Hand – Manuella Dos Reis – Montrer qu’on a le niveau de la LFH

Sans-Filtre s’associe au club de Saint-Amand les Eaux pour un carnet de bord mensuel avec le club évoluant en deuxième division de handball féminin. Pour cette deuxième, nous recevons Manuella Dos Reis, gardienne de 22 ans
Manuella Dos Reis - Poursuivre sa progression à Saint-Amand
Manuella Dos Reis – Poursuivre sa progression à Saint-Amand

Sans-Filtre s’associe au club de Saint-Amand les Eaux pour un carnet de bord mensuel avec le club évoluant en deuxième division de handball féminin. Pour cette deuxième, nous recevons Manuella Dos Reis, gardienne de 22 ans qui réalise un début de saison canon avec son équipe. Elle évoque pour nous son début de saison et cette récente défaite face à Aulnoye (25-22). Manuella Dos Reis nous parle également du poste spécifique de gardien de handball.

MANUELLA DOS REIS – NOUS N’ÉTIONS PAS FATIGUÉES DU COMBAT CONTRE CELLES/BELLE

A froid, on a manqué de précision sur des choses simples contre Aulnoye (défaite de Saint-Amand 25-22). Que ce soit défensivement ou offensivement. On a également failli sur des détails et on savait que ce match se jouerait sur des détails. Et qu’il fallait faire un match complet pendant 60 minutes et non 55 comme on l’a fait. On devait être patiente mais on voit que dans les cinq-dix dernières minutes, on en a manqué. On fait pas mal de tirs sur le poteau et on perd quelques ballons importants. Cela coute la victoire. Il y a eu également des soucis sur le jeu sur grand espace, qu’on n’a pas pu déployer comme à notre habitude. Contrairement à notre adversaire.

Je ne pense pas que le combat face à Celles/Belle (Saint-Amand s’est qualifié en battant 32-31 Celles/Belle, qui évolue en Ligue Butagaz Énergie) nous ait affecté. C’était même une bonne chose d’avoir eu un match de grande intensité le week-end d’avant, car cela aurait pu nous mettre en jambes pour affronter Aulnoye. Physiquement et mentalement, tout le monde était prête pour ce rendez-vous. Je peux dire que naturellement, on est toujours prête pour ce genre de match, car c’est ce type de rencontres qu’on adore jouer. Cela motive naturellement. Cette défaite n’est donc pas liée à un souci physique ou mental. On savait que cela allait être dur en face, qu’on allait prendre des coups et qu’Aulnoye mettrait de l’intensité.

ON VEUT MONTRER QU’ON A LE NIVEAU DE LA PREMIÈRE DIVISION

C’est important de prendre de l’avance sur les autres VAP (club en voie d’accession professionnelle, qui répondent à un cahier des charges de la LFH, pour pouvoir monter en LBE). Dans cette D2, il y a des pièges à éviter à l’extérieur et on vient d’en payer le prix ce week-end. Aulnoye n’est pas un VAP, mais fait partie du Top 5 des clubs de ce championnat. Il y a des équipes qui vont nous poser des problèmes et il faut prendre les matchs les uns après les autres. Sans se précipiter et se projeter trop loin. Il faut gagner les matchs les uns après les autres.

On est un groupe soudé dans l’ensemble. On s’était déjà appuyé là-dessus la saison passé, quand on a disputé les play-downs. L’équipe a été solidaire durant cette période-là. Le groupe n’a pas énormément changé à l’intersaison. La descente n’est pas due à un manque de solidarité. On a voulu garder ce même état d’esprit, tout en restant sur de la continuité. Je pense que tout le monde, au sein de ce groupe, aspire à faire du haut-niveau. On savait qu’on devait montrer un beau visage, malgré la descente l’an passé. Montrer également aux autres équipes que, si on est descendue, ce n’est que pour un point et qu’on mérite de pouvoir remonter en première division. Cela passe par une grosse saison cette année, être intraitable et montrer qu’on a le niveau de la première division.

MANUELLA DOS REIS – JE PENSE AVOIR FRANCHI UN CAP

Je pense avoir franchi un cap. La saison dernière et le passage en première division ont rehaussé mon niveau de jeu. J’ai su m’adapter au niveau d’exigence, travailler davantage et apporter un maximum à l’équipe. Cela m’a aidé à progresser, que ce soit techniquement et mentalement. En première division, l’enchaînement des matchs était plus important, avec des défaites qui nous ont obligé à nous remobiliser, apprendre de celles-ci pour ne pas réitérer les mêmes erreurs. Avancer matchs après matchs. C’est aussi ce qui m’a permis d’avancer.

La première différence entre la D1 et la D2 est sur la vitesse et l’intensité ! Au niveau du tir, les filles sont plus précises en première division, avec des impacts plus variés, ce qui demande davantage de concentration et de lecture, en relation avec la défense. Ce sont des joueuses qui ont davantage la capacité de jouer en fonction de ce que je propose et non en fonction de ce qu’elles savent faire. Cela me demande forcément une capacité d’adaptation. Si je parle de la partie offensive, qui concerne mes coéquipières, elles doivent aussi être confrontées à un défi physique plus important en D1, avec un ballon qui circule plus vite. Elles doivent elles aussi faire en sorte de réhausser leur vitesse de jeu.

JE PEUX PROGRESSER UN PEU PARTOUT

Les gardiennes qu’on va rencontrer sont plus rapides, plus fortes et ont la capacité à anticiper certains tirs. C’est un tout qui fait qu’il y a une grande différence entre la D1 et la D2. Je ne saurais dire si cette différence se gomme, car je n’ai pas assez de recul sur cette D2. Je n’y ai joué qu’une saison et même une moitié de saison à cause du Covid qui l’a stoppé en mars. On voit cependant que le haut de tableau de D2 est de plus en plus homogène, avec de moins en moins de disparités. C’est quelque chose de bien et important pour les équipes qui viennent à être promues en D1. Si l’écart est plus faible, il y a moins de risque de faire l’ascenseur. Le recrutement doit cependant être fait, s’il y a accession, pour avoir un groupe plus étoffé.

J’ai des objectifs pour la suite de ma carrière qui sont assez précis. J’ai envie de retrouver la D1 le plus rapidement possible et j’espère que j’en aurais l’occasion. Mais c’est toujours compliqué de savoir quand et comment cela se concrétise. Je joue à un poste où on est dépendant de la défense. Ma défense est solide et c’est aussi ce qui explique mon bon début de saison. Gardienne, c’est un poste à maturité tardive et je suis encore jeune. Je suis une gardienne en construction. Avec des progrès à faire à peu près tous les domaines.

MANUELLA DOS REIS – JE NE ME COMPARE PAS AUX AUTRES GARDIENNES

Il n’y a pas un domaine où j’estime être irréprochable. Ou avoir atteint 100% de mes capacités. Je dois travailler différents modes de jeu, m’appuyer sur l’adversité de la D2, pour être plus piégeuse. Je dois travailler physiquement, pour être plus explosive et avoir un style de jeu différent et être plus complète. C’est un travail constant. Je peux citer un axe d’amélioration sur le côté parade/relance. Pour apporter de la rapidité dans le jeu et permettre aux filles de se projeter vers l’avant.

Je suis beaucoup la Ligue Butagaz Énergie dès que j’en ai l’occasion. Mais je ne me compare pas aux gardiennes, car je ne pense pas que ce soit comparable. On n’évolue pas dans le même championnat et chaque gardienne possède son identité. En fonction des gardiennes, il y a toujours la possibilité de s’inspirer, pour essayer de s’approprier et tester certaines choses. Je n’ai pas la réponse parfaite sur ce qu’est une bonne gardienne, sinon je le mettrais en place aux matchs. Une bonne gardienne doit être la plus complète possible. Avoir la capacité de s’adapter et de changer de mode de jeu quand on est en difficulté. Savoir faire les arrêts au bon moment pour apporter de la stabilité à l’équipe. Qui doit avoir confiance en sa gardienne, pour se projeter.

LE NIVEAU DES GARDIENNES EST DE PLUS EN PLUS ÉLEVÉ EN FRANCE

C’est vrai que, de façon générale, le niveau des gardiennes est de plus en plus élevé ces dernières saisons. On voit de plus en plus de gardiennes qui terminent leurs matchs aux alentours de 50% d’arrêts, ce qui est une excellente stat. C’est un poste de plus en plus pris en considération, où on travaille de plus en plus et où on est mieux accompagné. Cela permet d’avoir de bonnes performances en championnat. Pour ce qui est de ma génération, les gardiennes ont été nombreuses et j’étais entourée de bonnes gardiennes. Est-ce que c’est la génération qui fait qu’on était à ce niveau-là ou est-ce le meilleur travail autour de nous ? C’est difficile de répondre à cette question-là. On remarque de très bonnes jeunes gardiennes et c’est intéressant pour la suite.

J’ai joué en équipe de France jeune, forcément que l’équipe de France A, on y pense et j’aimerais prétendre un jour à y être. Mais ce n’est pas l’objectif à court-terme. Je fais partie de la génération championne d’Europe U19 en 2017. Après avoir goûté à cette joie et j’aimerais la revivre.

J’ai encore des amies à Metz, mon club formateur. Je regarde encore leurs résultats, je suis d’assez près cette équipe.

MANUELLA DOS REIS

Avec Etienne GOURSAUD

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