Geoffroy De Coligny – Équitation
#Raimondo du Plessis #Haras de la Martinière #Saut d’obstacles #Grand Prix de Lemberg 2018
Crédit Photo Une : DR
Une histoire de famille.
L’équitation me vient de là. Mon père est fils de cavalier qui lui-même était fils de cavalier. Une transmission sur 3 générations déjà dans cette famille passionnée par les chevaux. J’ai grandi dans le haras, l’élevage de mes parents, ce qui a aussi renforcé cette passion.
Ils ne m’ont jamais poussé à en faire mon métier, mais j’ai toujours été passionné. C’était comme une évidence de reprendre le flambeau. Par contre ce fut problématique vis-à-vis de l’école, car j’ai vite eu envie d’arrêter pour me consacrer à l’équitation à temps plein.
En devenant vice-champion de France benjamin à l’âge de 12 ans, j’ai vraiment pris goût à la compétition. Ce fut un tournant pour moi, j’ai toujours été compétitif. Mais j’ai aussi toujours aimé tous les à-côtés, le choix des équipements, la technique, tous les petits détails qui entourent l’équitation.
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UN SPORT INDIVIDUEL QUI MARCHE GRÂCE AU COLLECTIF
Je porte beaucoup d’importance à mon système de travail. Je collabore avec Bertrand de Bellabre depuis maintenant deux ans. Il a beaucoup d’expérience en tant qu’entraîneur et j’aime beaucoup son analyse des chevaux. Il essaie toujours de les comprendre, d’analyser leur façon de fonctionner. J’aime sa façon de travailler, il ne prend pas le cheval pour une moto, « tourner la clé et c’est parti ». Non, il a un souci de l’analyse de chaque cheval et de ses subtilités. Il est essentiel pour moi, il me fait travailler de la bonne façon, dans une bonne dynamique et de manière réfléchie.
Je me suis entouré pour le coaching, mais tout le reste de mon équipe est très important. Le choix du maréchal*, la nutrition des chevaux, un cavalier qui travaille pour former mes chevaux à la maison. Il n’y a pas que le concours qui doit primer, si on veut avoir des performances optimales, il faut avoir une équipe avec laquelle on se comprend bien et avec laquelle on parle la même langue. Grâce à ma fiancée, cet aspect m’est largement facilité. Je prends aussi en compte mon hygiène de vie personnelle, faire du sport à côté et bien manger. C’est la recherche d’un équilibre dans toutes les composantes qui influent sur la performance.
*Spécialiste du pied et de la ferrure, il entretient le sabot, prépare et pose les ferrures courantes ainsi que celles adaptées au travail du cheval.
Mais surtout, il ne faut pas avoir peur de l’échec, de prendre des claques. C’est comme ça qu’on progresse. C’est pour ça que j’ai toujours voulu être encadré. Parce qu’en travaillant toujours tout seul, on travaille dans le vide. C’est très difficile d’avoir une exigence avec soi-même dans ce cas, de se rendre contre de ses défauts à cheval. Alors qu’un œil extérieur permet toujours de repérer les problèmes et de lever le doigt pour les corriger. Toute mon équipe est primordiale sur cet aspect-là, et me permet de ne pas dériver de la ligne conductrice établie.
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TENDRE À TROUVER UNE OSMOSE AVEC SON CHEVAL
La clé pour avoir un couple réussi avec son cheval c’est de passer du temps avec lui. Pas forcément dessus, mais à côté. J’aime beaucoup marcher avec mes chevaux en mains, pour les comprendre. J’essaie de m’adapter à chaque cheval, de comprendre les différentes facettes de leur personnalité. C’est plus facile de s’adapter au cheval plutôt que de lui demander de s’adapter à nous. Rien n’est jamais acquis, surtout avec eux. Quand on pense avoir compris, c’est qu’on n’a rien compris. On travaille avec des êtres vivants.
La problématique à gérer pour un cavalier est l’équilibre entre la soumission et le relâchement dans la relation avec son cheval. Un parcours c’est une succession d’obstacles avec des contrats de foulées* différents, des aspects visuels et physiques variés comme la couleur par exemple. C’est sûr que si on avait un parcours de 13 obstacles identiques ça serait plus facile.
*Nombre de foulées prévues entre chaque obstacle
Aujourd’hui, il faut travailler toutes ces subtilités et que le cheval nous fasse confiance. C’est impossible d’utiliser le rapport de force, il faut connaître sa monture un maximum pour développer cette alchimie qui est basée sur la confiance. Si le cheval nous fait confiance, il affrontera tous les obstacles, peu importe leurs différences. Autant prendre le cheval sur son dos sinon et faire le parcours à sa place, mais ce n’est pas possible. Avec certains, l’alchimie va être beaucoup plus naturelle que pour d’autres. C’est comme entre les gens, certains s’entendent très facilement et d’autres non. Ils ont de la personnalité et du caractère, si je sens que j’ai moins cette osmose, je n’abandonne pas et au contraire je la travaille, afin d’essayer de le comprendre pour obtenir l’équilibre entre nous et atteindre des performances.
L’ENVIE DE BRILLER AU NIVEAU INTERNATIONAL
Je suis très fier de ce que j’ai créé. Une écurie de 35 boxes remplis, une équipe bien en place, des performances avec des chevaux différents. À bientôt 28 ans, me dire que j’ai déjà tout ça me rend heureux. Mais j’aimerais être plus compétitif dans des grosses épreuves. J’ai un petit regret de ne pas avoir encore passé un cran. C’est là où je suis toujours à la recherche de ces petits détails pour aller au niveau supérieur, en quête d’améliorations.
Ma préparation mentale pour les compétitions auxquelles je participe est avant tout basée sur l’organisation. En limitant tous les imprévus et en planifiant au mieux tous les aspects pour mon cheval et moi, je peux arriver sereinement sur le concours et savoir que je serai performant. Je ne veux pas être bousculé ou pris de vitesse.
Pour la suite de l’année, j’ai un objectif en tête. Je prendrai part à la Coupe des Nations de Lisbonne si tout se passe bien le premier week-end de juin. Je suis très content de faire mon retour en équipe de France. J’espère être performant à cette échéance-là pour avoir ensuite des portes qui s’ouvrent à moi et aspirer à un niveau encore plus élevé.
GEOFFROY
avec la participation d’Adrien Tarantelli