et malheureusement de quelques fautes qui ponctuent négativement son rendement, comme avec la dernière faute qui amène l’ultime pénalité.
Fabien Sanconnie (6,5/10) : Un engagement total, avec peu de ballons touchés mais énormément de plaquages et de déblayages. Il se retrouve sur l’aile sur un coup de pied de Russell mais trop esseulé. Il a continué tout au long de la seconde période, ne cessant jamais de plaquer et d’aller au contact.
Antonie Claassen (7,5/10) : Un joli contre en touche (5e) afin de se chauffer, puis un ballon coffré dans ses 22 mètres alors que l’adversaire avançait (12e). Au retour des vestiaires, on l’a davantage vu ballon en main, avec de magnifiques relais dans l’axe. Il se retrouve très malheureux sur l’action du match (75e) quand il échoue à quelques centimètres de la ligne d’en-but. Claassen-Benazzi même combat.
Teddy Iribaren (3/10) : Un très mauvais choix d’entrée en jouant vite une touche (5e) alors qu’il est seul. Son intervention le long de sa ligne où il sert Imhoff de manière impromptue est encore très limite (10e) et surtout dangereuse. Il a ensuite été plus productif, mais il a du sortir dès la pause pour blessure.
Finn Russell (3/10) : Deux premiers mauvais choix, avant une incroyable bévue dans son en-but qui aurait pu provoquer un esai (13e). Puis, il s’est peu à peu remis dans le droit chemin, avec des jeux au pied mieux sentis, et des entreprises fructueuses dans le sens du jeu. Il se fait peur avant la pause avec un rasant contré par Jack Nowell sauvé in-extremis par Chavancy. Il a tenté un “chip” dans le même sens du jeu que contre les Saracens avec Vakatawa. Mais sa partie est mauvaise, ponctuée par une incroyable passe interceptée dans ses 22, alors que le jeu ne demandait pas cela (45e).
Juan Imhoff (7,5/10) : Un essai admirable mais surtout de la trempe d’un tel joueur (32e). Son départ au ras, en position de demi-de-mêlée, puis son crochet, le tout dans un petit périmètre, est à mettre en avant, surtout qu’il fructifie les efforts des siens. Il intercepte dès le retour des vestiaires une passe (41e), sans récompense. Une superbe montée en pointe à la 53e, qui permet aus siens de se dégager après un contest.
Henry Chavancy (6,5/10) : Comme d’habitude, le capitaine courage du Racing 92 n’a pas démérité, toujours irréprochable dans l’engagement. On notera son retour in-extremis sur une situation de contre (38e) en surnombre pour Exeter. N’a rien lâché durant les phases de pick and go des Ciel et Blanc, dans les dernières minutes.
Virimi Vakatawa (7/10) : Il a mis du temps pour rentrer dans sa rencontre, avant d’enchaîner les efforts. Une première très belle course, arrivant lancé et perforant dans l’axe (25e). Il a livré une grosse rencontre défensivement (grattages, 53e, 59e). Il appelle le “chip” de Russell comme en demie, sans réussite. Enfin, son énorme percée (64e), où il gagne près de 30 mètres et nous a tous fait perdre les cordes vocales. Sans jus, il a du sortir avant le terme.
Louis Dupichot (6/10) : Une magnifique action défensive sur O’Flaherty (67e), c’est d’ailleurs sur ce plan qu’il s’est le plus illustré, n’ayant d’ailleurs rien à se reprocher. Sur ses quelques ballons touchés, il n’a malheureusement pas pu faire de différences.
Simon Zebo (7,5/10) : L’irlandais a libérer le Racing 92 avec son essai en bout de ligne (19e). Dans une sacrée soirée, très en cannes, l’ancien munstermen a éliminé de nombreux défenseurs, avec des toupies, des crochets. Il fut très propre dans les airs, comme attendu. Très bon choix de se glisser entre O’Flaherty et Hogg afin de, tout en puissance, inscrire en force son doublé.
Le banc (6/10) : Machenaud a mis quelques minutes avant d’entrer dans sa partie, avec quelques passes difficilement contrôlées par ses coéquipiers. La première ligne, entrée avant l’heure de jeu, n’a pas rechigné dans les efforts et s’est illustrée dans la dernière phases de pick and go. Ryan, Palu, Klemenczak n’ont pas eu le temps de se montrer tant ils sont rentrés tard, le XV titulaire étant quasi irréprochable. Kurtley Beale n’a pas pu changer grand chose au destin qui attendait les Franciliens.
L’évaluation d’Exeter : Hill au top, Slade en-dessous
Luke Cowan-Dickie (7/10) a commencé tambour battant sa rencontre, avec les ballons portés qu’il a parfaitement manœuvré et un gros engagement défensif. Harry Williams (7/10), pilier à l’activité incroyable et d’un courage dingue, a inscrit son traditionnel essai. Johnny Hill (8/10) et Jonny Gray (7/10), les deux deuxième-ligne, n’ont pas arrêté, tantôt en attaque, tantôt en fermant les remparts devant leur ligne d’en-but. Sam Simmonds (7,5/10) n’a pas arrêté et, lui aussi, a marqué son essai. Au contraire, Stuart Hogg (4/10) n’a pas fait de différences, n’a pas bien défendu. De même, Henry Slade (3/10) a été à côté de la plaque, a souvent perdu des ballons, mal lu des offensives, et aurait très bien pu écoper d’un jaune sur un plaquage haut sur Juan Imhoff.
Mathéo RONDEAU