ERWANN LE PECHOUX : QUICK QUESTIONS

Découvrez notre interview questions-réponses décalées avec Erwann Le Péchoux, fleurettiste et quadruple champion du monde d’escrime.
Erwann Le Pechoux
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Voici nos Quick Questions, un jeu de questions-réponses décalés avec vos athlètes préférés. Cette semaine, c’est au tour d’Erwann Le Péchoux, fleurettiste et quadruple champion du monde d’escrime, de passer nous rendre visite.

Ton athlète préféré durant ton enfance? 

Comme tout supporter de l’OM de ma génération, j’étais un grand fan de Chris Waddle. Je demandais au coiffeur la même coupe que lui. Aujourd’hui, quand je revois les images de ses matchs, j’ai un peu honte, mais à l’époque c’était classe.

Ton meilleur ami dans le sport?

Vincent Anstett (membre de l’équipe de France de sabre). Il a été mon témoin de mariage, et moi le sien. On a un parcours sportif assez similaire, on a fait nos premiers championnats du monde en même temps, première médaille en même temps, on est rentré à l’INSEP (Institut National du Sport et de la Performance) la même année et on s’est croisé sur beaucoup de grands championnats. On était même en chambre ensemble au village olympique à Rio.

L’instruction d’un coach la plus bizarre que tu aies reçue?

J’ai besoin parfois de penser à autre chose pendant mes matches donc parfois pendant la pause, avec mon ancien coach on parlait d’autre chose que du match en cours. Ça m’aide à me détendre et à relativiser.

La chose qui t’a fait le plus rire lors d’une compétition?

C’étaient mes premiers championnats du monde (cadet). Lors du match d’un tireur français, le DTN (Directeur Technique National) de l’époque s’est mis à hurler : « si tu continues, je vais te scotcher le bras ! » (Il faisait des fautes de combat en mettant son bras devant et donnait des points gratuitement à l’adversaire). Le tireur continuait à faire des fautes, le DTN est parti en courant vers le kiné pour prendre du strap. Il est venu sur la piste et il a dit au tireur: « tu le vois, tu le vois je vais te coller le bras »…toute la salle s’est arrêtée et le regardait.

Cette anecdote reste à la fois un moment vraiment très drôle et à la fois un peu choquant.

Ton rituel d’avant compétition?

La veille de la compétition, je ne regarde jamais qui je vais affronter au premier tour. Certains aiment se préparer avant, moi je ne veux pas faire le match dans ma tête avant, je m’y prépare le matin en me levant.

La veille aussi, j’aime prendre du temps pour peaufiner mes fleurets. Même s’ils sont déjà prêts, j’aime les sortir du sac et faire le chatterton (obligatoire pour isoler les pointes et permettre au fleuret de fonctionner). Ça prend un peu de temps, mais ce moment calme me permet de rentrer dans ma compétition.

Le pire rituel que tu as vu d’un autre athlète?

Chacun a ses petites mimiques, il y a un italien qui fait six mouvements avant de se mettre en garde : il remonte son pantalon, il allonge son bras, tire son fil de corps, secoue sa gourmette et touche son masque. Après tout ça, il est prêt à commencer le combat.

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Quel est ton talent caché?

Je suis un des plus petits du circuit international. Mais paradoxalement, je fais des fentes (mouvement vers l’avant pour toucher) très grandes et je surprends souvent l’adversaire qui se voyait plus loin.

Une fois quand j’étais jeune je tirais dans la catégorie d’au-dessus contre des gens de trois ans de plus que moi. J’ai rencontré un tireur, qui me paraissait être un géant. Mais j’arrivais toujours à le toucher même de loin. Je me souviens que son père est descendu des gradins, il a pris mon fleuret en plein match pour le mesurer. Il n’arrivait pas à comprendre comment je pouvais le toucher avec un si grand écart de taille.

Le conseil que tu donnerais au jeune Erwann?

De prendre du plaisir dans ce qu’il fait. D’être content de s’entraîner même si c’est dur. D’accepter de perdre même si on aime gagner. Et de savourer chaque instant qu’il passe sur une piste d’escrime pour ne jamais avoir de regret.

Si tu avais quelque chose à changer chez toi?

Je me donnerais un peu plus de confiance en moi.

Ton meilleur souvenir sportif ?

La première fois où j’ai été champion du monde par équipe en senior. Je ne m’y attendais pas trop et ça a été ma première médaille dans un grand championnat.

Ton pire souvenir sportif?

Je ne sais pas si je peux me plaindre, car je suis médaillé olympique et que c’était mon rêve, mais c’est également mon pire souvenir.

Notre défaite en finale des Jeux à Rio face aux Russes. On était devant tout le match et rien ne pouvait nous arriver. Sauf qu’à la fin on a perdu.

C’est moi qui finis en équipe de France. Donc quand on gagne je mets la dernière touche, mais quand on perd, c’est moi qui la prends.

Perdre en finale des Jeux, rester sur la piste, car on doit serrer la main de son adversaire, mais devoir attendre plusieurs minutes, car ils sautaient partout et se félicitaient tous… ces minutes m’ont paru interminables…

Ton péché mignon ?

Les pâtes. Je peux en manger à tous les repas (et c’est presque ce que je fais)… sur le reste j’essaye de faire attention.

Si tu pouvais changer quelque chose dans ton sport ou ta discipline ?

Je trouverais un système qui évite que le matériel ne fonctionne pas. Le nombre de fois où un fleuret, un fil, une cuirasse électrique ou un appareil ne fonctionnent pas, ça nous fait perdre du temps et de la crédibilité lors des directs.

Je simplifierais aussi l’arbitrage pour que tout le monde comprenne notre sport et que plus de personnes puissent en voir et en faire.

Tes amis diraient que ta meilleure qualité est ?

Énergique et passionné. Je ne sais pas si c’est une qualité, mais ça me définit assez bien.

Ton plus gros moment de stress? 

Je suis finisseur dans les épreuves par équipe. C’est le rôle le plus difficile et le plus ingrat, car c’est à moi de conclure le match. Si je passe au travers ou si je me fais remonter, toute l’équipe perd et on se sent responsable. Je termine en équipe de France et en club depuis plus de dix ans, j’ai gagné énormément de matches et remporté aussi quelques belles médailles. Pourtant à chaque fois que je tire ce dernier match, je ressens un stress énorme. Je m’imagine gagner ou perdre, quoi que je fasse avant de monter sur la piste, j’ai un gros moment de doute et de stress.

Ta plus grosse rivalité? 

Je dirais avec moi-même. Je n’ai pas vraiment de rival, chaque adversaire est battable et tout le monde peut me battre. C’est pour ça que je suis mon plus grand adversaire. Si je ne suis pas bien, je facilite vraiment le travail de mon adversaire. Si je doute ou si j’hésite, je ne prends pas les bonnes décisions et je fais les mauvais choix, d’action, de cible, de moment. Alors que si j’arrive à tirer au meilleur de mon niveau, je peux rivaliser avec tous les autres tireurs du circuit mondial.

Ton métier rêvé quand tu étais enfant? 

Je voulais être vétérinaire ou reporter animalier. J’ai grandi dans la nature et j’aimais beaucoup les animaux. Après j’ai voulu être pilote de chasse, mais j’ai vite abandonné.

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