NATHAN “HEROZIA” GIL : PROFESSION PRO GAMER FIFA

Nathan “Herozia” Gil, joueur pro de Fifa, vient de rejoindre la Team Millenium après une excellente saison qui l’aura vue remporter l’Orange E-Ligue 1 20017. Il nous fait découvrir son parcours dans le monde vidéo ludique et ses objectifs élevés pour cette année en commençant par le prochain tournoi international FUT Champions qui se déroule à Barcelone ce week-end.
Herozia
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Les athlètes sont souvent imperméables à toute communication avant que la compétition ne soit terminée. La rubrique « Dans la peau » permet à un sportif de partager avec vous ces moments secrets et déterminants qui forgent la réussite de leurs projets.

Nathan “Herozia” Gil, joueur pro de Fifa, vient de rejoindre la Team Millenium après une excellente saison qui l’aura vue remporter l’Orange E-Ligue 1 2017. Il nous fait découvrir son parcours dans le monde vidéo ludique et ses objectifs élevés pour cette année en commençant par le prochain tournoi international FUT Champions qui se déroule à Barcelone ce week-end. (crédit photos : Millenium)

J’ai commencé avec mon père qui était un adepte de l’univers vidéoludique, je devais avoir à peine 5 ans. Étant fan de football et l’ayant pratiqué plus jeune pendant quelques années, je me suis rapidement passionné pour la série Pro Evolution Soccer avec notamment PES 6 puis j’ai continué comme la majorité des joueurs sur FIFA à partir de 2011.

Même si au début je jouais surtout pour le fun, j’ai rapidement compris que j’avais un niveau correct en atteignant les divisions 1 du jeu, ce qui m’a convaincu de m’inscrire à des petits tournois afin de me tester. Je suis tombé sur des joueurs plus forts, mais qui ont senti mon potentiel et m’ont encouragé à me lancer. C’est vraiment à partir de FIFA 2015 que j’ai commencé à enchaîner les compétitions sans être professionnel à cette période. Je sentais que j’avais les moyens de faire quelque chose, car j’avais à l’époque 14 ans et mon niveau était déjà proche des meilleurs.

MON ENTRÉE DANS LE MONDE DES PRO-GAMERS

Durant mes premières années, j’ai souvent buté au stade des 1/4 de finales et j’avais vraiment un blocage psychologique là-dessus. L’Orange E-Ligue 1 fut vraiment un déclic pour moi en passant le quart et en remportant la finale contre Maestro. C’est pour le moment ma plus belle victoire. Je pense aussi avoir réussi grâce à l’accompagnement au niveau coaching, on parlait beaucoup avec mon entraîneur avant les tournois pour régler ce problème psychologique.

Avec la médiatisation de FIFA qui s’est accélérée depuis 18 mois, certaines teams se sont créés et j’ai pu intégrer Monaco eSports Club. C’est à partir de là que j’ai commencé à toucher mon premier salaire, sans que cela soit suffisant pour en vivre. Les clubs de Ligue 1 sont pour moi le futur de l’eSport car ils apportent beaucoup de visibilité et augmentent l’économie autour jeu avec des moyens considérables pour rémunérer les joueurs pros.

Cependant, je n’étais pas pleinement satisfait de la structure Monaco eSports car je n’avais pas de très bonnes relations avec les gens au-dessus de moi dans la section FIFA. La team Millenium cherchait des joueurs et elle s’est intéressée à moi suite à ma bonne saison. Ça s’est finalement fait sous forme de transfert, car Millenium me voulait en septembre pour le démarrage de la saison, mais mon contrat se terminait en décembre avec Monaco.

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Étant un grand fan de League of Legends, je connaissais très bien l’équipe Millenium et leur section LoL, j’échange d’ailleurs depuis un certain temps avec quelques joueurs. Quand tu fais de la compétition, tu es obligé de connaître cette team. Être un joueur pour eux apporte beaucoup de visibilité et beaucoup de gens m’encadrent, ce qui va m’aider à progresser.

L’OPPOSITION ENTRE LES TEAMS CLASSIQUES ET LES TEAMS LIGUE 1

Si on pouvait comparer entre les teams classiques comme Millenium et celles issues du football comme celle du PSG ou de l’Olympique Lyonnais, on pourrait dire qu’il y a moins d’accompagnement peut-être. C’est tout nouveau aussi, les clubs estampillés « Ligue 1 » n’ont peut-être pas tous la même maturité au niveau de leur projet, et cette stabilité est plus présente chez les teams plus classiques comme Millenium. C’est d’ailleurs ce côté qui m’a attiré.

L’un des côtés positifs de ces teams Ligue 1 reste la possibilité de participer à des compétitions interclubs uniquement réserver à leurs joueurs. De plus, on peut voir que pour l’Orange Ligue 1 j’ai dû passer par les qualifications alors que des joueurs comme Rocky ou Rafsou étaient directement qualifiés du fait de leur appartenance à un club de Ligue 1.

Grâce à ma nouvelle team, je suis pleinement professionnel à 18 ans. Pour le moment j’ai décidé de me consacrer à 100% à FIFA, car c’est compliqué d’envisager des études en parallèle. Mon quotidien reste similaire aux autres joueurs. Il est compliqué d’enchaîner les matchs en semaine avec la version 2018, car celle-ci est vraiment de mauvaise qualité, et que le week-end reste vraiment la période où on doit jouer un maximum avec le mode FUT Champions (40 matchs). On ne veut pas avoir d’overdose du jeu, et ce FIFA a vraiment trop de défauts. L’un des plus gros bugs reste l’engagement et on peut voir qu’il est trop facile de marquer sur ces phases de jeu ce qui pousse à avoir des scores assez irréalistes. C’est insupportable à haut-niveau car quelques fois les bugs décident du sort du match. On peut faire un parallèle avec l’année dernière où sur FIFA 17 c’était toujours le meilleur pro gamer qui remportait la compétition, le jeu est plus aléatoire cette année.

Avec la médiatisation croissante de l’eSport, j’espère vraiment que l’image des joueurs va changer. Aujourd’hui on passe pour des gens qui n’ont pas de vie alors que ce jugement n’a pas vraiment de fondement, c’est une caricature. C’est compliqué de faire comprendre aux personnes que nous sommes comme tout le monde, on sort et on s’amuse et qu’on n’est pas collé toute la journée devant notre écran mais quelques heures par jour.

Personnellement la suite de la saison s’annonce déjà passionnante avec la reprise de l’Orange E-Ligue 1 et cette session d’hiver qui se finira le 3 février. J’avais gagné la session de printemps l’année dernière mais je n’ai pu aller qu’en huitièmes de finale le 20 janvier dernier. C’est toujours compliqué avec un niveau relevé parmi les joueurs français. Je tiens d’ailleurs à souligner que l’on s’entend tous très bien dans la communauté FIFA en France. C’est assez sympa, car en live l’atmosphère est plutôt détendue.

Mon véritable objectif cette saison est de performer sur la scène internationale donc j’attends avec impatience le tournoi FUT Champions de Barcelone. On sera 64 participants et seulement les huit premiers seront qualifiés pour les play-offs. Une première avant de tenter de se qualifier pour l’ESWC.

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