DEAN-NICK ALLEN : ATHLÈTE ET BOBEUR

Dean-Nick Allen, lanceur de disque aux multiples médailles nationales se lance dans l’aventure du Bobsleigh afin de participer à la prochaine olympiade hivernale de Pyeongchang 2018. Il nous fait suivre de l’intérieur le processus de sélection pour intégrer l’équipe de France de bobsleigh à 4.
Dean-Nick Allen
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Les athlètes sont souvent imperméables à toute communication avant que la compétition ne soit terminée. La rubrique « Dans la peau » permet à un athlète de partager avec vous ces moments secrets et déterminants qui forgent la réussite de leurs projets.

Première partie avec Dean-Nick Allen, lanceur de disque aux multiples médailles nationales qui se lance dans l’aventure du Bobsleigh afin de participer à la prochaine olympiade hivernale de Pyeongchang 2018. Dean-Nick va nous faire suivre de l’intérieur le processus de sélection pour intégrer l’équipe de France de bobsleigh à 4.

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À 3 ans, j’étais déjà sur les pistes. Pas encore celles glacées dédiées au bobsleigh, mais sur le tartan rouge. A cette époque ce n’était que pour m’amuser et suivre les miens.

Je viens d’une famille de sprinter. Ma tante a fait les Championnats du monde sur 100 m haies et ma mère a obtenu le record de France du 4x100m. Dans ma famille, on a le sport dans le sang. J’aime à penser que je ne suis pas uniquement un sportif, mais surtout un compétiteur. Pour revenir sur mon parcours, je ne voulais pas vraiment faire de l’athlétisme, mais plutôt du football ou du basket, comme tous les jeunes de mon âge.

Le vrai déclic a eu lieu lorsque ma mère m’a obligé à passer une détection « Urban Athlé » pour mon club du NCAA (Nice Côte d’Azur Athlétisme), suite à une bêtise que j’avais faite. J’ai été pris, j’ai gagné un an de licence et j’ai commencé à me plaire dans cet environnement. Même si la hauteur me plaisait plus, mes qualités étaient dans les disciplines du lancer (poids et disque) et comme je vous l’ai dit, c’est la compétition qui m’attire. J’ai donc persévéré et j’ai rapidement réussi à gagner quelques championnats nationaux dans les catégories jeunes, junior et espoir. Se sublimer et se surpasser dans un milieu bon enfant, où tout le monde s’encourage, m’a beaucoup plu.

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À l’âge de 24 ans, je suis encore en phase d’apprentissage avec un record à 55 m, ce qui est assez loin des minimas imposés (65 m) par la Fédération française d’athlétisme pour aller aux Jeux Olympiques d’été. J’ai le potentiel pour y accéder d’ici quelques années, peut-être pas pour une médaille, mais au moins pour faire bonne figure et faire partie de l’aventure.

OBJECTIF JEUX OLYMPIQUES

Les Jeux ont toujours été mon rêve ultime, peu importe les sacrifices. C’est un rêve depuis l’enfance, j’ai été très marqué par les olympiades de Pékin et les performances d’athlètes comme Usain Bolt.

C’est en poursuivant cet objectif que j’ai découvert le bobsleigh. Dans un premier temps, c’est la Fédération de Monaco qui m’a contacté en 2012, mais j’ai préféré refuser, car j’enchaînais les bonnes performances au lancer de disque dans la catégorie junior (j’avais d’ailleurs réalisé la 3e meilleure performance française de tous les temps dans ma catégorie).

Quelque temps après, j’ai commencé à accumuler des problèmes au niveau blessures notamment et ça m’a mis un vrai coup au moral. J’avais un besoin de faire une pause, de me construire professionnellement (on ne vit pas du lancer en France, je suis d’ailleurs pompier volontaire à côté), car une carrière de lanceur est très longue, je me suis dit que j’avais un peu de temps.

Finalement, mon ami athlète Yannis Pujar (lanceur de disque) m’a lui aussi parlé du bobsleigh, car il s’était lancé dans l’aventure après Sotchi. L’aventure olympique, l’adrénaline qu’on ressent m’ont tout de suite plu, et je me suis dit « pourquoi pas moi ? ».

La question que vous pouvez vous poser, est pourquoi le bobsleigh a besoin d’athlètes et surtout de lanceurs ? Il faut savoir que le bob à l’arrêt est très lourd, il faut donc être assez explosif le temps de la poussée sur 30/40m. C’est sur cette distance que les lanceurs de poids ou de disque excellent. De plus, le bob ayant un poids normé, plus les pousseurs sont légers et plus la poussée sera difficile, car il faudra lester le bob. Mes 103 kg sont ici un avantage important.

LE DÉBUT DE L’AVENTURE

Après la proposition de Yannis, j’ai testé et finalement participé rapidement aux championnats de France. Tout se passe parfaitement, je finis sixième pousseur français, j’enchaîne quelques stages pour me perfectionner.

Et là débutent les compétitions européennes, et pour ma première, je ne sais pas si c’est le stress, le trop-plein d’excitation, mais je suis tombé… J’ai un peu douté, et je me suis d’ailleurs rapidement blessé. S’en est suivi une phase de reprise d’athlé pour la saison puis bob puis athlé…

C’est d’ailleurs toujours compliqué de concilier les deux disciplines, notamment cette année où je vais devoir faire certains choix, comme ne pas participer aux championnats de France de lancer, car sans préparation je ne voudrais surtout pas me ridiculiser.

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En cette année olympique le focus est vraiment sur le bob, avec donc une première grosse étape pour se qualifier dans le collectif France, en vue des Jeux Olympiques d’hiver.

POUR 1 CENTIÈME

Après un écrémage naturel qui nous a fait passer de 30 à 22, les candidats étaient réunis mi-juin pour une épreuve de poussée chronométrée : 10 m de poussée puis le chrono se déclenche et on termine au 40 m. Les minimas chronométriques étaient établis à 3,93 s et je passe de justesse avec 3,92 !

Me voilà intégré dans le collectif France avec 4 autres sélectionnés et les membres de l’Équipe de France.

Nous sommes désormais 10, et le nombre de places pour les JO sera déterminé ces prochains mois selon le nombre d’équipe de bob France à 4 qui participeront à la prochaine olympiade (1 ou 2 équipes, donc 4 à 8 bobeurs). Prochaine étape à la fin du mois d’août afin de déterminer qui sera en équipe A & B.

Mon rêve de participer aux olympiades d’été et d’hiver ne fait que commencer, je vous dis à très vite pour la suite dans ma prochaine chronique sur Sans Filtre.

Dean-Nick

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