Handball – Romuald Notari : “On a été considéré comme le Petit Poucet”

Romuald Notari, directeur sportif du Nantes Atlantique Handball revient sur le final 4 de l’European League, remporté par les Nantaises.
Nantes Atlantique Handball veut décoller vers les sommets
Nantes Atlantique Handball veut décoller vers les sommets

Romuald Notari, responsable technique du Nantes Atlantique Handball revient sur le final 4 de l’European League, remporté par les Nantaises. Un exploit majeur qui vient récompenser la progression d’un club qui ne cesse de structurer. Nous avions consacré ICI un volet sur ce club.

Crédit Surf Up

ROMUALD NOTARI – CE TITRE EST UNE ÉTAPE ET NON UNE FINALITÉ

Ce titre est une étape et non une finalité. Cela fait partie du projet de faire avancer le club. Je comprends que ce soit tout de même quelque chose d’important, avec tout ce qu’il s’est passé depuis 10 ans, avec Arnaud Ponroy à la présidence. Ce titre est top.

Ce serait réducteur, au vu de la qualité de notre groupe, de parler de surprise. On allait au Final 4 pour faire un truc, tout en sachant qu’on était outsider. Les trois autres équipes voulaient tomber sur tout et on savait qu’on allait taper un gros, que ce soit en demie ou en finale. Les autres voulaient taper Nantes d’abord, car ce serait plus reposant. Mais il y a toujours une surprise dans les outsiders. On l’a vu aussi en Ligue des Champions, avec des scénarios similaires au nôtre. On a une équipe taillée pour cette surprise et je ne suis pas étonné du jeu qu’on a pu proposer. Nantes est champion d’Europe donc on peut dire qu’on a été les meilleurs. On a maîtrisé les choses collectivement.

J’AI EU PEUR QU’ON NOUS EXPLIQUE UNIQUEMENT LE PROTOCOLE DE LA MÉDAILLE D’ARGENT

Les instances nous ont bien fait comprendre qu’on était le petit poucet. On avait le plus petit des vestiaires, on ne nous “considérait pas”. Et on a dû attendre dimanche matin, pour qu’on soit vraiment considéré et qu’on nous explique le protocole. J’ai même eu peur qu’on nous explique uniquement le protocole de la médaille d’argent. Ils ont été réglo (rires). Ils nous ont fait comprendre qu’on était un outsider. Cela nous a sûrement galvanisés, même si cette victoire n’est pas la revanche de quelque chose, on savait qu’en allant au final 4, ce n’était que du bonus. Autant le prendre !

On ne peut pas dire qu’on a volé ce titre. Les filles ont été le chercher en imposant leur rythme et leur jeu. J’ai discuté avec le manager de Baia Mare qui nous a dit que notre victoire était méritée, qu’on avait été très fort et que pour nous battre, il aurait fallu qu’elles jouent au-dessus de leur niveau habituel. Siofok a reconnu aussi qu’il n’y avait rien à dire. Je ne crois pas que nous ayons été menées dans ce final 4. Les joueuses ont eu une grosse force mentale et ont toujours cru en elles. Les équipes qu’on a joué, nous ont joué avec des individualités. Le handball est un sport collectif et on l’a prouvé.

ROMUALD NOTARI – LES GENS ONT ÉTÉ DERRIÈRE NOUS

C’est la victoire d’un état d’esprit et c’est pour ça qu’on a su maîtriser les deux matchs. C’est aussi la victoire de l’humain, qui est au centre de tout. Je ne suis pas étonné ! On ne s’est pas dit qu’on allait gagner pour être le premier club nantais champion d’Europe. On l’a fait pour la ville de Nantes, une ville très sportive et sport féminin. Beaucoup ont été d’une bienveillance extraordinaire. Les gens ont été derrière nous, entre les clubs de la LFH, la fédération, les autres sports à Nantes. La ville de Nantes et certains de ses responsables qui nous ont envoyé des messages. Mais on ne l’a pas fait pour être les premiers. Peu importe. Durant les matchs, il y avait un sticker de la ville de Nantes et je crois qu’on a bien mis en valeur cette ville. Le basket, le volley nous ont envoyé des messages. Le club de tennis aussi.

Voir tous ces gens contents cela fait plaisir, mais on ne se prend pas pour d’autres. Il faut garder cette image sympathique et on espère avoir rendu les gens heureux.

ON ESPÈRE AVOIR DONNE DE LA FORCE À BREST

Cette victoire nous qualifie automatiquement pour cette coupe d’Europe, cela nous enlève un poids, car on se dit qu’on a atteint un objectif. Mais j’ai le sentiment que les filles ne veulent pas s’arrêter là. Il y a cette finale de coupe de France. On va jouer Brest et mettons nous à notre place. C’est une très bonne équipe, encore en course au final 4 de Ligue des Champions. Hors de question de les prendre de haut. On n’est pas là pour faire n’importe quoi.

Il y a aussi le match de mercredi à gagner en championnat, pour conforter notre 4e place. Le but du jeu serait de gagner la coupe de France et de terminer 3e en Ligue Butagaz Énergie. Cela fait trois ou quatre fois qu’on est 4e. Je sais que, quand on gagne un titre, cela donne envie d’aller chercher plus, car on passe de bons moments.

Sans dénigrer notre niveau, la Ligue des Champions c’est encore un autre monde et je n’ai pas la prétention de dire qu’on peut montrer la voie à Brest. C’est LA plus grande compétition européenne. Mais j’espère que cela pourra leur donner de la force. On a discuté et on a été à Brest qui nous a ouvert grand les portes du club. On est en évolution, dans la continuité de ce qui a été fait. Brest nous a expliqué pas mal de choses et a été d’une gentillesse et d’une transparence remarquables. Si les Brestoises sont dans le final 4, ce n’est pas un hasard et elles ont coché cette compétition. Elles ont assez d’armes et savent ce qu’elles font. Mais si notre titre peut servir, on en serait ravi ! Ce serait top pour le handball féminin français.

ROMUALD NOTARI

Etienne GOURSAUD

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