LÉNAÏG CORSON – JOUR DE MATCH, MON PREMIER EN COUPE DU MONDE

Lénaïg Corson revient sur son premier match de Coupe du Monde en 2017, à travers un récit des 24h qui l’ont précédées…
Lenaig Corson

Credit photo : DR

Aout 2017, France vs Japon, premier match de Coupe du Monde…

Ce match, c’était mon tout premier en coupe du monde. J’avais déjà préparé deux évènements mondiaux : Les Jeux Olympiques de Rio, et la Coupe du Monde 2014, et j’avais essuyé deux échecs de sélection.

J’ai tellement bossé ces dernières années… Cette fois-ci, je suis prête. C’est mon heure.

C’est un match que j’ai en tête depuis un moment déjà. Depuis la fin du tournoi des VI Nations, je ne pense qu’à ce premier match de coupe du monde en espérant très fort être dans la liste des 28 filles qui s’envoleront pour l’Irlande.

Hier soir, on nous a remis les maillots. C’était un grand moment d’émotion, d’autant plus que notre analyste vidéo Titi avait préparé des vidéos d’encouragement faites par nos amis et notre famille. C’était très touchant de voir comment notre famille et nos amis vibraient derrière nous pour ce grand moment de notre carrière.

J’adore jouer en soirée. J’ai beaucoup de temps pour organiser ma journée en amont. Le matin, petit-déjeuner, ensuite, réveil musculaire et mental : on fait des jeux, on va se balader, ça permet de se détendre et rester en équipe. Ça me met dans de bonnes dispositions pour aller chercher un maximum de plaisir sur le terrain.

Ensuite, repas du midi tous ensemble, puis la sieste. Vient après l’instant coiffure : vu qu’on est beaucoup à avoir les cheveux longs, et que le match nous amène à avoir beaucoup de contact physique, on apprécie avoir les cheveux bien tressés pour ne pas être gênées. Ensuite, je remonte dans ma chambre pour faire des exercices de mobilité avec mon rouleau d’auto massage.

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Je me prépare ensuite mentalement à la rencontre. Je fais des exercices de respiration, et je mentalise certaines de mes actions : je m’imagine en train de faire un gros plaquage, en train de mettre un raffut…

Je me répétais tous les mots-clés pour bien rentrer dans mon match et avant tout le plaisir. C’est le maître-mot de mon rugby. Prendre du plaisir et avoir le sourire sur le terrain.

Je regarde les highlights de Jonah Lomu. J’adore ce joueur, il court vite, il s’est se créer de l’espace, il est dur au contact… j’essaie de m’en inspirer pour mon propre jeu. Je me dis que je dois me servir de ma vitesse sur le terrain. Tout ça, ça fait partie de l’énergie positive que j’emmagasine avant mon match et qui me permet de me sentir bien. Je suis heureuse, parce que je sais que je suis prête et j’ai envie de profiter enfin de cette chance de pouvoir jouer une Coupe du Monde.

On retrouve l’équipe pour une collation, puis vient une réunion qui fait office de dernier débrief avant la rencontre. On y revoit dans les grandes lignes, le plan de jeu, on fait un rappel global des choses qu’on a travaillé à l’entraînement toute la semaine.

Une fois arrivée au stade, j’arrive sur le terrain pour prendre mes repères. Je teste la pelouse, je visualise mon futur terrain de jeu.

Dans le vestiaire, on reste toutes concentrées sur notre match pendant qu’on s’habille. J’ai la manie de m’habiller très vite, car j’adore être prête avant tout le monde. Au début avec l’équipe de France, j’avais du mal avec les horaires, j’arrivais parfois en retard et ça me portait préjudice. Du coup, au fil du temps, j’ai toujours voulu être prête avant les autres, pour éviter la panique du retard.

Je fais ensuite mes petits grigris, mes porte-bonheurs : je touche mon drapeau breton ; je fais mes straps pour sauter en touche et j’y inscris 2 hermines sur chacun des straps au dessus du genou, toujours en clin d’oeil à ma région d’origine car je n’oublie pas d’ou je viens. J’ai un strap que je mets au niveau du poignet, et au dos je note mes mots-clés pour bien rentrer dans mon match et rester concentrée sur l’essentiel.

C’est l’heure du match. Je suis prête, c’est mon jour.

LENAÏG

 

 

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