Pauline Ranvier : “Beaucoup d’organisation pour concilier études et sport”

Pauline Ranvier, escrimeuse de 27 ans et spécialiste du fleuret, a mené de front études et sport de haut-niveau. Elle évoque aussi ses objectifs olympiques.
Pauline Ranvier en quête d'or à Tokyo
Pauline Ranvier en quête d’or à Tokyo

Pauline Ranvier, escrimeuse de 27 ans et spécialiste du fleuret, a mené de front études et sport de haut-niveau. Elle a passé une licence en STAPS à l’INSEP, avant d’obtenir un Master of Business Administration à la Sports Management School. Ce qui ne l’a pas empêché de garnir un palmarès déjà riche, avec 4 médailles, lors des championnats du monde, dont l’argent individuelle en 2019, ainsi que 4 médailles européennes. Son rêve, désormais, c’est d’aller chercher l’or cet été lors des Jeux de Tokyo. Son parcours est aussi celui de nombreux sportifs qui concilient avec réussite étude et sport, en voulant casser le cliché de : “Choisis le sport où les études”. Découvrez le parcours inspirant de Pauline Ranvier.

Crédit : Fédération Française d’Escrime

PAULINE RANVIER – ON NE M’A JAMAIS FAIT DE RÉFLEXIONS NÉGATIVES SUR MON DOUBLE CURSUS

Je suis dans une école de management du sport. En tant que sportive de haut-niveau, cela me permet d’allier ma pratique au double projet. J’ai pu bénéficier d’un emploi du temps aménagé pour pouvoir m’entraîner et faire mes études correctement. Concilier les études et le sport de haut niveau, cela demande beaucoup d’organisation, pour essayer d’allier au mieux les deux, pour passer les examens en temps et en heure, tout en étant capable de communiquer, que ce soit avec les entraîneurs et l’école, pour anticiper les choses. Pour pouvoir s’adapter du mieux possible. Mes études sont terminées désormais. Je peux me consacrer à 100% à l’escrime, avec pour optique la préparation pour les Jeux de Tokyo.

J’ai fait mes études de STAPS à l’INSEP. Alors on a bénéficié de superbes structures, avec des cours aménagés pour pouvoir optimiser les études et le sport. On avait 2 heures. le matin, pour nos cours, puis deux heures d’entraînement. C’était top ! Nous avons eu de la chance. J’ai pu fréquenter d’autres sportifs de haut niveau qui font des études, car les études sont assez variées. On essaie au mieux de pouvoir allier études et sport. Même si j’en avais aucun dans mon cursus. Alors j’ai eu la chance qu’on ne me fasse jamais la réflexion : “Choisis entre le sport et les études” et j’ai pu mener les deux de front. On m’a souvent fait une blague, mais jamais de façon négative. Quand on a un projet qui peut nous permettre d’ allier les deux, on ne nous demande pas de choisir. L’école respecte aussi les choix de chacun.

JE VEUX RESTER DANS LE SPORT APRÈS MA CARRIÈRE

Malgré tout, je pense que le système scolaire français peut s’améliorer. En France, il y a encore des choses à faire pour aider davantage les jeunes à leur montrer qu’un double projet est possible et qu’on peut concilier études et sport de haut niveau. C’est même presque obligatoire, pour pouvoir continuer l’entraînement. Car, en escrime, cela reste difficile de gagner sa vie correctement !

Honnêtement, je n’ai pas encore trop réfléchi à ma reconversion à la suite de ma carrière. Mais je sais que j’aimerais travailler dans le sport et en particulier dans le management sportif. Voire dans la communication, car j’ai commencé à faire des vidéos et c’est quelque chose qui me plaît bien. Je veux rester dans le sport, car c’est clairement ma passion et j’ai envie de développer mon avenir comme je le veux.

PAULINE RANVIER – CHACUN A UNE MANIÈRE DIFFÉRENTE DE VIVRE L’APRÈS CARRIERE

Anticiper la fin de carrière, je pense que cela permet d’atténuer le choc de celle-ci. Avoir un projet solide sur lequel se reposer quand on arrête et éviter de trop ressasser la carrière sportive. Après, chacun vit la fin de carrière de manière différente. Certains ont beaucoup de mal et d’autres le vivent très bien. Cela dépend de chacun et c’est un peu comme la retraite normale (rires). Mais avoir un projet construit peut aider à la fin de carrière sportive.

L’escrime est un sport qui demande beaucoup d’expérience. Comme on a pu continuer à s’entraîner physiquement, on peut continuer également à apprendre de nouvelles choses techniquement et tactiquement. C’est un sport qui nécessite de la maturité. Je pense avoir progressé sur tous les plans, technique, physique et tactique et même sur le plan mental. J’essaye de continuer de progresser au fil du temps.

A TOKYO POUR TENTER DE REMPORTER L’OR

Je vais à Tokyo pour tenter de remporter l’or. Je ne sais pas si les mondiaux ont fait office de déclic, il y avait déjà eu des médailles. Disons que je me suis prouvé à moi-même que je pouvais battre les meilleurs. Et il faudra battre les meilleures pour être championne olympique. Des déclics, il y en a tous les jours et les Jeux sont un peu la compétition d’un jour, où tout peut se passer. L’important sera d’être présent le jour J. J’aborde vraiment la compétition naturellement, en prenant les choses comme elles viennent. Le but c’est d’être performante là-bas. On s’adaptera aux conditions, comme on le fait depuis un an et demi.

Forcément, ces JO seront un peu spéciaux, dans la mesure où on ne sait pas encore s’il y aura du public ou non. Après, je ne peux pas dire que cela perturbe ma préparation. Contrairement au premier confinement, j’ai la possibilité de m’entraîner comme je le veux. C’est quelque chose d’assez positif. Je peux me préparer de façon optimale pour les Jeux, j’ai pu continuer à progresser cette dernière année. C’est un rêve pour tout sportif. Mais, effectivement, on peut regretter l’absence de matchs pour se préparer. On est seul et c’est difficile de mesurer ses progrès. Cela dit, nous avons fait des compétitions interne, on s’adapte, on a eu une compétition pour se jauger. De toute manière, tout le monde est dans le même cas. On n’a pas trop le choix et il faut faire avec.

PAULINE RANVIER

Avec Etienne GOURSAUD

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