Rugby – La Rochelle Leinster notes de l’exploit monumental (32-23)

Face à un géant du rugby européen, le Leinster, le Stade Rochelais s’est imposé brillamment et s’est offert une place en finale de Coupe d’Europe. La Rochelle Leinster notes.
Stade Rochelais

Il n’y avait rien de plus clair avant cette rencontre, La Rochelle était l’équipe française la plus à même de faire tomber le Leinster, en tant qu’équipe la plus irlandaise de l’Hexagone. Mais qu’est-ce que c’était beau, même après un premier quart d’heure souffrant et difficile, de voir les Maritimes faire reculer les Irlandais sur les ballons portés, les mêlées, les contacts ! La rencontre fut très serrée pendant une petite heure, mais les hommes de Jono Gibbes et Ronan O’Gara, là aussi deux fins connaisseurs de leur adversaire du jour, ont su faire la différence face à des joueurs en bleu harassés et acculés. Deux essais en fin de match ont douché les espoirs des quadruple champions d’Europe. Ce sont les petits poucets rochelais qui rejoignent Toulouse en finale ! La Rochelle Leinster notes.

La Rochelle Leinster notes : Bourgarit a croqué le Leinster

Reda Wardi (7,5/10) : Pénalisé sur la première séquence défensive des Maritimes, sur laquelle il ne s’est pas sorti d’un plaquage. Il a énormément plaqué, a ensuite un peu plus hésité à venir gratter, faisant face aux rudes déblayages irlandais. Très solide en mêlée fermée face à Tadhg Furlong, réputé pour être un des meilleurs droitiers du monde, et d’ailleurs auteur du premier essai de la rencontre.

Pierre Bourgarit (9/10) : Pénalité entrée sur le côté d’un ballon porté, quand les siens sont sous pression(6e). Il a manqué un lancer en première période, qui a rendu le ballon aux Irlandais. Ce sont ses rares actions négatives : il a en effet énormément apporté ballon en main, en sortant des superbes ballons portés rochelais. On l’a vu parfaitement sur ses appuis pour gratter un ballon dans ses 22 mètres (30e). Phénoménal à la sortie des ballons portés où il a grappillé de gros mètres. Un nouveau fabuleux grattage (62e) sur une relance irlandaise, alors qu’il avait manqué son tout premier lancer auparavant.

Uini Atonio (8/10) : Il a inquiété tous les supporters rochelais lorsqu’il était au sol après un quart d’heure de jeu, mais il en faut beaucoup plus pour assommer l’emblématique pilier du Stade Rochelais, qu’on a vu percuter à de nombreuses reprises sur des séquences de pick and go, toujours pour avancer. En défense, il a aussi beaucoup plaqué, en essayant de mettre à chaque fois le plus rapidement possible au sol et de casser le rythme. Lui aussi extrêmement précieux en mêlée fermée, face à Healy.

Romain Sazy (7,5/10) : Le capitaine rochelais a encaissé les coups, notamment en début de match, quand les siens ont lutté de longues minutes durant devant leur ligne d’en-but, souvent sanctionnés et finalement percés par Furlong. Il a apporté son soutien en défense avec ses plaquages, mais aussi avec ses nombreux soutiens offensifs, pour déblayer et libérer plus rapidement. Perturbé une fois l’heure passée sur les réceptions

Skelton, Alldritt, Vito, les cadres ont excellé

Will Skelton (10/10) : Sa grosse puissance a apporté dès le début de la rencontre, avec d’abord son apport sur les séquences défensives (grosse pression sur le demi de mêlée McGrath) puis en attaque, avec des percussions intéressantes et toujours positives. Pénalisé pour un grattage illicite (20e) sur ses 40 mètres. Il a énormément apporté sur les ballons portés qui ont toujours progressé, et aussi sur la défense de ceux du Leinster, mis au sol dans la règle. Nouvelle énorme percussion dans l’axe (55e) face à plusieurs défenseurs. Après l’heure, il a été encore plus dévastateur, demandant sans cesser le ballon pour avancer avec encore du monde sur le porte bagage. Comme un symbole, c’est lui qui va chercher le ballon des mains de Bosch sur le ballon porté pour aller enfoncer la défense et aplatir en terre promise, à l’Irlandaise.  

Grégory Alldritt (8/10) : Toujours très solide défensivement, il s’est rarement troué. Kerr-Barlow l’a régulièrement cherché soit pour mettre à l’abri son camp et trouver un meilleur angle pour dégager au pied, soit pour mettre de l’avancée dans le jeu, avec ses prises de balle puissantes. Même lorsqu’il arrive avec peu de vitesse, il parvient à progresser et casser la ligne du Leinster, pourtant redoutable. Très solide sur un lancer où Conan lui a contesté le ballon (44e). Toujours en puissance, c’est lui qui libère tout un peuple avec un essai (67e), bien aidé par la surpuissance de Skelton a ses côtés.

Wiaan Liebenberg (7/10) : Après un début de match où il a été précieux pour défendre la ligne et avec de très nombreux plaquages, il a écopé d’un carton jaune (8e) pour avoir été en position de hors-jeu, et surtout pour une succession de fautes. Dès son retour, le sud-africain s’est remis au travail, avec toujours autant de plaquages. Il est sorti après une soixantaine de minutes après une partie où il a ferraillé, comme d’habitude.

Victor Vito (8,5/10) : Le néo-zélandais a touché quelques ballons dans son camp en milieu de première mi-temps, lorsque les Rochelais récupéraient un peu la possession. Pénalisé pour n’avoir pas libéré son ballon au sol face au contest de Furlong alors qu’il s’était un peu isolé sur son aile, il a récupéré à son tour un ballon dans les mains du Leinster sur un contest, chose rare face au géant irlandais. Seul face à la pression irlandaise, il commet un en-avant aérien qui aurait pu être très dangereux (42e) d’entrée de seconde période. Dans la dernière demi-heure, il n’a cessé de plaquer et il a mis la pression partout, comme sur une transversale de West (73e) où il est allé contester le ballon.   

La Rochelle Leinster notes : Une charnière au plus que parfait

Tawera Kerr-Barlow (9/10) : Il a bien su récupérer une situation mal embarquée sur le coup d’envoi avec la mini-bévue de Leyds. Sur le premier lancement de jeu, il progresse d’une dizaine de mètres, et met les siens dans l’avancée. Très propre sur ses coups de pied de dégagement en touche qui permettaient de bien sortir du camp. D’excellents lancements sur les mouvements offensifs rochelais, avec du rythme et presque uniquement des bons choix. Il a aussi énormément défendu. En deuxième mi-temps, il a continué dans la même lignée, avec une présence de tous les instants en attaque.  

Ihaia West (8,5/10) : Alors qu’il est peut-être plus expressif dans son jeu à l’accoutumée, le joueur du Pacifique a été très sobre dans ses décisions, mais aussi et surtout assez chirurgical. Il a planté un drop en position idéale, n’a pas tremblé sur les tirs au but, et a distillé des transversales au pied propres et au bon moment, même si elles n’ont pas fait mouche. Un échec au pied, mais on ne lui en voudra pas, sur la ligne médiane. Jusqu’au bout, il a joué juste et a inscrit 22 points grâce à sa propreté, à la Johnny Sexton.

Raymond Rhule (7/10) : Après avoir manqué un plaquage en tout début de rencontre, le sud-africain est monté en puissance défensivement avec des retours très précieux sur les extérieurs, notamment sur Ringrose. Il a parfois dézoné quand les Rochelais avaient le ballon, pour se proposer, car les jaune et noir ont un peu plus usé des mouvements et des décalages sur les extérieurs. Alors qu’on l’avait moins vu en fin de match, il aurait pu inscrire un troisième essai s’il avait récupéré la passe de Vito (79e).   

Levani Botia (7,5/10) : Comme depuis plusieurs semaines, on l’a surtout vu à l’ouvrage d’un point de vue défensif, avec entre autres une cartouche savoureuse sur Garry Ringrose, parfaitement dans le tempo. Il a essayé de gratter des ballons au sol, un rôle sur lequel il a été pénalisé en début de rencontre. Sa seule percussion lancé du premier acte est parfaite et il obtient une pénalité dans la foulée (32e). Encore servi comme un tracteur, il a été arrêté difficilement. Spectaculairement blessé, il a cédé sa place avant la dernière demi-heure.  

La Rochelle Leinster notes : Leyds peu trouvé, mais participe aussi à la fête

Geoffrey Doumayrou (8/10) : Beaucoup d’engagement, comme à son habitude, pour le centre international, que ce soit d’un point de vue défensif qu’offensif. Il a été impeccable au plaquage, dur sur l’homme, notamment sur Ross Byrne et face à son vis-à-vis Robbie Henshaw qui n’a pas eu beaucoup de champ. Ballon en main, il a surtout distribué vers les ailes. Il a également récupéré des ballons aériens, solidement. Pénalisé dans son camp pour un plaquage sans ballon (52e).   

Dillyn Leyds (7/10) : Les jambes ont un peu tremblé sur la réception du coup d’envoi de Ross Byrne, et il manque de peu de commettre un en-avant (1e). Perturbé à nouveau sur un renvoi peu après (17e) où il a encore mis les siens sous pression. Dans un match où il n’a pas eu autant d’opportunités offensives qu’en championnat notamment, il a beaucoup aidé les siens, également en défense, où il sauve le Stade Rochelais sur une longue séquence d’attaque du Leinster (70e).

Brice Dulin (7,5/10) : Superbe relance depuis son camp après un ballon récupéré par les Maritimes (34e), avec un petit coup de pied par-dessus le premier rideau qu’il a réceptionné, avant que La Rochelle ne mette la pression sur les 22 mètres du Leinster dans une séquence impressionnante. A plusieurs reprises, c’est lui qui a du dégager son camp au pied, de manière plutôt propre, surtout face à la pression des défenseurs. Il a poursuivi ses relances et ses apports tout au long de la partie.

Le banc (7/10) : Qui aurait cru qu’Arthur Joly entrerait avec le maillot du Stade Rochelais en position d’éliminer un club légendaire du rugby européen, le Leinster ? Le droitier est entré avec plein d’énergie, comme Dany Priso, pour continuer l’abattage de ceux qui les ont précédés. Bosch n’a pas eu beaucoup de temps de jeu derrière un Bourgarit monstrueux. Lavault et Gourdon ont également avancé et fait progresser les ballons portés. Pierre Aguillon a montré sa puissance en remplacement de Botia, avec de gros plaquages. Plisson et Retière sont entrés en fin de match pour que tout le monde profite. 

Mathéo RONDEAU

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