Athlé – Ils ont marqué les années 2010 – Antoinette Nana Djimou

L’une des athlètes les plus sous-cotées au vu de son immense palmarès. Retour sur la carrière d’Antoinette Nana Djimou, toujours là le jour J.
L'une des athlètes les plus sous-cotées au vu de son immense palmarès. Retour sur la carrière d'Antoinette Nana Djimou, toujours là le jour J.
L’une des athlètes les plus sous-cotées au vu de son immense palmarès. Retour sur la carrière d’Antoinette Nana Djimou, toujours là le jour J.

L’une des athlètes les plus sous-cotées au vu de son immense palmarès. Retour sur la carrière d’Antoinette Nana Djimou, toujours là le jour J.

Crédit : DR

Antoinne Nana Djimou – Eclosion en 2009 et premier titre en 2011

Quatre titres de championne d’Europe (2 en salle et 2 en extérieur), autant que Christophe Lemaître, plus que Jimmy Vicaut ou Pascal Martinot-Lagarde. Sur la scène continentale, Antoinette Nana Djimou a été une véritable reine de l’athlétisme français. Elle se révèle en 2009, avec une médaille de bronze sur le pentathlon des championnats d’Europe en salle de Turin. Avant de réaliser d’excellents championnats du monde à Berlin, où elle vient cueillir une place de finaliste, en terminant 7e de l’heptathlon, avec un record porté à 6323 points. Ce top 8 au plus haut-niveau mondial est une sacrée performance pour la jeune femme de 24 ans. Sa carrière est bien lancée. Même si elle ne fait pas partie de la razzia des Bleus, lors des Europe de Barcelone, en 2010.

C’est chez elle, à Bercy, qu’Antoinette Nana Djimou va se parer d’or, pour la première fois. Au terme d’un magnifique pentathlon, elle s’offre le titre de championne d’Europe, et améliore le record de France de la spécialité, en le portant à 4723 points. Un record de France qui tient toujours, mais qu’elle partage désormais avec la prometteuse Solène Ndama, qui a fait le même total, lors de sa médaille d’argent des Europe de Glasgow en 2019. L’été suivant, elle se hisse de nouveau dans le top 8 d’un championnat du monde, avec un rang de gagné à Daegu, 6e (6309 points). Auparavant, elle portait son record à 6409 points à Gotzis, dans l’un des meetings d’épreuves combinés les plus réputés au monde.

Une faste année 2012

L’année 2012 sera l’année la plus faste de sa carrière. Tout d’abord, elle obtient sa première médaille d’or continentale en plein air, en dominant l’heptathlon d’Helsinki et battant son record personnel, pour l’amener à 6544 points. Un record qu’elle va encore améliorer quelques semaines plus tard, lors des Jeux Olympiques de Londres. Pas de médailles certes, mais encore une place gagnée sur le plan mondial, en terminant 5e, avec 6576 points, ce qui est toujours la 3e performance française de tous les temps, derrière la mythique Eunice Barber (6889 points) et Chantal Beaugeant (6702 points). Avec des performances qui s’approchent de spécialistes, dans certaines épreuves comme le 100 m haies (12”96) et le javelot (55,87m).

Antoinette Nana-Djimou, reine d’Europe en 2013 et 2014

Si, au niveau mondial, la marche est trop haute pour Antoinette Nana Djimou, sur le plan européen, tout continue à se passer merveilleusement bien. Elle obtient pour la troisième fois l’or européen lors des championnats d’Europe en salle de Göteborg, où les larmes de Renaud Lavillenie sont encore ancrées. Une médaille au terme d’un gros combat avec Yana Maksimava. Qu’elle devance pour 8 petits points (l’équivalent de même pas 1 cm sur le saut en hauteur). Mais elle connaît la première petite déception de sa carrière l’été. Pour la première fois, elle faisait partie des vraies candidates à la médaille d’un championnat du monde. Elle ne terminera que 8e, certes sa 4e place de finaliste consécutive, mais avec “seulement” 6326 points. Le bronze se jouait a 6477 points (Dafne Schippers) et l’or à 6586 points (Hanna Melnychenko)… Soit seulement 10 points de plus que le record de la Française.

Elle se rattrape cependant l’année suivant, en ajoutant la 4e (et dernière médaille d’or) de sa carrière sur l’heptathlon, lors des championnats d’Europe de Zurich, qui resteront historique pour l’athlétisme Français. Avec un nouveau gros total de 6551 points (qui peuvent définitivement lui laisser des regrets sur les mondiaux de Moscou. Quatre médailles d’or, un sacré bilan pour une athlète qui peut glaner qu’une médaille par grande compétitions, contrairement aux sprinters. Qui témoignent aussi de son incroyable régularité.

L’émergence d’une nouvelle génération et fin de carrière

Avec Nafissatou Thiam et Katarina Johnson Thompson, une nouvelle génération arrive au niveau européen et capable de prendre les plus belles médailles mondiales. La Belge sera championne olympique de Rio, en 2016, mais aussi cette année à Tokyo, avec également un titre de championne du monde en 2017. La Britannique sera elle championne du monde 2019 à Doha. De la forte concurrence pour Antoinette Nana Djimou, qui, elle, commence malheureusement à décliner. Cependant, elle parvient à décrocher une nouvelle médaille européenne, sa dernière, avec l’argent à Amsterdam, avec 6458 points. Mais, pour la première fois depuis 2007, elle ne termine pas dans le top 8 d’une compétition mondiale en plein air, seulement 11e des Jeux, malgré un beau total de 6383 points.

C’est le déclin qui s’ensuit. Seulement 16e des Mondiaux de Londres de 2017, avec 6064 points. Ce sera sa dernière grande compétition en plein air. Elle continuera encore jusqu’à cette année. Où elle terminera sa carrière lors des championnats de France Elite d’Angers, où elle a été acclamée avec vigueur par la foule, avant de s’élancer sur son 800 m. Ne pouvant retenir ses larmes, Antoinette Nana Djimou a pu mesurer sa côte d’amour auprès du public français. Elle garde l’image d’une athlète solide, toujours présente aux grands rendez-vous. A qui il n’a manqué qu’une grande médaille mondiale pour magnifier une carrière remarquable.

Désormais, on attend la relève. Elle arrive assez vite, avec une Solène Ndama déjà médaillée sur le plan international, une Léonie Cambours qui affole les compteurs. Où encore une Célia Perron finaliste européenne. Ou pourquoi pas une Esther Turpin.

Etienne GOURSAUD

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