Foot – Le jour où l’Olympique de Marseille remporta la LDC 1993 #1

Cela fait exactement 28 ans que l’Olympique de Marseille a remporté cette LDC 1993. Ce 26 mai 2021 est l’occasion pour Sans Filtre de revenir sur cet évènement qui a marqué l’histoire du football français.
LDC Marseille 1993
LDC Marseille 1993

Cela fait exactement 28 ans jour pour jour que l’Olympique de Marseille a remporté cette fameuse et prestigieuse LDC 1993. Ce 26 mai 2021 est l’occasion pour Sans Filtre de revenir sur cet évènement qui a marqué l’histoire du football français.

1990 : Un apprentissage douloureux

Pour la première fois de son histoire, l’Olympique de Marseille se prépare à disputer une demi-finale de Ligue des Champions face à Benfica en 1990. A l’aller, les Phocéens alors sous les ordres de Gérard Gili l’emportent 2-1 à domicile. Pour le match retour, on sent une équipe solide et confiante capable d’aller tranquillement se diriger en finale. Mais un doute plane quand même après ce but à l’extérieur marqué par les Portugais. Dans un stade bouillant, l’OM tient sa qualification jusqu’à la 83-ème minute grâce à une partie pleine de maitrise et de discipline.

Il reste alors sept minutes. Un énième corner est tiré par le joueur de Benfica,Valdo. L’Angolais Vata reprend ce ballon de la main et le pousse au fond des filets. Tous les joueurs contestent le but. Ils ont tous vu que le buteur s’est aidé de la main mais l’arbitre Marcel Van Langenhove ne veut rien savoir et accorde le but. Rien n’y fait, le Belge siffle la fin du match. Les Phocéens sont éliminés injustement de la Coupe des Clubs Champions (Ligue des Champions). La colère et la déception sont présents. « On avait vraiment la haine » avoua Jean-Pierre Papin. Bernard Tapie, président du club, retiendra la leçon et déclara que « ce soir-là, il avait compris pourquoi Marseille était considéré comme un petit club » sous-entendu que pour être un grand club, il fallait soudoyer les arbitres. Un jour qui hante toujours les supporters marseillais.

1991 : Le coup de massue

Un an plus tard, un nouvel entraineur fait son arrivée à Marseille. Bernard Tapie veut effacer ce traumatisme et fait appel au technicien belge Raymond Goethals. Mais dès les quarts de finale, l’OM tombe contre la prétendue imbattable équipe du Milan AC. A San Siro, les Marseillais tiennent bons en décrochant un surprenant match nul 1-1 !

L’attente du match retour est indescriptible, tout le monde a hâte de voir cette rencontre. Jamais un club français n’avait éliminé le Milan AC en Coupe des Clubs Champions. Dans une ambiance étouffante, Chris Waddle inscrit un but d’anthologie pour l’OM. Plus les minutes passent et plus l’on sent qu’ils peuvent réaliser l’exploit. Mais coup de tonnerre, à deux minutes de la fin du match, le stade est plongé dans le noir. Un pylône d’éclairage a disjoncté, l’arbitre fait rentrer les 22 acteurs aux vestiaires. Après de nombreuses interminables minutes, les hommes de Goethals retournent sur le terrain mais les Milanais non.

Coup de théâtre, le patron du club milanais, Silvio Berlusconi, sûr de son influence, ordonne à ses joueurs de rester dans les vestiaires pour obtenir une victoire sur tapis vert. Mais le contraire se passe. La lumière est de retour sur la pelouse et les joueurs marseillais sont prêts à jouer. L’arbitre attend 30 secondes et décide de siffler la fin du match. L’OM gagne sur tapis vert et se qualifie étrangement en demi-finale. Ensuite, les Phocéens écartent facilement le Spartak Moscou en demi-finale et file vers sa première finale. On apprendra quelques années plus tard que certains joueurs moscovites auraient été acheté mais l’UEFA classera rapidement l’affaire. Si c’est le cas, Bernard Tapie avait alors bien retenu la leçon de 1990. Maintenant place à la finale…

Les Marseillais sont favoris face à l’Etoile rouge de Belgrade. Au bout de deux heures, les larmes de Basile Boli se multiplient. L’Olympique de Marseille vient de perdre le match de son histoire aux tirs au but. Ce coup de massue vient après la tentative manquée d’Amoros. « Je le rate et c’est comme si le ciel me tombe sur la tête. Je me suis senti seul comme jamais » avoua le défenseur au Parisien. Pour la cinquième fois, un club français s’incline en finale d’une Coupe d’Europe (Reims en 1956 et 1959, Saint-Etienne en 1976 et Bastia en 1978).

LDC 1993 : La délivrance, Marseille rentre dans l’Histoire

Il y a maintenant 28 ans, Basile Boli faisait entrer Marseille dans l’histoire du football européen. Après ce nouveau traumatisme de 1991, le club s’est profondément renouvelé. Après un an à Bordeaux, Didier Deschamps effectue son retour et devient le capitaine de cette belle équipe. Marcel Desailly fait lui aussi son apparition grâce à Bernard Tapie. Fabien Barthez remplace Pascal Olmeta à 21 ans seulement. Des nouveaux joueurs qui vont devenir des cadres, des titulaires et des légendes du club. Mais cette prometteuse équipe de Marseille se retrouve en finale de la LDC 1993 face à l’ogre milanais, comme un air de revanche. En face, les stars sont présentes : Baresi, Maldini, Rijkaard et le triple ballon d’or Van Basten accompagné d’un certain Jean-Pierre Papin.

Le match débute et c’est à la 43-ème minute que tout va se bousculer. Mais juste avant, Basile Boli se tord de douleur et demande le changement. Goethals est sur le point de procéder au changement quand d’un coup, Bernard Tapie ordonne au coach belge de le laisser sur le terrain comme si le président anticipait l’avenir. Quatre minutes plus tard, Abedi Pelé frappe le corner et Basile Boli, souffrant, reprend de la tête pour inscrire l’unique but de la rencontre. « Ce ballon, je ne le vois pas entrer dans les buts de Milan, mais… dans l’Histoire ! J’ai trois secondes de folie sous la montée de l’adrénaline, je cours vers Pelé et je lui crie : Pourquoi moi ? Pourquoi ce but ? » confia Basile Boli à l’Equipe.

Les Marseillais tiendront le score, l’arbitre siffle la fin du match. Les larmes de tristesse de 1991 se transforment en larmes de joie cette année. L’Olympique de Marseille vient de réaliser l’exploit et rentre à jamais dans l’histoire du football européen. Marseille est en feu. Les supporters sont bouillants. Et les hommes de Raymond Goethals sont vainqueurs de la prestigieuse Ligue des Champions.

Après de nombreuses désillusions les années précédentes, Marseille savoure enfin et remporte cette LDC 1993. « J’ai l’impression que cette date est gravée dans la tête des gens. Partout où je passe, il y a quelqu’un qui a un souvenir de ce 26 mai 1993. On a l’impression de faire partie de la vie des gens, de l’histoire », dira Basile Boli. Bravo Champions !

Thomas JIMENEZ

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