Accrochez vous ! Si le Tour 2020 a été reporté à septembre, nous vous offrons un Tour de France à la mode Sans Filtre, avec NOTRE parcours et NOTRE scénario !
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Deuxième journée de repos, dans l’Est de la France, pour un peloton fatigué mais aussi tourné vers une dernière semaine riche en montagne dans les Alpes. En ligne de mire, le dernier chrono et les trois dernières étapes alpestres qui verront sans doute le classement général chamboulé. Le peloton repart de Besançon, avec une probable arrivée massive à Bourg-en-Bresse, la dernière avant les Champs-Elysées. Trois courageux tentent de braver l’interdit et s’enfuient provisoirement : Connor Swift, Marco Marcato et Jérôme Cousin. Le trio est rapidement pris en charge par les équipes de sprinteurs, qui contrôlent en vue de l’arrivée dans l’Ain. Cette petite échappée permet néanmoins une belle bataille pour les points du maillot vert, les principaux sprinteurs s’écharpant pour la quatrième position. Matteo Trentin la décroche, devant Peter Sagan, Giacomo Nizzolo et Michael Matthews.
Les trois fuyards sont vite repris, sous l’arche des 15 derniers kilomètres. Les trains se mettent en position, mais on sent que pour certains, cette brusque accélération fait mal aux jambes. De nombreux coureurs sont distancés, aucun favori pour autant. Sous la flamme rouge, les Lotto-Soudal mènent la danse, mais Sagan, Viviani ou Bennett sont bien placés. C’est ce dernier qui lance, mais qui se rassoit directement sur la selle, comme collé à la route. Dans sa roue, deux costauds, bien cachés jusqu’à présent, Alexander Kristoff et Wout Van Aert. Ce sont ces deux qui se tirent la bourre en Bresse, avec le maillot vert Peter Sagan. Alors que le Norvégien n’a plus de jus à 40m de la ligne, c’est le champion du monde de cyclo-cross qui lève les bras et signe sa troisième victoire en carrière sur les routes du Tour de France !
Wout Van Aert (Jumbo-Visma, vainqueur de l’étape) : “J’ai connu des jours difficile après la perte du maillot. La pression tait retombée et j’ai eu un vrai trou. Mais j’ai réussi à me remettre en selle pour la suite de ce tour. Je sentais que ma formé s’améliorait. Je gagne ma 2e victoire. C’est toujours particulier de gagner !”
Alexander Kristoff (UAE, 2e de l’étape) : “Frustrant, comme je le suis depuis le début du Tour. Il ne me manque pas grand chose pour faire mieux et aller gagner cet étape. Je vais retenter, mais les opportunités sont minces”.
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Pour la première fois depuis quelques éditions, la Grande Boucle renoue avec un contre-la-montre sur des routes vallonnées. En effet, les coureurs devront franchir la roulante mais coriace côte de Viry (8km à 5%) en milieu de parcours. Il l’avait annoncé lors du dévoilement du parcours et en l’occurrence de ce chrono, Victor Campenaerts visera la gagne. Et le Belge fait souvent ce qu’il dit. Le coureur NTT prend la tête de la course et ne la lâche pas, malgré les passages de Thomas De Gendt ou Jonathan Castroviejo qui s’approcheront de lui sans le devancer. La victoire lui semble promise, d’autant que les favoris Tom Dumoulin ou Chris Froome se cassent les dents sur son temps. Le seul qui peut encore le battre se nomme Primoz Roglic, mais le maillot jaune termine à 26 secondes, en troisième position.
Le slovène est malgré tout l’homme du général le mieux placé. Voici les temps respectifs qu’il a repris à ses concurrents : 9’’ sur Dumoulin, 11’’ sur Froome, 13’’ sur Thomas, 20’’ sur Pogacar, 35’’ sur Higuita, 40’’ sur Bernal et Pinot. Quelques petites secondes qui pourraient avoir leur importance dans le futur. Le seul changement d’importance au général est la deuxième position que Tom Dumoulin a récupéré au dépends de Thibaut Pinot.
Victor Campenaerts (NTT, vainqueur du chrono) : “Ce chrono me rappelle celui du Giro vers San Marin, où je tombe et je loupe la victoire de peu. Cette fois-ci, tout s’est déroulé à merveille. J’étais vraiment en grande forme aujourd’hui. C’est ma première victoire sur le Tour. C’est un sentiment indescriptible. C’est aussi une superbe journée pour notre équipe”.
Primoz Roglic (Jumbo-Visma, 3e de l’étape et leader du général) : “C’est une bonne journée, j’ai réussi à prendre du temps sur mes concurrents. A partir de là le travail est effectué. Mais le plus dur arrive avec cet enchaînement de trois étapes difficiles. J’en ai conscience, le Tour va se jouer là”.
Egan Bernal (Ineos) : “Je ne suis pas inquiet. En soi mes deux chronos sont meilleurs que celui du Tour 2019. Un tour que j’ai remporté. Il reste trois étapes de montagne et je suis sur mon terrain. Comptez sur moi pour attaquer et tenter des choses dans les jours à venir”.
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Il y aura les paysages, certes. Ceux du Lac d’Annecy, des massifs des Bornes, des Aravis ou du Beaufortain. Mais il y aura surtout, pour les coureurs, une nouvelle journée de la plus haute importance en vue du général, la première du triptyque alpestre. Avec 3800m de dénivelé positif au départ de Bellegarde-sur-Valserine et en direction de Beaufort, la tension est de mise dans les motor-homes des grandes écuries du peloton. Pourtant, le début d’étape se déroule dans une atmosphère calme et posée. Après trois départs d’échappée compromis, le bon coup parvient à prendre la fuite au bout de 25 kilomètres de lutte. Dix-huit coureurs avec des objectifs différents : Peter Sagan, Sonny Colbrelli et Matteo Trentin se battront pour les points du maillot vert, le sprint intermédiaire étant placé avant les quatre cols du jour. C’est le coureur Bahrain-McLaren qui prend les 20pts, devant son compatriote Trentin et Peter Sagan. En leur compagnie, des hommes aux ambitions victorieuses : Jesus Herrada/Guillaume Martin, Kämna, Jungels, De la Cruz, Meintjes, Ion Izagirre, Pauwels/Geschke, Bilbao, Latour, Schönberger, Sicard/Taaramae et le maillot à pois Sam Oomen.
Le groupe reste compacte lors des deux premières ascensions, les cols de la Forclaz de Montmin (7,2km à 6,4%) et de l’Arpettaz (14km à 7,6%) et prend une avance certaine sur le peloton (+5’40’’) emmené par les équipes Jumbo-Visma et INEOS. Aux sommets, la lutte fait rage entre Oomen, Bilbao et Pauwels, candidats au titre de meilleur grimpeur sur ce Tour. Dans le troisième col du jour, celui de la Forclaz de Queige (5,6km à 7,4%), le groupe se sépare en deux parties. Celle des piégés, avec les sprinteurs et Meintjes et Oomen entre autres, passe au sommet avec une petite minute de débours sur la bonne échappée. On y retrouve Jungels, De la Cruz, Latour, Geschke et Taaramae, et le duo Cofidis ! Dans la descente et jusqu’au pied de la montée de Bisanne (12km à 8,3%), Jesus Herrada se sacrifie pour Guillaume Martin. Après une attaque sans réussite de Bob Jungels, c’est Martin qui s’enfuit, seulement suivi par le Luxembourgeois, David De la Cruz et Rein Taaramae. A 3 kilomètres du sommet, l’Espagnol attaque, ce qui provoque le craquage de l’Estonien, tandis que les deux autres résistent.
Quelques hectomètres plus loin, c’est le grimpeur tricolore qui plante une banderille fatale à ses compères. A la bascule au sommet de Bisanne, Guillaume Martin possède 20’’ d’avance sur le duo Jungels/De la Cruz et 40’’ sur Latour/Taaramae/Geschke. Il lui reste dix-sept kilomètres de descente à bien négocier pour lever les bras pour la première fois de sa jeune carrière sur le Tour. Malgré l’attaque de Bob Jungels, l’écart reste suffisant pour qu’il s’offre quelques secondes de bonheur avant la ligne en compagnie des milliers de personnes venues l’acclamer à Beaufort. Le temps s’est arrêté dans le département de la Savoie. Pas pour le peloton, qui lui a vécu de grands chamboulements dans l’ultime col de l’étape. Ils sont 60 en son sein au pied de Bisanne, lorsque l’équipe Bahrain-McLaren se porte en tête. Dylan Teuns, Damiano Caruso puis Wout Poels accélèrent avec vigueur le rythme du groupe maillot jaune, qui ne compte plus que vingt unités à 6 bornes du sommet. C’est le moment que décide Mikel Landa pour s’enfuir de celui-ci, Emanuel Buchmann dans sa roue.
Pour Bardet, Valverde, Schachmann, D.Martin, Richie Porte et Geraint Thomas, ça roule trop vite. Idem quelques hectomètres plus loin pour Zakarin, Kruijswijk et Christopher Froome ! Le britannique, qui n’avait jamais encore montré de réels signes de faiblesse, n’avance plus avec les meilleurs. A 3km de la bascule, le duo Landa/Buchmann compte 20’’ sur le maillot jaune, 50’’ sur le groupe Froome et 1’15’’ sur celui de Valverde. Un peu plus loin, ce sont Higuita et Lopez qui craquent et lâchent prise. Alors que les deux plus costauds filent vers Beaufort avec une trentaine de secondes d’avance, Adam Yates et Bauke Mollema sont distancés par le rythme de Primoz Roglic.
Sur la ligne d’arrivée, la bonne opération est bien sûr pour Mikel Landa et Emanuel Buchmann, qui reprennent 41’’ à Roglic, Pinot, Dumoulin, Pogacar, Quintana et Bernal, 1’12’’ à Yates/Mollema, 1’56’’ à Higuita/Lopez, près de 3’ au groupe Froome et environ 5’ à Valverde et ses compères. Voilà le premier coup de tonnerre dans cette fin de Tour de France, en attendant deux étapes de montagne au scénario loin d’être écrit.
Guillaume Martin (Cofidis, vainqueur de l’étape) : “Je n’y crois pas. Je fais le forcing dans le final de Bisanne. Quand j’ai vu que personne ne suivait je me suis jeté à corps perdu dans cette pente. J’ai fait la descente à fond, il fallait prendre des risques pour ne pas voir les autres revenir. C’est le plus grand succès de ma carrière et je me rapproche du Top 10. Je me sens en forme, on va voir comment je récupère demain, mais je vais essayer de grapiller des places. De toute manière je n’ai rien à perdre”.
Tom Dumoulin (Jumbo-Visma, 2e du général) : “C’est une belle journée pour notre équipe. Certains concurrents ont perdu du temps et nous sommes au deux premières place au général. C’est un arc à deux flèches. Il ne faut pas commettre d’imprudences et bien gérer cette fin de Tour”.
Tajej Pogacar (UAE, maillot blanc) : “Je suis dans une position idéale dans le classement du meilleur jeune. Mais je suis ambitieux et je vise le podium. Il faudra attaquer pour mettre mes concurrents dans le rouge. Je suis confiant en mes possibilités”.
Classement général | Classement par points | ||||
1 | Primoz Roglic | 1 | Peter Sagan | 322 | |
2 | Tom Dumoulin | +1’18” | 2 | Caleb Ewan | 258 |
3 | Thibaut Pinot | +1’26” | 3 | Sam Bennett | 237 |
4 | Tadej Pogacar | +1’30” | 4 | Matteo Trentin | 196 |
5 | Egan Bernal | +3’00” | Meilleur grimpeur | ||
6 | Nairo Quintana | +3’01” | 1 | Sam Oomen | 82 |
7 | Mikel Landa | +3’03” | 2 | Pello Bilbao | 78 |
8 | Emanuel Buchmann | +3’13” | 3 | Serge Pauwels | 53 |
9 | Chris Froome | +4’10” | 4 | Toms Skujins | 50 |
10 | Bauke Mollema | +4’36” | Meilleur jeune | ||
11 | Sergio Higuita | +5’02” | 1 | Tadej Pogacar | |
12 | Miguel Angel Lopez | +6’33” | 2 | Egan Bernal | +1’30” |
13 | Guillaume Martin | +6’50” | 3 | Sergio Higuita | +3’32” |
14 | Adam Yates | +7’00” | 4 | Enric Mas | +7’47” |
Mathéo RONDEAU et Etienne GOURSAUD