Tous les lundi, l’Humeur de Sans Filtre revient sur un ou plusieurs faits d’actualité. Aujourd’hui, le retour du traditionnel Tournoi des VI Nations.
Début février 2020, nous étions bien loin de nous imaginer le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, le manque d’émotions positives, l’éloignement avec les proches, la reconversion des cotons-tiges, la vie comme Zorro, mais avec le masque sous les yeux, et sans l’épée, et la cape. Bien heureusement, comme il y a un an, avant que le Covid-19 n’obscurcisse le paysage, il y a le Tournoi des VI Nations, dont l’édition 2021 a démarré samedi. Habituel temps des réjouissances, rassemblant des milliers de supporters dans les rues de Cardiff, Dublin ou Paris pour regarder du rugby, en buvant un peu le plus souvent, le Tournoi s’est transformé en phare éclairant une sombre période faite de couvre-feu et de huis-clos sportifs.
Un Tournoi sans public donc, mais avec une Equipe de France qui gagne et un XV de la Rose qui chute à Twickenham dans la même journée, histoire de rappeler que tout ne tourne pas rond quand même. Le monde du rugby n’a cependant pas oublié son coté avant-gardiste. Nous ne serons donc pas surpris de la bonne idée des instances rugbystiques que de célébrer les hymnes avec 1,50m de distance entre chaque joueur, quelques minutes avant mêlées, ballons portés ou autres déblayages à l’épaule dans la tronche (même avec un masque ou du gel hydroalcoolique, Peter O’Mahony aurait pris un carton rouge).
“On ne va pas y passer la journée non plus”
Mais ce que nous retiendrons de ce premier week-end de février reste le solide succès du XV de France, qui a passé cinquante points à une toujours pâlotte équipe d’Italie. Avec deux essais et quatre passes décisives au compteur, Antoine Dupont fut encore magistral, en mode super étoile dans Mario. Bien plus qu’un simple facteur X, super Dupont est omniprésent et débloque chacune des rencontres auxquelles il participe, dans n’importe quelle situation. Surnommé le Ministre de l’Intérieur pour son appétence à toujours suivre l’action et se trouver en soutien du porteur, le numéro neuf toulousain peut ambitionner bien mieux. Encore quelques festivals de cannes, des éclairs de génie et l’Elysée lui tend les bras pour 2022. « On ne va pas y passer la journée non plus ».
C’était moins la joie à Londres, où l’Angleterre chuta pour la première fois contre l’Ecosse depuis 1983. Un choc dans le monde du rugby. Rien de tout cela si vous lisez Sans Filtre depuis quelques mois. Le XV de la Rose s’est éteint un soir japonais à Yokohama, splendide tombeur des All Blacks en demies du Mondial 2019. Depuis, plus rien. Eddie Jones dit maîtriser la situation, mais le plan de jeu de ses talentueux joueurs est confiné depuis plusieurs mois, sans idée et cadenassé par l’utilisation intempestive du jeu au pied. La Rose a perdu quelques pétales, la royal navy de Jones subit quelques tempêtes. Au bout, loin, un autre phare, éblouissant Farrell et les siens, c’est la Coupe du monde 2023.
Mathéo RONDEAU